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Afrique de l’Ouest : Un gros potentiel, mais il y a 5 risques à écarter

Alors que le Nigeria sort de la récession de 2017, la confiance des investisseurs en Afrique de l’Ouest devrait s’améliorer en 2018. Cependant, selon la « Cartographie des risques » établie par Control Risks (www.ControlRisks.com), le spécialiste mondial du conseil en gestion des risques, dans ses prévisions annuelles des risques politiques et de sécurité, l’incertitude politique à l’approche des élections présidentielles de 2019 au Nigeria et les inquiétudes actuelles en matière de sécurité font partie des principaux risques pour les entreprises opérant dans la région.

Tom Griffin, principal partenaire de Control Risks pour l’Afrique de l’Ouest, déclare :

« 2017 a été une année difficile et turbulente pour les entreprises de la région, mais avec la sortie du Nigeria de la récession et l’atténuation des pénuries de devises, nous constatons une forte augmentation de la confiance des investisseurs. Un autre moteur essentiel de croissance sera la Côte d’Ivoire, où la croissance économique devrait atteindre environ 7 % l’an prochain. Il n’y aura qu’une poignée d’élections dans la région en 2018, ce qui signifie que la continuité prévaudra largement, les décisions politiques ayant un impact crucial sur l’environnement des entreprises.

Néanmoins, au Nigeria, bien que les élections présidentielles aient été reportées jusqu’en 2019, la campagne a déjà commencé. L’incertitude qui en découle, ainsi que le besoin de liquidités qu’entraîne une élection, font que l’instabilité politique et les régulateurs, dont les actions seront difficiles à prévoir, demeurent parmi nos principaux risques pour les entreprises au cours de l’année à venir ».

Pour 2018, Control Risks a identifié les principaux risques suivants que pourraient courir les entreprises en Afrique de l’Ouest :

  • Terrorisme et activisme : les biens et le personnel des entreprises en Afrique de l’Ouest resteront vulnérables aux attaques des groupes militants transnationaux ou nationaux. Al-Qaïda en particulier, ainsi que ses groupes affiliés, continueront de représenter une menace pour les opérateurs dans le Sahel, tandis que l’industrie pétrolière et gazière du delta du Niger, au Nigeria, continuera d’être exposée aux attaques des groupes militants nationaux. Si les conflits politiques et socioéconomiques qui sous-tendent ces mouvements ne sont pas réglés, la menace persistera en 2018.
  • Régulateurs irréguliers : alors que les pays de la région, notamment les économies tributaires des produits de base, sont confrontés à des pressions budgétaires croissantes, les opérateurs doivent s’attendre à ce que les organismes de réglementation se comportent de plus en plus comme des organismes générateurs de recettes : en renforçant les dispositions relatives au contenu local, en introduisant des conditions fiscales plus strictes, en révisant les contrats ou en imposant de manière erratique des amendes aux entreprises dans l’espoir de stimuler les finances publiques. Cela donnera lieu périodiquement à des différends commerciaux, à des contestations judiciaires et à la nécessité pour les entreprises de s’engager auprès des intervenants gouvernementaux.
  • Instabilité politique : les griefs politiques et socioéconomiques prolongés continueront d’alimenter le mécontentement populaire et le désir d’un changement de régime dans certaines parties de la région. La tentative de réélection du président camerounais Paul Biya, dans un contexte de crise persistante dans les régions anglophones, ne fera qu’exacerber les tensions, tandis que les citoyens togolais continueront à protester pour mettre fin à 50 ans de règne de la dynastie Gnassingbé. Les manifestations représenteront des menaces pour la sécurité des entreprises, tandis que les changements de régime entraîneront d’importants changements institutionnels et compliqueront les engagements des opérateurs.
  • Nouveaux secteurs, nouveaux risques : du potentiel offshore du Sénégal au secteur minier embryonnaire du Nigeria, certains pays d’Afrique de l’Ouest feront en 2018 des incursions dans des secteurs jusque-là sous-exploités. Les investisseurs éventuels doivent suivre de près l’évolution de la capacité du gouvernement à superviser ces secteurs et les risques associés à ces projets.
  • Risques opérationnels récurrents : la majorité des principaux risques et défis auxquels sont confrontées les entreprises en Afrique de l’Ouest sont des obstacles pratiques récurrents aux opérations courantes. Pénuries ou difficultés d’approvisionnement en carburant, en devises étrangères, en équipement et en main-d’œuvre qualifiée ; le déficit en infrastructures qui persiste dans la grande majorité de la région, tels que l’électricité et les transports, continuera de se traduire par des coûts plus élevés, une demande accrue en ressources de gestion, un environnement plus difficile pour la collecte de capitaux et une incertitude plus grande pour les entreprises par rapport à d’autres régions.

De nombreux pays d’Afrique, dont le Nigeria et le Cameroun, sont confrontés à la perspective de ce qui pourrait devenir une crise de la dette souveraine, dix ans après avoir suivi les pas du Ghana sur le marché obligataire international. Le problème est lié au niveau élevé de la dette extérieure, à l’incertitude persistante sur la récupération des prix des produits de base pour financer les remboursements et aux emprunts pour financer les dépenses courantes. Les pays tributaires des revenus pétroliers sont particulièrement vulnérables à l’envolée de la dette en 2018.

Au Nigeria et au Ghana, les projets d’emprunt massifs pour financer des projets d’infrastructure à long terme ne généreront pas suffisamment de revenus au cours de l’année à venir pour financer le remboursement de la dette. Dans un contexte d’inflation croissante et de prix du pétrole en baisse, les paiements au titre du service de la dette du Nigeria (lesquels ont doublé en 2016 pour atteindre 66 % du total des recettes) devraient encore augmenter, ce qui pèsera lourdement sur un budget déjà très serré. Alors que le gouvernement du président Muhammadu Buhari est à mi-parcours de son mandat, alors qu’il n’a pas encore tenu bon nombre des promesses qui l’ont porté au pouvoir et qu’il est déjà entré en campagne, les entreprises nigérianes resteront extrêmement sensibles à l’instabilité politique et opérationnelle en 2018.

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