AccueilLa UNETunisie : Ghannouchi,Toubel... Pourquoi diable ils s'amusent à menacer Chahed?!

Tunisie : Ghannouchi,Toubel… Pourquoi diable ils s’amusent à menacer Chahed?!

Les citoyens ont été tirés de leur torpeur, entre le café, la chicha et le match de foot, hier mercredi 28 septembre 2016 par une série de déclarations et événements qui ont égayé un paysage politique peuplé par les bisbilles à Nidaa Tounes. D’ailleurs les aventures rocambolesques du parti sorti vainqueur des dernières législatives ont, une fois de plus, été pour beaucoup dans le cachet très particulier de cette journée, mais il n’y avait pas que ça. On a eu la première grande sortie médiatique du chef du gouvernement, Youssef Chaheh, qui a livré, dans la soirée, sa stratégie pour sortir le pays de l’ornière. A défaut d’avoir un discours de politique générale en bonne et due et forme au Parlement, on se contentera d’une interview accordée à deux grands médias du PAT (paysage audiovisuel tunisien). Qui avait dit que Chahed ne ferait pas comme les autres ? Et bien il avait raison. Quant à savoir si c’est pour le meilleur ou pour le pire, ça c’est une autre question…

Mais parlons du dossier qui a donné le tempo de la journée : L’affaire Sofiene Toubel. Des rumeurs, persistantes, avaient fait courir le bruit que le président du bloc parlementaire de Nidaa Tounes à l’ARP allait lâcher son poste. Les échos sont montés en intensité ces 27 et 28 septembre, obligeant l’intéressé à monter au front pour éteindre l’incendie. Il a choisi l’agence TAP pour cela. Hier dans la matinée, Toubel a déclaré qu’il n’avait nullement l’intention de quitter la présidence du groupe parlementaire de son parti.

Il ne s’est pas arrêté là. Conscient du fait que tout les projecteurs étaient braqués sur lui et que c’était ‘son moment médiatique’, il en a rajouté une bonne louche sur Shems FM, plus tard dans la journée. Il a évoqué le chaos, et le mot est faible, à Nidaa Tounes. A propos des accusations sur ses présumés liens troubles avec des hommes d’affaires corrompus, accusations qui ont été balancées par le député Tahar Battikh et amplifiées par l’élue Samia Abbou, Toubel a affirmé que ce Battikh avait été « manipulé »et qu’il aurait exprimé des regrets, et même des remords, après avoir lâché ces accusations sur la place publique. « Manipulé » par qui et pourquoi ? Cela l’histoire ne nous le dit pas. C’est aussi ça le problème de la classe politique tunisienne, notre élite autoproclamée ; nos politiciens ont pris l’habitude, c’est aussi ça les errements de l’apprentissage de la démocratie, d’en dire trop ou pas assez, au risque de déboussoler des citoyens absolument pas préparés à absorber tout ça. Ce que font les politiciens tunisiens est proprement irresponsable et criminel car cela risque d’alimenter la défiance vis-à-vis de TOUTE la classe politique, le meilleur moyen de tuer cette jeune démocratie.

Quand Toubel joue les oiseaux de mauvais augure, après Ghannouchi

Mais ce n’est pas la pire chose qu’ait dite Toubel. Le président du bloc parlementaire de Nidaa Tounes a osé déclarer, sans que ça fasse une vague, que les remous dans son parti pourraient contaminer le gouvernement d’union nationale si on n’y apporte pas des remèdes dans les meilleurs délais, comme si le GUN ou les citoyens étaient responsables de l’absence totale d’immaturité des leaders de Nidaa et qu’ils devaient trinquer pour ça ! Pour finir en apothéose, il a joué les oiseaux de mauvais augure en déclarant que l’équipe de Chahed pourrait exploser d’ici le mois de janvier 2017 si Nidaa Tounes n’était pas guéri de ses maux, des maux que les égos sur-dimensionnés de ses leaders ont créés ! Pour atteindre un tel niveau de déclarations irresponsables et dangereuses de la part d’un dirigeant de premier plan, au regard de la situation délicate du pays, il faut remonter au mercredi 7 septembre 2016. En effet dans un entretien avec Ghannouchi paru dans le journal Assarih, le chef de file d’Ennahdha avait lâché qu’il était tout à fait envisageable de retirer la confiance à Youssef Chahed s’il débordait du cadre fixé par le fameux Accord de Carthage, la coquille vide la plus célèbre du pays.

Voilà, vous le savez maintenant, le sport favori des dirigeants tunisiens c’est d’effrayer Chahed, d’en faire leur souffre-douleur, leur « punching ball », au lieu de l’aider à gouverner ce pays qui est devenu une énigme pour la communauté internationale du fait de son entêtement à créer de toutes pièces des crises politiques (on ne le rappellera jamais assez : 7 chefs de gouvernement en 5 ans).

Si au moins les hommes politiques tunisiens pouvaient jouer à autre chose qu’à tester la solidité des nerfs et la capacité de résistance du chef du gouvernement, qu’ils ont eux-mêmes désigné avec une écrasante majorité. Mis à part le fait que c’est un passe-temps puérile et indigne de leur rang, c’est proprement dangereux pour un pays au bord du précipice, assailli de toutes parts par les difficulté de tous ordres et guetté par le péril terroriste. Que les citoyens se complaisent parfois dans la sinistrose, on peut le comprendre, mais que les dirigeants qu’ils se sont choisis se laissent aller à ça, c’est assimilable à une haute trahison que l’histoire jugera très sévèrement…

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