Le président russe, Vladimir Poutine, annonce la couleur : son poulain Bachar Al Assad a, de fait, gagné la guerre, alors il entend grossir son influence et sa présence dans la région. Les députés russes ont avalisé ce jeudi un accord qui stipule l’extension des unités portuaires militaires de Moscou à Tartous, dans le nord-ouest de la Syrie, rapporte l’AFP. Il est question d’en faire une base navale russe permanente, alors qu’en même temps Poutine ordonne le retrait d’un « partie significative » des troupes russes opérant en Syrie.
A noter que cet accord a été paraphé à Damas le 18 janvier 2017 et que les enjeux sont gros pour les deux parties. Pour Assad c’est la garantie d’une protection russe permanente, alors que les rapports entre Damas et les Etats-Unis, et dernièrement la France, sont plus tendus que jamais. Pour la Russie, c’est un jalon de plus dans sa stratégie de contestation de l’hégémonie américaine, partout où il le peut. A terme, jusqu’à 11 bâtiments de guerre pourront stationner en même temps dans cette base portuaire, selon les termes de cet accord qui s’étale sur 49 ans et pourra être prolongé automatiquement tous les 25 ans.
Poutine récolte ainsi les fruits de son soutien militaire massif et qui n’a pas fait dans le détail (on évoque des crimes de guerre et des bombardement délibérés de civils pour neutraliser les rebelles planqués parmi eux) depuis le 30 septembre 2015, un appui sans lequel Al Assad aurait sans doute perdu la partie, lui qui était à un moment assiégé à Damas. Avec un Donald Trump empêtré dans moult scandales, décisions et attaques verbales (Jérusalem, la Chine, l’Iran, la Russie, etc.) qui lui ont valu l’inimitié d’une bonne partie de la planète et avec une Union européenne engluée dans ses problèmes politiques et économiques (la crise politique en Allemagne, le Brexit…), Poutine a toute latitude pour placer ses pions…