«La transition politique en Tunisie est en difficulté. L’espoir que les dirigeants du pays s’attaqueraient avec succès à la myriade de défis politiques et socio-économiques a commencé à faiblir. L’économie est dans le marasme et les dirigeants politiques sont de plus en plus divisés entre islamistes et non islamistes, tous deux en concurrence pour le contrôle des ressources de l’État (…). Il est à craindre que le pays ne revienne sur son ouverture démocratique post-2011 avant les scrutins présidentiel et parlementaire de la fin de l’année». C’est la conclusion mise en avant dans le dernier rapport du Think-Tak ICG (International Crisis Group), qui «demande instamment à l’UE de soutenir les mesures qui empêcheront une polarisation accrue». Selon la même source, qui inclut la Tunisie dans une «Watching List 2019» de pays à risque de conflit en 2019, «en tant que principal partenaire commercial de la Tunisie et dans le cadre de sa politique européenne de voisinage, l’UE devrait poursuivre son assistance macro-financière malgré la lenteur du gouvernement dans la mise en œuvre des réformes nécessaires (réforme des retraites, réduction de la masse salariale du secteur public, amélioration du climat des affaires et transparence des finances, entre autres) ; encourager le gouvernement à donner la priorité aux réformes de l’administration publique, instaurer une plus grande transparence dans les nominations et les transferts dans le secteur public et à établir des règles claires régissant les relations avec les hauts responsables de l’administration – autant de mesures permettant d’éviter une nouvelle polarisation entre islamistes et anti-islamistes« . Mais aussi «encourager le Parlement à se mettre d’accord sur la création d’une cour constitutionnelle politiquement diversifiée afin de garantir son indépendance». Et surtout « résister aux tentatives de rétablissement d’un régime autoritaire en conditionnant, par exemple, le maintien de l’aide financière accordée à la Tunisie au respect de la Constitution par le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif».

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