AccueilLa UNEChahed & Taboubi en mode «Photomaton»*

Chahed & Taboubi en mode «Photomaton»*

Jamais photo n’aura dit aussi long sur l’atmosphère glaciale qui régnait, mardi matin à l’ouverture des travaux de la réunion constitutive du Conseil national du dialogue social. Un dialogue, photo à l’appui, en chiens de faïence. Une atmosphère refroidie par les contraintes budgétaires et les conditions émises par les bailleurs de fonds que doit gérer le chef du gouvernement tunisien, Youssef Chahed, d’un côté. De l’autre, c’est une UGTT aux abois, politiquement et syndicalement, contre un chef de gouvernement qu’elle n’accepte plus et qui s’accroche.

Un Chahed qui a subi, plutôt sereinement, une grève de la fonction publique à propos de laquelle il a même félicité, sournoisement, Noureddine Taboubi pour le calme et le respect de l’ordre public dans lesquels elle s’était déroulée. En face, un Taboubi plutôt crispé comme on le constate à la mimique de son visage et à la gestuelle de ses mains, et au regard de celui qui ne «pige que dalle» et qui ne comprenait pas que Chahed le félicite pour la grève. Il faut croire que ce jour-là, La Kasbah n’a jamais mieux carburé, avec des fonctionnaires qui n’étaient là que pour le travail.

A côté de lui, c’est un Taboubi qui demande 2 Milliards DT d’augmentations salariales pour ceux qui en ont déjà, comme pour mettre Chahed dans de sales draps devant ses bailleurs de fonds et le mettre dans la position d’un chef de gouvernement qui devra passer le reste de son mandat à dépenser plus en salaires qu’en investissements pour créer de l’emploi aux 638 milles autres chômeurs.

Au regard, que surprend à cet instant le photographe du chef du gouvernement, on comprendrait presque qu’il est à la limite de s’avouer que les demandes aberrantes du second, qui connait pourtant comme lui les capacités de l’Etat, ne sont pas fortuites après l’incapacité des signataires du Document de Carthage 2 à le faire sortir de La Kasbah.

Et c’est avec ce sourire, mi-figue mi-raisin de celui qui découvre amusé qu’il se fait rouler, qu’il se dit que la guerre des salaires, déclenchée par Taboubi contre un budget où la masse salariale dépassera les 16,5 % de tout le PIB et les 40 % du budget, ne saurait être comprise en dehors des menaces de l’UGTT de le renvoyer de la Kasbah et en dehors de toute la mouvance politicienne en préparation des prochaines élections.

Dialogue imaginaire entre le chef du gouvernement et le SG de l’UGTT tunisiens
Dialogue imaginaire entre le chef du gouvernement et le SG de l’UGTT tunisiens

Nul, pour l’instant, ne semble être capable de faire comprendre à l’UGTT de Taboubi les dangers de l’explosion du budget de l’Etat, passé de 16 milliards de TND en 2010 à plus de 32 en 2018, essentiellement dans sa composante rémunération des fonctionnaires, qui représente aujourd’hui près de 15% du PIB et plus de 40% du budget. Le danger du déficit de la balance commerciale qui s’est détérioré de 63,03% en 2018 et s’est établi à 1781.6 MD en Juillet contre 1092.8 MD une année auparavant. Les dangers de la productivité qui est en baisse de 2.7%. Le danger du recours à l’emprunt extérieur pour couvrir les besoins de fonctionnement et le remboursement des échéances antérieures, conduisant à un taux d’endettement qui est passé de 40% du PIB en 2010 à 70% en 2018. Le danger d’une pression fiscale de plus en plus lourde pour le secteur organisé pour combler les déficits et qui n’arrangera pas la création d’emplois pour les milliers de chômeurs. Le danger, enfin, pour l’investissement et les IDE, du rang de la Tunisie dans le classement du Doing Business qui est ainsi passé de 77 en 2017 à 88 en 2018 et celui du Forum économique mondial, de 92 à 95.

Tous ces Warnings seront sonnés au Tocsin des JE de Sousse où Taboubi et Chahed seront présents !

*https://fr.wikipedia.org/wiki/Photomaton

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