AccueilLa UNEPourquoi les deux OVNI se passionnent pour l'affaire Belaïd-Brahmi ?

Pourquoi les deux OVNI se passionnent pour l’affaire Belaïd-Brahmi ?

Ce qui occupe l’espace politique en ce moment (le chef du gouvernement, Youssef Chahed, qui était jusqu’ici l’attraction phare, en profitera pour se reposer un peu) c’est sans nul doute l’affaire Belaïd-Brahmi, ou plutôt les révélations explosives du comité de défense sur la main de certains nahdhaouis dans ce dossier et sur l’existence d’un cabinet noir islamiste qui aurait goupillé et dégoupillé tout ça. Un déballage tellement explosif que la justice n’a pas pu faire l’économie d’une enquête en bonne et due forme. Bon, on jugera sur pièce, il y a tellement d’enquêtes et commissions d’enquête qui n’ont pas pu dépasser le stade de l’annonce en grande pompe qu’il nous faut être circonspects sur cette mobilisation du pôle anti-terroriste pour faire la lumière sur les derniers éléments de l’affaire Belaïd-Brahmi jetés sur la place publique. En attendant donc les résultats de ces investigations, l’agitation continue, et certains y perdent même leur flegme réputé britannique. Ennahdha, force tranquille de la place, s’énerve au point de brandir une plainte contre le Front populaire, qui a relayé les terribles accusations du comité de défense des deux martyrs. On notera, tout de même, le silence lourd de Nidaa Tounes sur cette affaire. Mais on le lui concédera, vu que sa survie même est en jeu avec l’hémorragie d’élus. Ce lundi 08 octobre 2018, c’est au tour du parti Al-Massar, véritable OVNI (objet volant non identifié) de la scène politique locale (gouvernant et opposant en même temps), un peu comme l’est Ennahdha, d’entrer dans la danse…

Al-Massar a appelé toutes les forces démocrates et progressistes (partis politiques et des organisations de la société civile) à soutenir les efforts du collectif de défense dans l’affaire des assassinats politiques et à défendre l’indépendance de la justice en tant que garant pour consacrer la justice et mener à terme le processus de transition démocratique pacifique.

Dans une déclaration rendue publique à l’issue de la réunion de son bureau politique tenue dimanche 07 octobre 2018, il a appelé le ministère public et le ministère de l’Intérieur à répondre aux revendications du Collectif de défense et à ouvrir une enquête sérieuse et globale sur l’existence d’un éventuel appareil sécuritaire secrète appartenant à un parti au pouvoir.

A ce propos, il s’est déclaré étonné du mutisme des institutions de la présidence de la République et de la présidence du gouvernement face à telles révélations.

Le premier point du Document de Carthage 1 était la révélation de toute la vérité sur les assassinats politiques, en tant que partie intégrante de la guerre contre le terrorisme, a-t-il tenu à rappeler.

Sur ce coup – Document de Cathage -, Al Massar a raison, même s’il est toujours délicat, pour les observateurs que nous sommes, de mesurer le degré de politisation d’une affaire pour des visées purement électoralistes et de jauger le degré de sincérité dans l’engagement pour que toute la lumière soit faite sur les meurtres de compagnons de lutte.  Alors on s’en tiendra aux déclarations de principe et on les prendra telles qu’elles sont. Mais une chose est sûre : Beaucoup ont à perdre, ou à gagner, dans cette affaire. Ceux qui ont dès les premiers jets des accusations appelé à la dissolution du mouvement Ennahdha ont bien perçu la capacité de nuisance de cette affaire. Pourtant il faudra repasser pour ébranler le colosse qui a traversé sans dégâts majeurs toutes les intempéries : Affaire de l’attaque de l’Ambassade des USA, réseaux d’envoi de djihadistes en Syrie et en Irak, répression musclée des manifestations du 09 avril 2012, etc.

S.L.

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