AccueilLa UNEUne ARP, mais pas que, à jeter à la poubelle !

Une ARP, mais pas que, à jeter à la poubelle !

158 partis sont, actuellement, en situation d’infraction à la loi. Selon les dispositions du décret-loi 87 de 2011, ils risqueraient même la suspension d’activité et enfin la dissolution. Et si un gouvernement osait appliquer la loi, tous feraient une levée de boucliers, l’accusant de vouloir « museler l’opinion contraire », et tous se s’abritant derrière l’article 21-piège du même décret-loi, qui stipule que « le gouvernement n’a pas le droit de suspendre l’activité des partis politiques, tant qu’il ne leur accorde pas le financement public nécessaire ».

–          Une ARP à la Colombienne

Et comme pour ajouter à ce mal originel qui mine la scène politique, « une grande partie des députés de ce Parlement sont des personnes ayant un casier judiciaire, et certains sont toujours recherchés par la justice et se cachent derrière l’immunité parlementaire, et d’autres sont des contrebandiers, ou sont au service de contrebandiers », écrivait le journaliste d’un autre temps Maher Abderrahmane, qui se posait la question de « comment voulez-vous un bon Etat, avec un grand nombre de parlementaires corrompus ou qui sont au service de la corruption ? ». On y ajoutera, de notre part, une intelligentzia fortement présente sous la coupole l’ARP, faite de corps de métiers, évadés fiscaux ou au moins sous-déclarants et dont une grande partie prend toujours la TVA pour des produits d’exploitation non imposables.

On répèterait presque en chœur, comme les fans de Saïed la semaine dernière, dissolvez l’ARP, car nous pensons que la vraie démocratie commence là et que la transition politique qui avait démarré là devrait reprendre un nouvel élan, à partir de là !

–          Tous à l’image du « vieil homme et la mer (de) »

Et pour remuer le couteau dans la plaie, de plus en plus béante par l’absence de toute autocensure, ou de censure tout court et à tous les niveaux de l’autorité, l’absence de tout souci d’un bon choix des représentants du peuple, ou des instruments qui garantiraient une bonne sélection de cette autre intelligentzia politique, il y a l’Exécutif.

A l’exception peut-être de Feu Béji Caïed Essebssi, dont le charisme naturel, le cumul d’expérience acquise aux côtés de vrais hommes d’Etat, la Tunisie s’était d’abord fait désigner un  sénile, a ensuite choisit un mythomane, et enfin élu un autiste politique. Un homme savant qui a « une idée », mais pas de projet. Un nouveau venu dans la politique qui ne s’embarrasse pas du « politiquement correct », qui dit non, pour un oui ou un non. Un demi-Exécutif, capable de relever une petite erreur de timing ou une faute d’orthographe sur une enveloppe, et fait de tout cela un style de gouvernance, inédit, jamais clairement dit et toujours enveloppé de complotisme et de fanfaronnades.

–          Il y a lieu de trop s’inquiéter pour la Tunisie

De l’autre côté de l’Exécutif, la Tunisie de l’après dite-révolution a connu divers chefs de gouvernement. Elle était ainsi passée de deux Islamistes qui rêvaient du Califat, à rêveur, pour aller ensuite vers un enfant prodige qui avait « tué le père », vers un homme d’affaires qui confondait  affaires de l’Etat et affaires personnelles, et enfin un Administratif, plus enclin à gouverner à la va-comme-je-te-pousse, à signer tout ce qu’on lui demande et qui n’a pas su gérer sa propre révolte contre tout ce qui l’entoure et l’empêche de gouverner.

Et de l’autre côté de la barrière du pouvoir, une population devenue ingouvernable, un syndicat ouvrier qui se prend allègrement au jeu du pouvoir, tant il est toujours craint, caressé dans le sens du poil et qui aime à imiter la grenouille devant les bœufs de tous genres, et enfin un patronat effacé, mauvais communicateur et qui n’a jamais cru en son pouvoir. C’est tout cela, la nouvelle et tout autant mauvaise Tunisie !

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