Le chef de l’Etat, président de tous les Tunisiens et chantre de «la Patrie avant les partis», a reçu ce lundi 21 janvier 2019 les membres de la Commission de préparation du prochain congrès de Nidaa Tounes. La rencontre, dont personne n’a parlé sauf Boujemaa Rmili ce matin sur les ondes de la Radio Nationale Tunisienne, comme si on voulait taire le rôle que joue toujours le fondateur de Nidaa Tounes au sein de ce parti en agonie, appelle cependant quelques remarques. Décryptage :
D’abord. Elle intervient à moins d’une semaine de la cérémonie de l’anniversaire de ladite révolution au Bardo. Le chef de l’Etat s’y était alors offusqué qu’on cherche à mettre en place ce qu’il a appelé le «parti du gouvernement» et qui, selon Béji Caïed Essebssi (BCE) menacerait l’expérience démocratique de la Tunisie. Que serait alors Nidaa Tounes, par cette entrevue avec Rmili, Toubel, Charfeddine et les autres ? Ne serait-on pas obligé de le nommer «parti du chef de l’Etat» ? Ainsi faisant par cette rencontre, le chef de l’Etat ne se serait-il pas fait démentir lorsqu’il appelait à mettre la Partie avant les partis ? Qui plus est ladite réunion se serait tenue à l’initiative de BCE, «pour s’enquérir des préparatifs de la tenue du congrès du parti dont il est président honoraire», a précisé Rmili à la Radio Nationale Tunisienne.
On n’a pourtant pas encore vu le chef de l’Etat recevoir les dirigeants de plus de 200 partis politiques, pour s’enquérir de leurs activités comme il l’a fait ce matin avec le parti dont il est le fondateur. Nous disons cela, nous ne disons rien !
Ensuite. Nidaa, comme Ennahdha avant lui, avait toujours exigé que le chef du gouvernement rende publique sa ferme intention de ne se faire candidat pour aucune élection. Plus tard et à répétition, tous les partis confondus l’accusaient de faire usage des moyens de l’Etat pour faire campagne pour soi. Cela est intervenu à chaque fois que le chef du gouvernement se déplace à l’intérieur des régions, y fait un bain de foule et annonce quelques mesures au profit des couches sociales les plus vulnérables.
Force est de dire qu’ils l’auraient accusé d’immobilisme et de nonchalance s’il n’avait pas quitté ses quartiers à La kasbah, alors que la population dont il avait la charge bouillonnait de mécontentement de la non réactivité de ses gouvernants et de sa non-réactivité face aux problèmes.
Les Français pourraient alors accuser Macron de faire déjà campagne pour sa réélection, lorsqu’il se déplace à l’intérieur de son pays et va voir ses concitoyens. Personne n’avait, non plus, mis en cause les dépenses d’Ennahdha, en devises transférées de Tunis, à moins que les 18 MUSD ne proviennent de l’étranger, ce qui tomberait sous le couperet de la loi, et les contacts déjà établis par l’agence de communication anglo-américaine «Burson Cohn & Wolfe» avec des journalistes tunisiens. Ennahdha aura ainsi commencé sa campane avant l’heure et avec des moyens au-delà de tout son budget. Quelqu’un a reproché quelque chose au parti islamiste dont tous se disent les adversaires ?
Enfin. Au cours de cette réunion, purement partisane sans le dire par son nom, BCE aurait réitéré son refus de candidater pour 2019, selon Rmili. A 92 ans dans le pays d’une révolution, faite par les jeunes comme il le disait lui-même au bardo, la décision de BCE pourrait être celle d’un sage qui pourrait presque ainsi emprunter –il choisira entre Ben Ali et De Gaule – le fameux «Je vous ai compris». Les organisateurs du congrès de Nidaa Tounes ne l’entendent cependant pas de la même oreille. Il est vrai que le tout Nidaa sait très bien qu’il n’a aucune chance de faire un bon score aux prochaines élections sans BCE.
En effet, à la Radio Nationale tunisienne, Rmili précisait ce lundi 21 janvier 2019 que «sa candidature reste liée à la réussite du congrès pour trouver des solutions aux problèmes de la Tunisie». Chez Assabah, Rmili est plus précis, en indiquant que BCE pose comme condition (Ah bon ! Il n’est plus désintéressé comme il le leur disait ?) que le congrès de Nidaa Tounes lui en fasse expressément la demande.
On se croirait presqu’en pleine campagne de «Mounachada» en 2009, lorsque Zine El Abidine disait ne plus être intéressé par Carthage et que Belhassen Trabelsi, Sakher El Materi et Abdelwaheb Abdallah faisaient circuler des appels, sur listes nominatives et signées, à soutenir et à exhorter Ben Ali de candidater «dans l’intérêt de la Nation», disait-on alors.
Qui jouera alors le rôle de cet autre homme de média qui ajoutait lui-même et de sa propre main son nom à la liste des signataires avant de la publier sur son propre journal ?
Comme vous l’avez bien dit, il est vrai que le tout Nidaa sait très bien qu’il n’a aucune chance de faire un bon score aux prochaines élections sans BCE.
Le président de la république a promis aux Tunisiens de laisser des jeunes après lui diriger la Tunisie. Il va inchalla tenir sa parole. La Tunisie a plus besoin de nouveaux sangs sains, oxygénés, non contaminés par des virus sociaux. Des jeunes bien formés, bien avertis, capables de provoquer les ondes positives en faveur d’une Tunisie orientée vers le futur avec le courage nécessaire. Notre pays a besoins d’hommes et de femmes énergétiques (productrice de richesses en biens et services) et non (consommatrices des énergies des autres producteurs et sans contre parties). Notre pays a besoin des énergies humaines capables de vaincre la pesanteur de la paresse et de faire monter la Tunisie aux cieux du développement intégral et durable. Nous avons besoin de rêver et de travailler pour capter les lumières du savoir qui nous guidera vers l’abolition progressive de la haine, de la paresse et de l’insouciance. De plus notre pays a besoin d’hommes et de femmes, sages dévoués, capables de développer vraiment le mental de : la patrie avant le parti, chose qui éloignes le danger d’esclavage des nos innocentes futures générations et de les laisser espérer vivre avec dignité chez eux en Tunisie.