AccueilLa UNETunisie : Des hausses déguisées et frauduleuses dont on sous-estime le danger

Tunisie : Des hausses déguisées et frauduleuses dont on sous-estime le danger

Bien que l’information ait été officiellement démentie dans un communiqué publié, mercredi 3 janvier 2018, par le ministère du Commerce, les augmentations au niveau des prix telles qu’elles ont été constatées depuis quelques semaines, non seulement dans les grandes surfaces mais aussi les petits commerces, ont de nouveau fait jaillir la grogne populaire. Des statuts appelant à la dissolution du parti Nidaa Tounes et à la chute du régime qu’il pilote, au gel de la loi de finances 2018 et au retour de Ben Ali ont été abondamment partagés sur les réseaux sociaux. Le pire est que ces augmentations ont été déguisées. Cette hausse a été observée depuis la fin de l’année 2017 mais personne n’en parlait. Par exemple, certaines grandes surfaces ne proposent que le sucre en paquet – où est passé le sucre en poudre en vrac ?! -, et il est à 1500 le Kilo. Parallèlement, les petits commerces sont en train de liquider les stocks qu’ils ont déjà. Une fois écoulé, c’est le sucre en paquet qui sera commercialisé. Idem pour l’huile végétale qui se vend actuellement sur le marché à 1100 Millimes le litre. Un tarif qui devrait aussi augmenter une fois, comme déjà annoncé par le ministère du Commerce, le produit mis dans des bouteilles en plastique. Ces augmentations des prix du sucre et de l’huile végétale ne sont que des exemples parmi plusieurs autres, comme celles observées dans les hydrocarbures, le gaz, le café, le thé… Et la liste est encore très longue. D’ailleurs c’est ce qui a poussé la commission des Finances de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) à inviter les deux ministres concernés par la question, à savoir ceux des Finances et du Commerce, pour les interroger sur ces dernières augmentations.

Des augmentations qui ne pourraient que déstabiliser un peu plus la Tunisie, devant la cherté de la vie et la détérioration du pouvoir d’achat de la classe moyenne en général. Le citoyen tunisien vit aujourd’hui dans une vraie crise au point qu’il ne sait plus où donner de la tête! Il n’arrive plus à remplir son couffin du quotidien et acheter les produits de première nécessité. Imaginez alors sa situation avec les nouvelles augmentations qui n’ont épargné aucun secteur et qui pourraient être encore plus importantes que celles prévues à cause de plusieurs facteurs principalement liés à la dépréciation du dinar et l’évolution des cours pétroliers à l’échelle internationale. Plusieurs experts en la matière ont déjà mis en garde contre une catastrophe sociale suite à la hausse des prix et la dégradation de la situation financière du Tunisien. Le président de la commission des finances à l’ARP, Mongi Rahoui, a déjà averti  sur la gravité de la situation, soulignant, dans une interview accordée récemment à Africanmanager, que la loi de finances 2018 sera celle de l’explosion sociale : “Avec cette loi, l’année 2018 sera celle d’une catastrophe au vrai sens du terme et le gouvernement ne pourra que distribuer de la pauvreté. Ce projet de loi ne pourrait pas passer sous sa forme actuelle”, avait-il affirmé. Les amendements qui ont été apportés n’ont manifestement pas suffi à atténuer les coups portés au porte-monnaie…

De son côté, le bureau exécutif de l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) a estimé, dans un communiqué publié le 03 janvier 2018, que les mesures prises par le gouvernement ont entraîné une forte hausse des prix de plusieurs produits de consommation quotidienne et prédit comme corollaire une hausse du taux d’inflation, une détérioration du pouvoir d’achat des Tunisiens et une amplification des disparités sociales.
Le bureau exécutif a fustigé ces hausses, affirmant qu’elles sont “l’aboutissement inéluctable des réserves formulées par l’UGTT sur l’augmentation de la taxe sur la valeur ajoutée dans le budget de 2018 en tant que solution de facilité choisie par le gouvernement pour combler le déficit budgétaire aux dépens des consommateurs et essentiellement des salariés”.
Le centrale syndicale a qualifié l’augmentation des prix avant la révision du système de compensation de facteur aggravant « l’injustice sociale et de frein à la consommation en tant, un des principaux moteurs de relance de la croissance en Tunisie à la lumière du ralentissement des investissements”.
Elle a estimé d’autre part que la hausse des prix de nombreux produits est “artificielle et frauduleuses”, telle la hausse du prix du sucre, appelant le gouvernement à honorer ses engagements et à s’abstenir de relever les prix des produits de première nécessité conformément à l’accord avec l’UGTT.

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