AccueilLa UNELa Banque livre, à son tour, ses prévisions pour la Tunisie

La Banque livre, à son tour, ses prévisions pour la Tunisie

La Banque mondiale prévoit une baisse de la croissance économique en Tunisie de 4% au cours de l’année 2020, en raison de l’impact de la crise sanitaire du Coronavirus à travers le monde. Elle a récemment publié un rapport dans lequel elle passe en revue  les perspectives économiques de la Tunisie où elle fait remarquer que le  nouveau gouvernement se trouve dans une situation économique particulièrement vulnérable à la détérioration de l’économie mondiale due à la pandémie de coronavirus et à la volatilité des prix du pétrole. La Tunisie affiche un double déficit et une dette élevés ainsi que des stocks régulateurs limités, alors que la croissance est anémique, l’emploi stagnant et l’inflation relativement élevée. Une aggravation de la pandémie aurait un effet négatif sur le tourisme, les exportations et la demande intérieure et, partant, sur la croissance, l’emploi et la vulnérabilité des ménages. Un retournement brutal de la dynamique des prix du pétrole observée récemment accentuerait les pressions exercées sur le compte courant et les finances publiques.

Les hypothèses sur lesquelles se sont fondées le budget de 2020 (croissance de 2,7 % et prix du pétrole brut à 65 dollars le baril) sont pour une large part devenues obsolètes en raison de la pandémie de COVID-19 et de la dynamique des prix du pétrole. Ces évolutions entraîneront une contraction de l’économie et, partant, une diminution des recettes. Pour ce qui est des dépenses, les subventions énergétiques pourraient baisser sensiblement (de près de 2 % du PIB) compte tenu du fléchissement récent des prix du pétrole.

L’économie devrait se contracter de 4 % en 2020 dans un scénario où la COVID-19 se propage dans le monde entier, entraînant des perturbations dans les voyages et les échanges commerciaux ainsi que la limitation des contacts sociaux, tous des facteurs qui affecteront la croissance économique. Ces prévisions présupposent l’application de mesures de distanciation sociales pendant deux à trois mois, des restrictions de voyage pendant l’été avec pour effet une forte contraction du secteur du tourisme, et l’entrée progressive en exploitation du gisement de Nawara. Les perspectives sont soumises à des risques de dégradation majeurs liés principalement à la pandémie de coronavirus, prévoit la Banque mondiale

L’inflation en recul

L’inflation devrait continuer de reculer dans un scénario de baisse des cours du pétrole et de resserrement continu de la politique monétaire. Les tensions inflationnistes pourraient être plus fortes dans le scénario de perturbation constante des échanges commerciaux avec l’Europe et la Chine, ce qui pourrait contraindre les importateurs à adapter leurs chaînes d’approvisionnement et passer des marchés dans des pays où les coûts peuvent être plus élevés. Le taux de pauvreté devrait dépasser 3 % en 2020 si l’on utilise le seuil de 3,2 dollars par jour en parité du pouvoir d’achat et s’établir à environ 0,3 % si l’on applique le seuil de pauvreté fixé au niveau international.

La possibilité d’atteindre l’objectif d’un déficit budgétaire de 5 % du PIB en 2020 dépend en grande partie de l’évolution de la pandémie de COVID-19 et de ses répercussions sur le tourisme et l’économie en général, ainsi que de la dynamique des prix du pétrole. Le déficit budgétaire en 2021 pourrait atteindre 3,8 % du PIB dans l’hypothèse d’une baisse significative des dépenses au titre des subventions énergétiques et de l’adoption de mesures d’assainissement des finances publiques par le nouveau gouvernement.

La dette publique culminera en 2021 à 84,2 % du PIB avant de commencer à diminuer, pour autant que le gouvernement maintienne l’élan des réformes. À compter de 2020, la baisse des cours du pétrole et l’entrée en exploitation du gisement de gaz de Nawara pourraient contribuer à une réduction notable du déficit commercial étant donné que 40 % de ce déficit sont imputables au secteur énergétique. Le déficit du compte courant se réduira progressivement dans le scénario de référence à la faveur de la diminution des coûts des importations d’énergie, compensant les pertes potentielles de recettes touristiques et d’envois de fonds de l’étranger résultant de la pandémie de COVID-19.

Risques induits et défis à relever

Les principaux risques auxquels est exposée la Tunisie concernent la pandémie de COVID-19 et la volatilité des cours mondiaux du pétrole. Une aggravation de la pandémie mondiale entraînerait une détérioration plus poussée des perspectives économiques mondiales, une perturbation persistante des échanges commerciaux et des chaînes de valeur à l’échelle mondiale, ainsi que des restrictions d’une durée plus longue que prévu des voyages et de l’activité dans le monde et en Tunisie, parallèlement aux mesures de distanciation sociale qui diminueraient la consommation intérieure. Une telle aggravation serait préjudiciable à l’activité économique en Tunisie et en particulier au tourisme et aux exportations, avec pour résultat un nouveau ralentissement de la croissance et de la création d’emplois et la diminution des recettes publiques, ainsi qu’une augmentation potentielle des prix des marchandises importées entraînant une hausse de l’inflation. Cette situation, de même qu’une réduction potentielle des IDE et des envois de fonds de l’étranger en raison de la pandémie, aurait des répercussions sur le solde budgétaire et le solde courant et sur les réserves de change du pays.

Si les risques actuels se concrétisent, le bien-être de nombreux ménages s’en ressentira, en particulier les ménages vulnérables dont la consommation se situe juste au-dessus du seuil de pauvreté. Quelque 17 % de la population (soit environ 1,9 million de Tunisiens) sont considérés comme vulnérables, si on définit comme « vulnérables » ceux qui vivent en dessous du seuil de 5,5 dollars par jour en parité du pouvoir d’achat. D’après les toutes dernières estimations, le choc économique pourrait faire grimper ce pourcentage à 19 %, voire plus ; ce pourcentage pourrait très probablement augmenter encore à mesure que les perspectives seront révisées dans les prochaines semaines.

Source : BM

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