Sidi Bouzid, par qui l’étincelle de la révolte était arrivée le fameux 17 décembre 2010, a toujours mauvaise mine. Très peu de choses ont changé, en tout cas pas suffisamment pour offrir un autre destin à la région et sa population. Et c’est le même constat qui sera fait immanquablement ce 17 décembre 2019, date-anniversaire du geste de Mohammed Bouazi, un événement qui passionne de moins en moins les habitants de la région et les autorités centrales, qui ne bousculent plus pour s’y rendre. Certes la conjoncture économique nationale explique la panne de Sidi Bouzid, mais il y a aussi les obstacles locaux. L’absence d’incitations aux investisseurs, les problèmes fonciers, la complexité des procédures de changement de vocation des terrains et la centralisation de la décision administrative sont autant d’obstacles qui entravent l’investissement à Sidi Bouzid, selon un rapport du Conseil régional du gouvernorat.
Présenté lors de la réunion de la délégation spéciale du conseil régional de Sidi-Bouzid, le rapport élaboré par la Commission régionale de l’emploi et de l’investissement a aussi épinglé d’autres difficultés liées au manque de zones industrielles aménagées, à la difficulté d’accès au financement et à l’absence de projets industriels structurants à forte valeur ajoutée et à forte capacité d’emploi.
Ledit rapport a aussi mis l’accent sur la faiblesse de l’investissement dans les secteurs de l’artisanat, du tourisme et de la transformation agricole, ce qui réduit le secteur agricole à sa seule activité de production.
Les auteurs du rapport ont aussi évoqué d’autres entraves à l’investissement dans le domaine agricole, dont l’ignorance des nouvelles dispositions de la nouvelle loi de l’investissement entrée en vigueur en avril 2017, notamment celles relatives aux déclarations préalables, aux transactions bancaires, à la situation fiscale des investisseurs et aux incitations destinées à l’investissement dans le domaine agricole…
Ils ont ainsi recommandé de créer des représentations régionales du Cepex, de l’Agence nationale de gestion des déchets (ANGED), de l’Agence nationale de protection de l’environnement (APAL), de mettre en place des incitations et des avantages au profit des promoteurs immobiliers pour favoriser l’aménagement de zones et d’espaces industriels dans les différentes délégations du gouvernorat et de faciliter les procédures de changement de vocation des terrains.
Le gouvernorat de Sidi Bouzid compte 41 entreprises de plus de 10 salariés, tous secteurs confondus, dont 28 entreprises non exportatrices totalisant 1428 emplois et 13 entreprises exportatrices (1669 emplois). Ces entreprises se situent essentiellement dans les délégations de Sidi Bouzid Est et Sidi Bouzid Ouest abritant plus de 22 entreprises.
Les déclarations d’investissement privé ont atteint 578 déclarations durant le premier semestre de 2019, d’une valeur avoisinant les 79 millions de dinars et d’une capacité d’emploi de 1379 postes d’empois.
Les investissements privés réalisés durant la même période dans ce gouvernorat ont atteint 36,5 millions de dinars pour 306 projets ayant généré 458 postes d’emplois.
TAP