AccueilLa UNETunisie : Quand l’OCDE prend à rebours le FMI !

Tunisie : Quand l’OCDE prend à rebours le FMI !

Prenant le contrepied des revues du Fonds monétaire international, jonchées de sermonnades, l’OCDE vient de livrer une analyse dont l’économie tunisienne a cruellement besoin à quelques semaines de sa sortie sur le marché financier international pour lever un milliard de dollars. Une économie qui « remonte la pente, tirée par de bonnes récoltes et de bonnes performances dans le secteur du tourisme », constate l’OCDE, tout en soulignant la nécessité de nouvelles réformes pour assurer une croissance durable et un niveau de vie plus élevé pour tous les Tunisiens.

Cette étude, la toute première menée par l’organisation européenne sur la Tunisie , relève les progrès significatifs réalisés depuis le retour à la démocratie, notamment une participation accrue aux processus politiques, de nouvelles libertés d’expression et d’association, une réduction des taux de pauvreté et une participation solide aux chaînes de valeur mondiales. L’étude souligne toutefois les défis considérables posés par la faible création d’emplois, le chômage élevé et des finances publiques non viables. Elle recommande des réformes structurelles pour accélérer la croissance, stimuler l’emploi, mettre en œuvre une politique sociale efficace et promouvoir le développement régional.

L’étude, présentée à Tunis par l’économiste en chef intérimaire de l’OCDE, Alvaro Pereira, et le ministre tunisien de l’Investissement, du Développement et de la Coopération internationale Zied Laâdhari, prévoit une croissance proche de 3% en 2018 et de 3½% en 2019. Elle souligne que cette dernière sera par le climat des affaires, qui devrait bénéficier de procédures simplifiées issues de la nouvelle loi sur l’investissement, et d’une reprise des exportations, qui bénéficiera de la reprise des marchés européens.

« L’économie tunisienne a fait montre d’une grande résilience face aux défis internes et externes », a déclaré Pereira. « Le renforcement de la reprise économique actuelle nécessitera un rythme de réformes plus rapide, la priorité devant aller aux actions visant à améliorer l’environnement des affaires. La création d’emplois et le développement régional seront les clés pour rendre l’économie plus efficace et plus inclusive », a-t-il affirmé.

Le binôme budget-réforme

Le retour de la dette publique à une trajectoire plus soutenable exigera une articulation entre une de stabilisation budgétaire progressive et des réformes structurelles capables de soutenir une croissance plus forte, selon l’étude. Le ratio recettes fiscales / PIB de la Tunisie étant déjà élevé, l’assainissement budgétaire devrait se concentrer sur la réduction des dépenses publiques, notamment les salaires et les coûts des retraites, sur un horizon à moyen terme.

La justice fiscale peut être renforcée par de meilleurs efforts pour lutter contre l’évasion et la fraude fiscales et la suppression des subventions offertes aux ménages aisés. Le renforcement de la gouvernance des entreprises publiques et l’amélioration de leurs performances financières contribueront à la fois à renforcer les finances publiques et l’efficacité de l’économie.

Accélérer le rythme des réformes structurelles sera essentiel pour la croissance future et la création d’emplois. Cela devrait inclure l’assouplissement des contraintes réglementaires, administratives et financières auxquelles sont confrontées les entreprises et la création de conditions de concurrence équitable pour les entreprises publiques et privées. Ouvrir l’économie à la concurrence stimulerait l’investissement et l’emploi tout en accélérant la diffusion des nouvelles technologies.

Une meilleure performance logistique et la facilitation du commerce extérieur devraient permettre d’attirer davantage d’investissements étrangers et d’aider les entreprises tunisiennes à intégrer davantage les chaînes de valeur mondiales. La prévisibilité de la réglementation, y compris la réglementation fiscale, restera un facteur important pour les investisseurs.

Les clés d’une croissance plus inclusive

La création d’emplois et le développement régional continueront d’être les facteurs clés de la réalisation d’une croissance plus inclusive. L’allègement des charges fiscales sur l’emploi formel – en finançant certains avantages sociaux par le biais de la fiscalité générale – devrait être envisagé. Des politiques qui favorisent la participation des femmes au marché du travail et à leur emploi, et qui fournissent de meilleures orientations sur les cours de formation qui contribuent à garantir l’emploi, devraient être mises en œuvre.

Enfin, l’OCDE appelle à l’adoption d’une nouvelle politique de développement régional pour capitaliser sur les avantages spécifiques et les opportunités économiques offertes dans chaque région. Des mesures visant à encourager la mobilité, telles que l’amélioration des infrastructures et des transports publics dans les régions isolées et une meilleure politique du logement, sont également nécessaires, recommande-t-elle.

- Publicité-

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Réseaux Sociaux

108,654FansJ'aime
480,852SuiveursSuivre
5,135SuiveursSuivre
624AbonnésS'abonner
- Publicité -