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« Ce n’est pas seulement la thésaurisation, ni l’évasion fiscale, ni encore la contrebande », dixit BCT

En mars 2019, les besoins de refinancement étaient de 16,9 Milliards DT. Ils sont actuellement d’un peu moins de 10 Milliards DT. Une baisse issue d’un double effet. D’abord, celui de l’action de la politique monétaire sur les taux d’intérêt qui a renchéri le coût de l’argent, ainsi que celle sur les volumes en introduisant le ratio prudentiel du LTD (Loan To Deposit) et en clôturant un encours important de swap devises/dinar avec les banques. Elle a ainsi capé les besoins de refinancement.

Un volume élevé de refinancement, alors que la croissance était près de zéro, cela n’était pas normal. On se rendra par la suite compte que cela ne faisait que financer le dérapage des soldes extérieurs, en particulier celui du déficit courant, et par ricochet, exercer des pressions sur les réserves et le Dinar, précise pour Africanmanager une source autorisée de la BCT.

  • La liquidité des banques améliorée, le crédit maîtrisé, non arrêté

L’autre effet a été exercé par le secteur extérieur. C’est, en effet, grâce à la consolidation du secteur extérieur et l’amélioration de la liquidité en devise rachetée par la BCT sur le marché domestique, créant ainsi des DT contre des devises.

Cette performance du secteur extérieur, on la doit à la forte dépréciation du Dinar, de 40 % depuis 2015, à la hausse des taux d’intérêt de 350 bp (points de base) entre 2017 et 2019, avec les deux conséquentes hausses, de 100 bp chacune en 2018 et 2019, « une décision courageuse et très pertinente » selon notre source autorisée, et aux autres mesures sur le volume de refinancement.

Tout cela avait créé une situation de maîtrise du crédit, maîtrise de la création monétaire en DT, stabilisation du DT, et le retour de la devise sur le marché. C’est tout cela qui a permis au secteur extérieur d’injecter du Dinar dans le secteur bancaire, ce qui lui a permis de rembourser une partie des refinancements, les abaissant jusqu’à 10 Milliards DT, et contrôlé les crédits sans pour autant les assécher, mais juste freiné le rythme d’accroissement. « Et si cette situation crée un ressenti de manque de crédits bancaires, l’impression est fausse, car les banques sont liquides, mais la décision d’octroi de crédits reste une affaire d’abord de demande par les entreprises, puis d’offre par les banques qui dépend de plusieurs facteurs».

  • Ce n’est pas seulement la thésaurisation, ni l’évasion fiscale, ni encore la contrebande

Les BMC (billets et monnaies en circulation) étaient de 6 Milliards DT en 2010. Ils sont désormais de 16 Milliards DT. Moyens de règlement entre les opérateurs économiques, ils ont progressé avec l’évolution de l’activité économique et l’augmentation du PIB. La hausse des BMC est aussi normale dans un pays qui préfère le Cash à tout autre moyen de paiement. « Ce n’est pas seulement la thésaurisation, ni l’évasion fiscale, ni encore la contrebande » dit notre source autorisée qu’on a beaucoup de peine à croire. Mais elle insiste et signe que c’est pour une partie « l’utilisation normale des ménages et des entreprises pour les règlements normaux de notre économie par les instruments de paiement que sont les billets de banque ».

Et d’expliquer que c’est au cours des années 2016 2017 et 2018 que le volume des BMC s’était accru de façon significative. A l’analyse, elle serait due, d’abord aux augmentations salariales, à l’accroissement des crédits à l’économie, avec une moyenne de 11 % annuelle, à une forte dépréciation du DT avec une fuite du Cash vers le marché parallèle notamment, et au niveau de l’inflation qui implique automatiquement, avec l’érosion de la valeur, une hausse du volume des BMC. La conclusion est que, pendant la période 2016-2018, la glissade des BMC est en lien avec ces déterminants macroéconomiques beaucoup plus qu’avec l’évasion fiscale et le marché parallèle, ou la thésaurisation. Et notre source autorisée de préciser ici que « l’accélération du rythme de la circulation fiduciaire est le résultat de la faible performance des politiques économiques conduites au cours de ces périodes et qui ont échoué à relancer la croissance et exacerbé les tensions inflationnistes, et ce beaucoup plus que le phénomène de la thésaurisation, de l’évasion fiscale et de l’économie parallèle », se dédouane ainsi notre source.

Mais cela incombe aussi à l’augmentation du volume des BMC d’environ 2 Milliards DT, en relation directe avec le Covid-19, avec les aides sociales accordées par l’Etat, le Cash retiré et thésaurisé par crainte de manque de billets au cours du confinement et qui est compréhensible et qu’on ne doit pas incriminer. Même préférence du Cash, pour le règlement entre entreprises.

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