H. Denguezli tente de sauver sa mise au Maroc. Pourquoi la BCT le lui refuse-t-elle ?

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Les états financiers de la société Land’Or de Hatem Denguezli (51,94 % et presque 11 % chez Saad Haj Khalifa et Salah Ben Turkia), faisaient apparaître à la fin de l’exercice 2018, un total net de bilan de 76.237.912 DT, un résultat net bénéficiaire de 5.946.421 DT et des flux d’exploitation positifs de 4.414.680 DT

L’entreprise a deux filiales commerciales, au Maroc et aux Etats Unis d’Amérique. L’une d’entre elles est mal en point et le fondateur s’échine à essayer de la sauver. En effet, «la société Land’Or Maroc a connu des difficultés d’exploitation et financières au cours des exercices 2013 et 2014, et qui se sont poursuivies en 2015, et ce suite à l’incident technique survenu en 2013 et l’interdiction par les autorités sanitaires marocaines d’importation des produits d’origine animale à partir de la Tunisie de septembre 2014 à mai 201». Le constat est posé par les commissaires aux comptes de l’entreprise, qui le consignent dans leur rapport sur les bilans de l’exercice 2018. Et le même rapport de préciser à ce sujet que «ces deux évènements ont lourdement pesé sur la situation financière de Land’Or Maroc et sont à l’origine de ses pertes cumulées».

Le management de l’entreprise, une des rares à s’essayer à l’investissement dans un pays concurrent et qui contribue à l’excédent de la balance commerciale bilatérale en faveur de la Tunisie, n’a pas croisé les bras. En effet, depuis 2017 la société a engagé un plan de restructuration, financière et opérationnelle, précise le communiqué de la maison-mère, de Land’Or Maroc.

Le plan de restructuration financière inclut l’abandon d’une partie de la créance, la conversion d’une autre partie en un prêt à moyen terme, et la conversion d’une partie de cette créance en une participation dans le capital de la société tunisienne au Maroc, précise encore le même communiqué. Un plan qui nécessite, donc, un accord des autorités financières et plus précisément la BCT. Cette dernière se tait pourtant depuis trois ans, comme si elle refuserait le plan de sauvetage d’un investissement tunisien à l’étranger. «Ce plan a fait l’objet d’une demande d’autorisation déposée auprès de la Banque Centrale de Tunisie en date du 05/04/2016 et n’a pas encore reçu l’approbation définitive à la date de publication des états financiers», comme le font noter les commissaires aux comptes de l’entreprise. Un silence aussi, que la BCT n’explique pas et qui met ainsi la balle dans son camp.

En attendant, et pour éviter que le navire coule au Maroc, l’entreprise de Hatem Denguezli tente de maintenir et développer son activité au Maroc, en opérant «une restructuration opérationnelle de la filiale marocaine visant à améliorer le réseau de distribution [au Maroc] par la recherche de nouveaux partenaires de distribution. La filiale marocaine assure en parallèle et pour le compte de sa maison-mère, le développement des ventes pour des marques de distributeurs. Le silence de la BCT pourrait coûter cher à l’investissement tunisien à l’étranger qui tente de conquérir plus de parts de marchés.

De plus, le management est en train d’étudier la réalisation d’un projet industriel au Maroc et a conclu, courant 2018, un accord d’une levée de fonds avec le Groupe Africinvest, via la constitution d’une nouvelle holding. «L’objectif de cette opération est d’accompagner le développement du Groupe tunisien au niveau international notamment avec le projet d’implantation industrielle au Maroc», explique le management de l’entreprise. Mais ce projet demeure sous la menace d’un refus de la BCT, dont le silence sur le projet de restructuration pèse sur le projet de la Holding tunisienne au Maroc.

En attendant, l’entreprise est obligée de provisionner. «Vu le retard accusé dans l’obtention de l’approbation du plan de restructuration et en application du principe de prudence, le management a décidé en 2017 de provisionner l’intégralité de la créance antérieure à 2015 (Créance sur Land’Or Maroc pour un montant de 23.374.841 DT) et qui demeure impayée dont le montant s’élève à 14.445.020 DT ainsi que la participation de 1.629.615 DT». C’est ce que nous lisons dans le rapport des commissaires aux comptes.

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