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Elections : autres sons de cloche

La faible participation des électeurs tunisiens au scrutin du 17 décembre pour l’élection de la nouvelle chambre des députés , qualifiée par l’opposition de « gifle » donnée au processus du 25 juillet, pourraient avoir d’autres raisons plus objectives, selon d’autres commentateurs indépendants, à l’instar du président de l’ISIE qui l’ avait attribuée à la transparence sans précédent de ces élections « organisées à l’écart de l’argent politique sale, de l’achat des voix, des fonds étrangers passés via les associations et du financement public douteux. »

Un autre son de cloche moins politisé, celui du directeur de la rédaction du journal La Presse, Chokri Ben Nessir, dans l’édition de lundi, 19 décembre, qui écrit : le taux général de participation au scrutin législatif du 17 décembre 2022 a atteint 8,8 %,. C’est sans conteste le taux d’abstention le plus élevé de tous les scrutins qui se sont déroulés ces dernières années. Beaucoup de facteurs expliquent le désintérêt des Tunisiens pour la chose politique. En premier lieu, le mode de scrutin uninominal qui introduit une nouvelle culture de vote sur les personnes et non sur les listes. Ce nouveau mode de scrutin n’a pas encore trouvé son chemin et a été à l’origine d’une grande réticence de la part des électeurs qui ne trouvent pas d’intérêt à aller voter pour des candidats qu’ils ne connaissent pas. Le système de parrainage a invalidé plusieurs candidatures et a fini par impacter négativement l’enthousiasme électoral.

Le fait qu’il y ait des candidats uniques dans plusieurs circonscriptions et qui sont déclarés vainqueurs avant même le déroulement des élections a dissuadé des milliers d’électeurs à se rendre aux bureaux de vote étant donné que le suspense des résultats n’existe plus. Mais au fond, les Tunisiens, qui ont réclamé la dissolution du Parlement le 25 juillet 2021, gardent un souvenir amer de la défunte ARP et ne sont pas prêts à redonner leur confiance à d’autres élus, du moins sur le court terme. En effet, par ce taux d’abstention inédit, les Tunisiens confirment leur divorce d’avec la classe politique quelle que soit sa couleur ou sa tendance. Car ce qui s’est passé hier (samedi 17 décembre au niveau des urnes s’est également passé du côté des manifestations. L’appel des partis politiques pour une mobilisation populaire ne trouve plus d’écho auprès des Tunisiens. Que ce soit les formations de l’opposition, les partisans de Saïed ou même les syndicats, l’adhésion des Tunisiens à la chose publique et politique s’est fortement érodée. »

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