Fitch Ratings a confirmé les notations nationales de huit sociétés tunisiennes de leasing et de factoring et a relevé la notation nationale à long terme d’Enda Tamweel SA (Enda) à ‘BBB(tun)’/Stable de ‘BBB-(tun)’/Stable.
Les actions de notation font suite à l’achèvement d’un examen par les pairs de neuf institutions financières non bancaires (IFNB) tunisiennes. Il s’agit de sept sociétés de leasing : BTK Leasing (BTKL), Arab Tunisian Lease (ATL), Attijari Leasing (AL), Compagnie Internationale de Leasing (CIL), Hannibal Lease SA (Hannibal), BH Leasing (BHL) et Tunisie Leasing et Factoring (TLF), ainsi qu’une société de factoring, Union De Factoring (Unifactor ; UF) et une société de microfinance, Enda.
Le relèvement de la note d’Enda reflète principalement le profil d’activité plus solide et résilient d’Enda qui, selon Fitch, est moins affecté par l’environnement opérationnel tunisien toujours difficile que ses pairs du secteur du leasing et du factoring.
Perspectives stables
Les notations nationales reflètent la solvabilité d’un émetteur par rapport aux meilleurs crédits du pays et par rapport aux pairs opérant dans ce pays. Les perspectives stables sur toutes les notations LT nationales reflètent l’attente de Fitch que les pressions à la hausse et à la baisse sur les notations sont également équilibrées par rapport à celles des pairs.
Les notations nationales de BTKL, CIL, Hannibal, TLF, Enda et UF sont déterminées par leur solvabilité intrinsèque. Celles d’AL, d’ATL et de BHL sont basées sur le soutien des actionnaires institutionnels.
Les IFNB tunisiennes notées par Fitch sont petites par rapport aux normes internationales, avec des fonds propres allant de l’équivalent d’environ 100 millions USD (Enda) à 11 millions USD (BHL) à la fin du premier semestre 2023. Les clients des sociétés de leasing et de factoring sont principalement des petites et moyennes entreprises (PME) et des très petites entreprises (TPE), dont la plupart ne publient pas d’états financiers audités.
En outre, lLes IFNB opèrent presque exclusivement en Tunisie et en monnaie locale. En juin 2023, Fitch a abaissé la note de défaut de l’émetteur à long terme de la Tunisie en monnaie étrangère (IDR) de « CCC+ » à « CCC-« , reflétant des risques de liquidité accrus alors que les négociations avec le FMI sont au point mort depuis décembre 2022. Les risques souverains accrus posent des défis importants aux IFNB tunisiennes en matière d’environnement opérationnel.
Les créances douteuses en baisse
Fitch constate que les risques liés à la qualité des actifs demeurent . Le ratio moyen des prêts douteux et non performants (PNP) du secteur a diminué et s’établit désormais à 12 % à la fin du premier semestre 2023, contre une moyenne 2019-2022 de 12,1 %. Le ratio devrait continuer à baisser car la plupart des entreprises ont commencé à amortir les NPL pour répondre à la nouvelle exigence de la Banque centrale de Tunisie, qui demande aux banques et aux autres sociétés financières de ramener leur ratio de NPL à moins de 7 % d’ici 2026 (y compris les engagements hors bilan qui suivent).
En ce qui concerne les risques accrus de liquidité et de financement, Fitch rappelle sue les IFNB sont principalement financées par les banques locales et les marchés de capitaux nationaux. Un ralentissement de la croissance des dépôts du système bancaire ou une augmentation des besoins de financement de l’État tunisien pourraient provoquer des pressions sur les liquidités. De plus, les prêts des agences internationales de développement sont devenus rares en raison des coûts élevés de couverture des risques de change et des défis macroéconomiques.
Fitch s’attarde particulièrement sur Enda dont la notation nationale , BBB(tun), explique l’agence de rating, reflète sa force autonome et sa position établie sur le marché en tant que plus grand prêteur tunisien dans le secteur de la microfinance (57 % de part de marché en termes d’encours de prêts à la fin de 2022). La société dispose d’une franchise solide et d’une reconnaissance de la marque dans un marché de niche, ainsi que d’un historique de rentabilité solide (revenu avant impôt moyen 2019-2022 de 6,8 %). Les paramètres de qualité des actifs sont raisonnables (ratio des prêts douteux et non productifs à 3,1 % à la fin du premier semestre 23), bien qu’ils s’affaiblissent, et les réserves de capital sont solides avec un ratio de capital total réglementaire de 27,7 % à la fin du premier semestre 23. Ce ratio est largement supérieur à l’exigence réglementaire minimale de 15 % pour les sociétés de microfinance. Elle a également un bon accès aux financements locaux et étrangers.