AccueilLa UNESeules 55 personnes sur 350 000 ont déclaré leurs biens!

Seules 55 personnes sur 350 000 ont déclaré leurs biens!

Montrer patte blanche en déclarant ses biens, c’est toute une culture déjà ancrée en Occident et en Asie, mais qui manifestement prendra tout son temps en Tunisie, comme d’ailleurs l’ancrage des préceptes de la démocratie, du civisme, de la citoyenneté, etc. Toutes ces choses qu’on croyait que la Révolution allait automatiquement drainer, sans que les Tunisiens ne fassent ce qu’il faut pour les faire siennes, pour les installer dans leur quotidien. Pourtant, du moins selon les déclarations, les autorités font ce qu’elles peuvent, à l’instar de la proposition révolutionnaire de traquer enfin comme il se doit les gros fraudeurs du fisc, ceux qui avaient l’habitude de passer entre les gouttes et d’exhiber leurs richesses, même douteuses, à la face de citoyens qui rêvent de leur ressembler. L’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC) s’active, en mettant par exemple en branle le système de déclaration du patrimoine, une autre mini révolution, sauf que l’affaire s’avère plus compliquée que prévu, comme d’ailleurs du reste toute nouveauté de cette envergure. D’après Chawki Gaddes, le président de l’Instance nationale de protection des données personnelles (INPDP), le nombre des personnes (7 catégories) qui devraient déposer une déclaration de patrimoine s’élève à 350 mille. Jusque-là, seuls quelque 55 citoyens ont déposé leur déclaration de patrimoine, a-t-il ajouté.

« Il semble impossible de mener à terme le processus de déclaration de patrimoine dans un délai de 60 jours« , a déclaré Gaddes. Douche froide pour Chawki Tabib, le patron de l’INLUCC.
D’après l’article 50 de la loi sur la déclaration de patrimoine, la lutte contre le conflit d’intérêt et l’enrichissement illicite dans le secteur public, les personnes concernées ont un délai de deux mois (60 jours) pour déposer leur déclaration auprès de l’Instance nationale de lutte contre la corruption à compter de la publication des décrets d’application y afférents.
La personne concernée par cette opération doit déposer une déclaration de patrimoine à compter de sa prise de fonction et en cas de changement significatif dans son patrimoine. Elle doit ensuite déposer une déclaration de patrimoine tous les trois ans, puis à la fin du mandat ou des fonctions, a-t-il expliqué. Toute cette démarche procédurale, a indiqué Gaddes, va conduire à la multiplication du nombre des déclarations de patrimoine, ce qui va empêcher l’INLUCC de les recevoir dans les meilleures conditions, de contrôler soigneusement leur contenu et de les comparer avec les déclarations initiales.

L’instance a entamé, depuis le 16 octobre 2018, la réception des déclarations de patrimoine, dans ses locaux à Tunis, en attendant l’installation d’un portail électronique réservé aux déclarations en ligne.
Selon l’INLUCC, les personnes concernées peuvent soit télécharger un formulaire de déclaration de patrimoine sur le site de l’INLUCC (www.inlucc.tn), soit obtenir un formulaire directement au siège de l’INLUCC ou dans ses sections régionales.
« Cette procédure intervient en application de la loi n° 2018-46 relative à la déclaration de patrimoine, la lutte contre l’enrichissement illicite et le conflit d’intérêt dans le secteur public« .

On aimerait connaitre l’identité des 55 personnes qui ont fait preuve de vertu en déballant sur leurs biens. En principe on devrait y retrouver toute l’équipe de Youssef Chahed, histoire de montrer l’exemple à leurs administrés et leurs concitoyens. Quid des députés par qui cette loi est passée et dont certains, à en croire Samia Abbou, ont amassé des fortunes pour le moins suspectes? Ont-ils eux aussi montré patte blanche, en attendant évidemment les vérifications d’usage pour établir la conformité de leurs déclarations avec la réalité? Quid du chef de l’Etat, là aussi pour une question d’exemplarité? Quid des patrons des grandes entreprises du public, des banques publiques? Bref, dans cette affaire il y a pour le moment plus de questions que de réponses. Preuve qu’il ne suffit pas de décréter pour que la mayonnaise prenne dans les esprits…

SL

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1 COMMENTAIRE

  1. Dans cette situation, des personnes parmi les honnêtes et non corrompus des Omdas, des services municipaux, des services de la conservation foncière, des compétents services de renseignements peuvent-ils apporter une certaine aide ? Et si un Ultimatum est fixé pour la déclaration de ce qui est caché, faute de quoi, les biens non déclarés reviennent à un organisme juridique publique de liquidation au profit de l’état? Une souplesse des procédures est à envisager, mais bien limitée dans le temps, afin de mettre tous les Tunisiens aux mêmes pieds d’égalité. Les resquilleurs camouflés et protégés par l’administration publique doivent participer à l’éradication du blanchissement d’argent illégal, local et étranger. L’état souffre et tout le pays avec, à cause d’un mauvais mental à corriger ensemble pour sauver notre pays de l’excessif ego des avides des richesses matérielles aux limites du légale et quelques soient leurs provenances.
    Le mental de participation aux efforts collectifs doit être conquis par le retour de la confiance entre les citoyens et surtout envers ceux qui le gouvernent.
    L’exemple est à donner par les députés et les hauts fonctionnaires qui dirigent l’administration publique, avant de passer aux autres échelles à cribler. Les personnes capables de faire des affaires en privé doivent laisser leurs places et salaires aux plus disposés à travailler au publique. Faut-il rassurer toujours plus les Tunisiens de la crédibilité de l’état et la de suppression de toute sorte de règlement de compte et d’injustice ? Le rapport de 5 5/350000 est alarmant, car il dénote le laxisme, la mauvaise gérance, le manque de respect des lois et l’absence de personnel capable de tenir le pays avec rigueur et discipline (démocratique) collective. Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme (Mr lavoisier). La Tunisie n’a pas besoin de structures administratives super peuplées ou inefficaces, mais plutôt d’un capital humain intellectuellement plus puissant, qui sait bien gérer son temps et celui de la population dans des ambiances conviviales et de confiance mutuelle.
    Rien n’est impossible, il nous faut du courage, de la patience et de la fidélité à notre drapeau.

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