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Tunisie : Samir Majoul parle de «la grève contre les grèves » et dit le ras-le-bol de ses frères

L’absence de continuité administrative, la mauvaise gestion des entreprises publiques, la hausse de la pression fiscale et l’économie parallèle sont autant de dossiers qui préoccupent le nouveau président de l’UTICA Samir Majoul. Dans une interview accordée à l’Agence TAP, il insiste sur la responsabilité collective de l’Etat, des organisations des employeurs et des employés dans la gestion de la situation économique et sociale « particulièrement préoccupante » dans le pays.

Acerbe, ce chef d’entreprise familiale n’hésite pas à exprimer le ras-le-bol des chefs d’entreprises tunisiens à cause de la «mauvaise gestion» des finances publiques et de l’économie parallèle. Cela ne l’empêche cependant pas de dire que «Le gouvernement a besoin de soutien, car la démarche qu’il est en train de prendre est très courageuse ». Interview :

Quelle est votre lecture de la situation économique et sociale dans le pays ?

 La situation économique et sociale du pays est particulièrement préoccupante. La situation est difficile pour le gouvernement et pour nous tous. La nation est une responsabilité entre nos mains à tous (patronat, gouvernement et organisation ouvrière). Nous pouvons trouver des solutions aux problèmes avec un minimum de vision et dans une seule direction, à savoir le développement et l’investissement.

Qu’est-ce qu’il nous faut pour avancer ?

Il faut un climat où tout le monde trouve son compte, joue son rôle et se réjouit de le faire pour préserver l’invulnérabilité de ce pays que nous voulons garder pour les Tunisiens et préserver pour nos enfants, afin qu’ils puissent y vivre dans la dignité et qu’à leur sortie de l’université, ils trouvent un emploi ou l’opportunité de créer un projet.

En 2014, l’UTICA a présenté aux partis politiques, un document contenant ses propositions pour sortir l’économie tunisienne de la crise. Ce document est-il toujours en vigueur ou bien allez-vous faire d’autres propositions ?

Le document porte sur une vision de l’économie tunisienne jusqu’à 2020 et ne nécessite pas une révision car rien n’a été fait. Si nous avions appliqué au moins une partie de cette vision, nous n’en serions pas là. Ce document, qui a été préparé par plusieurs experts tunisiens de grande valeur, sous l’égide de l’UTICA, a traité tous les aspects qui pourraient constituer un frein à l’économie.

Mais depuis ce document, le gouvernement a pris des initiatives pour redresser l’économie. Sont-elles suffisantes ?

Je ne vais pas parler du passé. La problématique des initiatives du gouvernement, c’est que ce dernier a eu aussi ses problèmes. Nous avons eu 8 gouvernements, ce qui n’est pas de nature à améliorer l’environnement économique, parce que tout changement dans ce domaine et particulièrement au niveau de la présidence du gouvernement constitue un facteur d’instabilité. Qu’il y ait des changements au niveau de l’équipe c’est normal, ceux qui réussissent demeurent et ceux qui réussissent moins partent. Mais quand le gouvernement est instable, il est difficile de lui demander d’assurer le suivi des dossiers traités. Normalement, il doit y avoir une continuité au niveau du gouvernement et de l’administration, mais ce n’est pas toujours le cas, ce qui constitue une barrière à l’investissement et à l’action économique.

Il faut qu’il y ait une continuité administrative dans le traitement des dossiers économiques, que le ministre reste ou parte. Il y a aussi les projets de lois qui vont à l’ARP et qui parfois tardent à être examinés car elle a également ses charges. Et nous, ce que nous souhaitons c’est un fast-track, soit un couloir spécial pour un traitement rapide des projets de loi économiques. 

Alors qu’est-ce qui peut encore être fait ?

A mon avis, il faut peut-être dire qu’est-ce qu’il ne faut pas faire pour décourager l’investissement ? Quand nous parlons de l’investissement c’est d’abord d’investissement étranger et les investisseurs étrangers se fient d’abord aux avis de leurs pairs déjà installés en Tunisie. Ensuite ils font un benchmarking pour comparer entre les différents sites. Dans leurs analyses, ils scrutent les indicateurs, est ce que le pays est sûr ? Est-ce que la paix sociale (qui n’a pas été toujours au rendez- vous) est garantie ? est- ce que le patronat et l’organisation ouvrière sont proches pour qu’en cas de conflit, ils essayeront ensemble de trouver une solution. En fait, c’est ce que nous avons fait dans certaines régions. Parfois ça ne marche pas, parce qu’il y a des facteurs exogènes. Donc, nous faisons ce que nous pouvons, même si nous sommes convaincus que ce n’est pas assez.

En fait, si nous pouvions tous nous mettre en tête que nous pouvons faire plus pour notre pays, des avancées seront réalisées. D’ailleurs, nous observons de moins en moins de conflits, d’autant qu’une autre approche est adoptée pour les gérer. A cet égard, l’UTICA et l’UGTT lancent le projet de «Grève générale contre les grèves», slogan à travers lequel, les deux organisations vont intervenir chaque fois qu’il y a un conflit qui peut dériver, pour l’éviter.

Quand on parle en tant que patronat, on ne parle pas que du secteur privé. C’est une philosophie globale, nous savons ce que le pays a perdu en raison de la situation dans le secteur des phosphates à Gafsa et dans les sociétés pétrolières. Si les pertes subies en termes de production et d’exportations étaient rentrées dans les caisses de l’Etat, notre endettement n’aurait pas atteint ce seuil et nos réserves en devises ne se seraient pas établies à – 90 jours et… peut-être que notre dinar n’aurait pas glissé de 25%. Pourquoi j’en parle, parce qu’on est là, aussi, pour trouver des solutions. Nous sommes une force de proposition et des solutions doivent être identifiées conjointement par les secteurs public et privé qui doivent se soutenir mutuellement.

Pour sauver l’économie nationale, nous avons besoin de la solidarité internationale. Donc, nous attendons de nos partenaires européens un soutien plus conséquent en termes d’investissements et de financements. Nous ne voulons pas de la charité et nous sommes même demandeurs de financements conditionnés, pas pour payer les salaires mais pour investir dans des zones industrielles, un port en eau profonde….

En tant que patronat, nous disons arrêtons tout le gaspillage qui est en train de se faire dans le pays aux niveaux de la Compagnie de phosphate de Gafsa, de la prospection pétrolière où des caisses sociales. Il faut également revoir la Caisse générale de compensation. Ce n’est pas normal que des entreprises publiques soient maintenues à flots, alors qu’elles sont peu compétitives, mal gérées et perdent de l’argent. Nous n’avons plus les moyens de subventionner ces entreprises. Quand un investisseur étranger arrive en Tunisie, il doit trouver un site compétitif à tous les niveaux. Il doit aussi trouver une zone industrielle compétitive équipée de tous les services nécessaires (eau, électricité compétitive en puissance et en coûts, connexion, ressources humaines compétitives (Dieu merci nous avons la qualité). La même chose s’applique à l’industriel tunisien qui doit bénéficier de la compétitivité de son environnement et ne doit pas avoir du surcoût dû à un environnement mal géré. Nous devons avoir une administration qui vous assiste et vous encourage, tout en étant prête à vous soutenir en cas de difficulté.

Les formalités doivent se faire en une journée pour à titre d’exemple changer la vocation d’un terrain. L’entrepreneur est formaté pour gérer une entreprise et non pas pour traiter avec une administration. Celle-ci doit aider l’entrepreneur. Nos banques également doivent évoluer et devenir des partenaires des entreprises.

Le gouvernement a initié des initiatives pour réformer les banques, l’administration. Cela est-il à la hauteur de vos attentes ?

Le gouvernement a lui aussi besoin de soutien, car la démarche qu’il est en train de prendre est très courageuse et nous nous attendons à ce qu’il soit soutenu, d’abord par l’administration car elle est peut être traditionnaliste ou conservatrice, etc. Il doit être également soutenu par les organisations nationales, c’est notre cas et celui de l’UGTT. Nous l’avons toujours fait, il n’y a pas de raison pour ne pas le soutenir. Nous pouvons avoir un différend sur un dossier, mais nous nous asseyons autour d’une table et nous négocions. Nous voulons avoir un gouvernement stable. Outre l’administration et les organisations nationales, le gouvernement doit être soutenu par les partis, sinon les textes de loi qu’il propose ne pourront pas passer à l’Assemblée ou seront vidés de leur contenu. Souvent ils passent, mais plus d’une année après leur soumission. Il y a même des financements que nous avons ratés, parce que les textes de loi n’ont pas été adoptés à temps. Souvent c’est urgent et l’économie ne peut pas attendre, d’où la nécessité d’avoir un système de fast-track avec l’ARP pour que le chef du gouvernement puisse décréter ces textes. Nous souhaitons qu’il y ait un plan d’urgence. Il faut simplifier la gestion à tout le monde car le pays a beaucoup d’enjeux et notre jeunesse attend. Peut-être que nous avons trop attendu. Et au lieu d’attendre, il faut que chacun de nous fasse sa part. Il faut que les choses aillent mieux dans les meilleurs délais et sans casser la machine, parce qu’il y a des équilibres à maintenir et des échéances électorales. Si nous oublions ces échéances et nos carrières, le pays se porterait très bien. 

Qu’est-ce que vous entendez par loi d’urgence économique ? 

Quand il y a une décision à prendre, le chef du gouvernement peut le faire dans la minute qui suit. Mais il faut que la loi lui donne cette possibilité, loi d’urgence économique, l’UTICA n’entrant pas dans les considérations politiques. Le privé a besoin de sécurité et de stabilité, quand il y a un conflit social, nous intervenons tout de suite. Mais des conflits apparaissent pour d’autres raisons qui peuvent être politiques, c’est inadmissible.

Etait-ce le cas lors des derniers événements ? 

Pour certaines régions, ça l’était mais pour l’UTICA il faut éviter ce genre de situations, heureusement entre temps, la situation s’est assainie. Toutefois, il y a des soulèvements dont on ne comprend pas les causes, ni la logique, ni le timing. D’ailleurs, pourquoi à chaque fois, les mois de décembre et de janvier sont-ils marqués par ce genre d’événements ?

Nous avons une responsabilité vis-à-vis de nos jeunes, nous avons trop promis et la machine ne nous a pas beaucoup aidés à réaliser leurs ambitions. Nous venons de terminer une tournée dans 24 régions dans le cadre de la préparation du 16ème congrès de l’UTICA et nous avons pu écouter des chefs d’entreprises, des personnes des métiers de l’artisanat et des services, notamment les transports de marchandises, qui souffrent. Ils ont peur pour leur pays mais craignent surtout pour leur survie économique. Dans les secteurs de l’artisanat beaucoup de personnes n’arrivent pas à atteindre le SMIG. Ce secteur a beaucoup souffert, parce qu’il a perdu sa clientèle touristique avec la situation en Libye mais surtout avec tout ce qui s’est passé à Sousse et au musée du Bardo. Nous avons des opérateurs qui sont en souffrance et nous n’avons pas le droit de les décevoir. Ils s’attendent à une solidarité de la part de leur Etat, gouvernement et responsables politiques. Nous avons eu tellement de chantiers et d’instabilité, que nous n’avons pas focalisé sur ces situations sociales. Dieu merci l’économie tunisienne a été résiliente.

Avec le déficit budgétaire actuel est-ce que nous allons toujours avoir cette résilience ?

Ce déficit nous vient d’opérations de gestion critique, les salaires du public qui ont été multipliés par trois entre 2011 et 2017, ce qui a provoqué un déficit abyssal des finances publiques au point où le FMI devait intervenir à chaque fois pour dire que la masse salariale est trop élevée.
Si l’Etat a pu multiplier les salaires par trois, il peut encore aider les opérateurs en souffrance. D’ailleurs, ces artisans dont j’ai parlés ne sont pas responsables de leur déconvenue, pas responsables de la révolution, ni des actes terroristes. Après, nous nous posons des questions sur le pourquoi des protestations. La réponse est que nous nous souvenons d’eux que pendant les élections. Il faut les aider. Les citoyens paient les impôts pour trouver un soutien le jour où ils en ont besoin.

L’UTICA s’est souvent plainte de ne pas être écoutée et a menacé d’utiliser d’autres moyens pour se faire entendre, comme de descendre dans la rue.

(Avec dérision). Mais nous sommes toujours dans la rue, nos commerces sont dans la rue, on se balade en pleine rue, nos transporteurs, nos taxis le sont aussi, en fait, nous ne sommes pas dans les salons. En post révolution, l’idée générale est que celui qui descend dans la rue obtient ce qu’il veut. Lors des réunions du conseil national, les artisans, les chefs d’entreprises et les membres des chambres syndicales nationales régionales, nous demandent de descendre dans la rue, parce que c’est le seul moyen de pression. Nous ne sommes pas forcément d’accord sur cette méthode. Nous espérons toujours avoir gain de cause par la concertation et la négociation. Nous utilisons les moyens légaux qui sont permis par notre constitution. Nous sommes une organisation syndicale patronale. Nous avons le droit de faire la grève et de fermer les entreprises, s’il n’y a pas d’écoute. Car nous n’avons pas le droit de travailler à perte. Nous sommes là pour produire, pour créer et non pas pour faire la grève. La preuve c’est que nous avons proposé de faire une grève générale contre la grève. La pire chose qui peut arriver à un industriel ou un commerçant, c’est d’être obligé de fermer son usine. Ce qui est plus grave encore serait de continuer à fonctionner à perte. 

Vous avez citez le secteur de l’artisanat, mais il y a d’autres secteurs qui sont sinistrés, comme le textile, le cuir et la chaussure ; l’UTICA n’a pas fait grand-chose pour les sauver et la FENATEX a même quitté l’organisation.

D’abord pour le textile et le cuir, nous avons piloté des plans de relance. Quant à la sortie de la Fenatex (Fédération syndicale du textile à l’Utica), cette menace a été faite dans un objectif politique dont on parlera peut-être un autre jour. En quoi l’UTICA est responsable, alors que nous sommes la première organisation à demander à protéger le pays des Etats qui font du dumping, dont la Turquie Depuis 2011, tous nos coûts ont explosé mais les opérateurs qui ont perdu des commandes dans le textile ne les ont pas perdues uniquement parce qu’il y a eu des augmentations de coûts, mais à cause d’une rupture de la chaine logistique, des problèmes au port de Rades et des retards d’approvisionnement sur le marché européen. Le glissement du dinar n’a pas contribué à améliorer les choses.

Qu’en est-il pour le cuir et la chaussure ?

Nous avons piloté un plan de sauvetage, mais c’est l’application qui n’était pas au rendez-vous.
Pour revenir encore au secteur textile, nous savons que nous allons perdre certaines filières mais que peut-on faire face à la concurrence chinoise ou turque où le textile bénéficient du soutien des pouvoirs en place, c’est pour cette raison que nous appelons à établir des barrières antidumping.
Leurs économies ne sont pas transparentes (emploi des enfants, subventions publiques, absence de politique sociale), alors qu’en Tunisie pendant très longtemps, nous n’avons pas fait de l’économie, mais du politique et du social, puisque l’attention des responsable est focalisée sur les échéances électorales. A mon avis, celui qui focalise sur sa carrière politique, doit quitter le gouvernement.

Vous connaissez mieux que d’autres la position de l’UGTT concernant cette question. Pour le syndicat, les entreprises publiques sont une ligne rouge ?

Si les entreprises publiques sont une ligne rouge, il ne faut pas imposer des impôts pour compenser les pertes. Moi aussi j’ai des lignes rouges. Ces entreprises demeurent une propriété de l’Etat, pas de problème, mais nous voulons une entreprise publique performante. Car si elle est déficitaire, c’est le contribuable qui le paye d’une façon ou d’une autre. Nous ne sommes pas pour la privatisation à tout prix surtout si la vente de l’entreprise ne réalise pas les objectifs escomptés mais il faut au moins les assainir car elles constituent une source de problèmes et d’imposition pour le secteur privé. Nous avons souvent discuté avec l’UGTT de cette question et je crois que sa position est en train d’évoluer.

Des négociations sociales devraient démarrer bientôt entre l’UTICA et l’UGTT ? Comment vous allez les aborder ? 

Je vais être franc. En général, nous ne sommes pas contre une augmentation, surtout quand elle est justifiée et associée à un gain de productivité et à une amélioration de la situation économique de l’entreprise. Mais si cette augmentation n’est pas justifiée par une hausse de productivité, met en péril la pérennité de l’entreprise et entraîne une augmentation des couts, nous la refusons. La réponse dépendra de la situation de chaque secteur. Dans ce cas précis il faut trouver une solution à travers des mesures administratives ou fiscales. En Tunisie, la pression sociale et fiscale est lourde et les mesures prises dans le cadre de la loi de finances constituent une surcharge pour l’entreprise. Aujourd’hui, les gens en ont marre. Ils sont fatigués.

Vous avez déclaré que l’UTICA ne rediscutera pas de la loi de finances 2018. Comment faire donc ? 

La loi de finances est décrétée, elle est applicable, mais le gouvernement doit prendre des mesures compensatoires. Chaque secteur va préparer ses doléances. Les mesures douanières et droits de consommation, imposés dans le cadre de cette loi peuvent donner lieu à des baisses de chiffres d’affaires et avantager le secteur informel. Nous espérons aussi que la conjoncture change et que le dinar s’améliore parce que l’entreprise a bien souffert de la dévaluation du dinar, celle-ci est une hécatombe pour l’entreprise, surtout celle qui importe une bonne partie de ses matières premières. Le dinar a perdu jusqu’à ce jour près de 30% de sa valeur. Cette perte s’est faîte du jour au lendemain. Morale de la situation, nous savons qui a payé la facture, c’est la Tunisie qui l’a payée et c’est un appauvrissement général du pays.

L’UTICA n’est pas autonome financièrement et compte sur les financements publics !

(En colère). Mais c’est notre argent, c’est une contribution sociale de 0,5% payée par les entreprises depuis les années 70 et qui s’élève à 60 milliards par an, d’ailleurs nous nous estimons lésés par les financements accordés par l’Etat.

Que compte faire l’UTICA vis-à-vis des hommes d’affaires qui s’approvisionnement de plus en plus en matières premières et autres auprès du marché parallèle et usent de ce moyen pour échapper à l’impôt ? 

Au lieu de le dire aux hommes d’affaires, je vais le dire aux responsables : si vous ne trouvez pas une solution à l’informel, de plus en plus d’opérateurs économiques vont passer dans l’informel puisque ils sont soumis à une forte pression fiscale. En dépit de la proportion importante de l’économie informelle (50 ou 54 % de l’économie), l’Etat continue à imposer les entreprises transparentes. Il faut mettre en place un environnement où toute pratique informelle est découragée et toute pratique formelle est encouragée et pas pénalisée, comme c’est le cas aujourd’hui.

L’Etat doit donner l’exemple en matière de bonne gouvernance et ne pas mettre sous pression fiscale les chefs d’entreprises pour combler les déficits des entreprises publiques. Nous leur avons soumis plusieurs propositions pour lutter contre l’informel, dont le changement des billets de banques pour réduire la liquidité qui circule hors du circuit bancaire. Nous avons également conseillé d’autoriser les Tunisiens à détenir des comptes en devises. Il s’agit également, de dresser des barrières tarifaires pas trop élevées pour tout produit entrant de l’étranger, particulièrement les produits dont on a besoin. Si on étudie bien la chose l’on trouvera que même l’informel a un coût d’environ 16% en pots-de-vin et autres, alors pourquoi ne pas soumettre ces produits dont nous avons besoin à une TVA de 16% pour limiter le commerce parallèle.

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