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Rached Khriji Ghannouchi. L’Islamiste qui se voit déjà en Dey d’Erdogan à Tunis

Beaucoup de critiques, y compris les nôtres (Le Sphinx décoche quelques flèches), ont été faites au chef de l’Etat tunisien Kais Saïed, à l’occasion de son discours des vœux de l’Aïd, et plus d’une analyse et des lectures en ont été faites (Désaccords sous la coupole : La Tunisie craint-elle d’éventuels conflits politiques ?). Il semble pourtant que le chef de l’Etat n’ait pas totalement tort, lorsqu’il martelait sans le nommer, que l’Etat tunisien n’a qu’un seul président.
Le jour même du même Aïd El Fitr marquant la fin de la période du jeûne du Ramadan, le petit homme d’Ennahdha, l’expression ravie surgie du visage cachée derrière le masque sanitaire, prenait déjà la posture d’un chef, et donnait à son statut de président du Parlement, reçu des mains du parti de Nabil Karoui, tout le lustre et le clinquant nécessaires. Employés et députés ont été ainsi solennellement figés des deux côtés de la salle des pas perdus de l’ARP, les mains croisées devant, caméras en fin de parcours et micro en face.
Distanciation sociale oblige certes, mais aussi distanciation protocolaire et de rang politique entre le représentant de l’autorité et ses sujets, et aussi entre le suzerain et ses vassaux. Son petit discours terminé, frêle et engoncé dans son costume noir, il déambulait en milieu de piste, saluant de loin de la main, comme un petit Bey en dehors du temps.
On pourrait objecter, là aussi, de l’obligation de la distanciation d’un mètre. Il aurait pour cela fallu que son cabinet- puisqu’il en a un recruté dans son entourage direct et non parmi le personnel de l’ARP- l’applique au reste des ouailles alignées et qui étaient loin de respecter cette distanciation sanitaire.
Le même jour aussi, l’Islamiste qui se prenait pour un Bey, Rached Ghannouchi (de son vrai nom Kheriji) et dont les relations avec le « président » de l’ancien colonisateur Ottoman Recep Tayyip Erdoğan, arabisé en Rajeb Taieb Erdogan, s’évertuait à déformer l’histoire de son pays pour défendre le Calife des Frères Musulmans.

Ghannouchi : Un statut de vassalité à l’égard du pouvoir central turc

Interrogés par les députés sur ses relations avec la Turquie d’Erdogan, Kheriji cite le dénommé Sinan Pacha. Répétant au mot ce qu’il avait dit, en janvier dernier, lorsqu’il avait été vivement critiqué à propos de sa visite à Erdogan, le président du parlement tunisien a parlé du début de la colonisation ottomane en Tunisie où elle avait installé le régime des Beys. « C’est Sinan Pacha, le chef ottoman qui a émancipé la Tunisie lorsqu’elle était sous occupation espagnole. Sans lui, la Tunisie aurait été occupée comme l’Andalousie, en un pays espagnol. C’est donc un libérateur, et non un colonisateur ».
Pour la petite histoire, version Wikipédia « En 1574, avant de quitter Tunis, Sinan Pacha commandant le corps expéditionnaire qui avait pris possession de la ville au nom du sultan ottoman, procède à la mise en place du gouvernement de la nouvelle province. Celui-ci est dirigé par un pacha nommé pour trois ans assisté du Diwan ou conseil de la régence qui comprend les officiers supérieurs ou deys qui sont au nombre de quarante. La prière du vendredi se fait au nom du sultan ottoman, commandeur des croyants, et une nouvelle monnaie frappée en son nom remplace la monnaie hafside ».
Pour la grande histoire, version économique actuelle, le député Imed Ouled Jebril s’était chargé de rappeler à Ghannouchi, après lui avoir indiqué que les Turks « ont été ceux qui avaient vendu la Tunisie à la France », les conventions commerciales avec la Turquie dont les exportations noient les marchandises tunisiennes sur leur propre marché. La Tunisie n’est ainsi pas près de finir cette politique identitaire, déclenchée en 2011 par les Islamistes, et ces derniers de se rattacher à ce qui reste de la confrérie islamo-politique des Frères-Musulmans !
Universitaire, journaliste et auteur de documentaires, et aussi analyste politique spécialiste de la Tunisie et de la justice transitionnelle, Seif Soudan a d’ailleurs souligné ce statut le « statut de vassalité [Ndr : Ennahdha] à l’égard du pouvoir central turc et ses appétits dans la région Maghreb », dans un article intitulé « rien n’indique une tentative de coup d’Etat en Tunisie.

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