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Afrique du Sud : Le président Zuma épinglé par la justice pour dilapidation d’argent public

Le flamboyant président sud-africain, Jacob Zuma, a été épinglé par la Cour constitutionnelle ce jeudi 31 mars 2016 pour violation de la Constitution. Zuma a été condamné dans le dossier de sa résidence privée, Nkandla, dont les travaux luxueux, sous prétexte de garantir sa sécurité, agitent la vie politique depuis quatre ans.

A peu près 20 millions d’euros d’argent public ont été englouti par ces travaux, qui ont fait sortir de terre une grande piscine, un poulailler, un enclos pour le bétail, un amphithéâtre et un espace pour accueillir les visiteurs, alors qu’il s’agissait au départ de sécuriser la demeure de l’homme fort du pays. L’opposition a vu rouge et n’a pas cessé depuis quatre ans d’interpeler bruyamment le président. On entendait très souvent des élus de l’opposition se lancer dans une bronca au Parlement et jeter à la figure de Zuma « Rends l’argent ». La plus haute instance judiciaire d’Afrique du Sud vient de lui intimer l’ordre de rembourser, dans un délai de 45 jours, « la somme à déterminer par le Trésor public ». Cet argent doit être l’équivalent du « coût raisonnable des travaux non liés à la sécurité » faits à Nkandla, précise la cour, c’est-à-dire « uniquement le centre pour visiteurs, l’enclos pour bétail, le poulailler et la piscine », qui ont été supportés par le contribuable. Le président de la Cour constitutionnelle, Mogoeng Mogoeng, a ajouté que Zuma n’a « pas fait respecter, ni défendu, ni suivi la Constitution ». Un discours de plus d’une heure qui a dû claquer aux oreilles du président, qui a pensé jusqu’au dernier moment que sa popularité et le soutien de son parti allaient intimider les juges.

Pourtant il aurait pu solder cette affaire en 2014, quand la médiatrice de la République, Thuli Madonsela, avait conclu que le président avait « indûment bénéficié » du chantier dans sa maison et devait « rembourser un pourcentage raisonnable des coûts ». Mais Zuma n’avait pas fait preuve de sagesse et s’était assis sur l’injonction de la médiatrice. Mal lui en a pris puisque la cour constitutionnelle a déclaré que « Le fait que le président n’ait pas obtempéré (…) est une violation de la Constitution », avant d’ajouter que « les réparations exigées par la médiatrice de la République sont contraignantes ».

L’opposition est gonflée à bloc

Le principal parti d’opposition, l’Alliance démocratique (DA), qui s’est rallié au parti de gauche radicale EFF, pour déclencher la procédure à la Cour constitutionnelle, s’est tout de suite engouffré dans la brèche pour mettre en branle la machine de la destitution contre le président.

« L’arrêt rendu aujourd’hui est très clair : les agissements du président Zuma équivalent à une grave violation de la Constitution, et constituent un motif de destitution », a dit la DA dans un communiqué rendu public quelques minutes après le jugement de la Cour.
Mais cette affaire finira à coup sûr dans les tiroirs du Parlement, où le parti de Zuma, le Congrès national africain (ANC), qui soutient sans faille le président, écrase complètement l’opposition.

Le président paie également ses liens très troubles avec une famille d’origine indienne très fortunée soupçonnée d’être derrière la désignation de certains ministres. Il y a aussi les déboires de la première économie industrialisée de l’Afrique dont la croissance en 2015 est à peine de 1,3%. Le puissant ANC pourrait laisser des plumes dans les élections locales de cette année…

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