AccueilLa UNEUn énième rapport sur l'emploi qui finira dans les tiroirs ?

Un énième rapport sur l’emploi qui finira dans les tiroirs ?

Intervenu lors d’une rencontre tenue ce mercredi 27 juin 2018 à Gammarth, pour le lancement du 6ème rapport arabe sur l’emploi et le chômage dans les pays arabes, le ministre des Affaires sociales, Mohamed Trabelsi, a tiré à boulets rouges sur la coopération internationale en matière d’emploi et d’absorption du chômage, avant de s’interroger sur les résultats et les recommandations des anciens rapports  : « Où sont les recommandations des anciens rapports ? Qu’est-ce qu’on a fait ? Pour quelle utilité ?« , s’est interrogé le ministre.

Il a par ailleurs critiqué l’absence de dialogue arabe réel et continu capable d’analyser et diagnostiquer la réalité de l’emploi dans la région arabe, ce qui va, selon lui, impacter, voire faire échouer l’ensemble des politiques et stratégies arabes mises en place en la matière.

Trabelsi a pointé du doigt l’organisation arabe de l’emploi, laquelle est censée avoir un rôle très important en matière de promotion du dialogue : « On ne pourra plus accepter un rapport qui ne consacre pas une partie au dialogue social (…) C’est primordial (…) Il faut prendre cela en considération« , a-t-il précisé.

Outre le dialogue social, le ministre a souligné les insuffisances et les lacunes des conventions arabes en matière d’emploi, qui bien qu’elles aient fait l’objet de plusieurs ajustements demeurent encore inutiles.

Le ministre a sous un autre angle appelé à abandonner l’idée de parler de marché arabe de l’emploi, pour plancher plutôt sur plusieurs marchés arabes, critiquant ainsi l’absence de volonté commune pour activer les conventions arabes signées en la matière. Il a cité l’exemple de la convention collective de travail arabe qui bien qu’elle ait retouchée et améliorée, n’a pas encore abouti à des résultats. Idem pour la convention arabe sur le déplacement de la main-d’œuvre : « Chaque pays veut résoudre ses problèmes tout seul« , a-t-il dit.

Trabelsi n’a pas toutefois manqué d’afficher son espoir de voir ce rapport, contrairement à ses prédécesseurs, contribuer à la réduction du chômage et au renforcement de nos capacités en matière de lutte contre ce fléau.

De son côté, le ministre de la Formation professionnelle et de l’Emploi, Faousi Abderrahmane, a évoqué les grandes pressions qui caractérisent le marché de l’emploi en Tunisie suite aux défaillances des politiques publiques depuis des décennies. « Les défaillances ne datent pas d’aujourd’hui, de deux ou de trois années…, elles remontent à des décennies« a-t-il précisé.

Il a par ailleurs indiqué qu’aujourd’hui, on ne peut pas recruter dans la fonction publique, mais en même temps cela ne veut pas dire que la porte du public est définitivement fermée. En attendant, le secteur privé est la nouvelle niche de l’emploi.

Un point de croissance permettra, selon ses dires, la création de 16 mille postes ; la Tunisie devra décrocher au moins 3 points, sachant que 45 mille nouveaux demandeurs d’emploi, dont 33 mille parmi les diplômés de l’enseignement supérieur, s’ajoutent au marché de l’emploi.

Le ministre de l’Emploi a tenu dans ce cadre à préciser que la question de l’emploi est l’affaire du gouvernement et non plus celle de son département ou celui des Affaires sociales.

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