AccueilLa UNETunisie : Deux grands économistes, une même vision très positive

Tunisie : Deux grands économistes, une même vision très positive

La « positive attitude« , des pensées positives, porteuses, c’est sans doute ce qu’il y a de plus difficile à trouver en ce moment en Tunisie. Les citoyens ont certes des raisons de se plaindre (des prix ; des ponctions fiscales ; du sucre en poudre et de l’huile, tous subventionnés, qui ont été planqués par je ne sais qui pour je ne sais quoi ; de l’insécurité ; de l’insalubrité ; des incivilités, etc.), mais il faut aussi reconnaitre que certains se complaisent dans cette sinistrose ambiante, l’entretiennent, la diffusent. Pourtant ce n’est pas faute de tenter de semer de bonnes graines, de tenter d’inoculer le virus de la foi en des lendemains meilleurs, après les années de marasme économique et de turbulences sociales post-révolutionnaires. Le chef du gouvernement, Youssef Chahed, s’y essaye, énergiquement, mais la mayonnaise ne prend pas. La défiance et le défaitisme sont tels que c’est maintenant des économistes français de renom qui s’y collent pour tenter de convaincre les élites et les citoyens qu’il y a, tout de même, des raisons d’espérer, d’y croire encore. Après le vibrant plaidoyer de Lionel Zinsou le 17 janvier 2018, c’est au tour de Jacques Attali de prêcher la bonne parole ce 29 janvier… lui aussi avec moult solutions pratiques !

« Si vous voulez réussir, pensez à mettre en place une Tunisie positive, une Tunisie qui travaille pour l’intérêt des générations suivantes et pourquoi pas à établir un plan Tunisie 2030 dans lequel vous inscrirez toutes les stratégies et actions devant servir cette fin« . C’est l’appel adressé aux Tunisiens par l’économiste, écrivain, haut fonctionnaire français et ex-conseiller du président François Mitterrand, Jacques Attali.
Animant, lundi, une conférence économique internationale sur le thème « Evolution de l’économie mondiale et la place de la Tunisie« , Attali estime que « dans un contexte incertain où la probabilité de mettre en place un état de droit planétaire est encore difficile à prévoir, ce qui fait la place relative d’un pays, c’est d’abord sa capacité à établir un Etat de droit stable, à connaitre ses atouts (position géographique, histoire, ressources naturelles…) et à être positif« .
Et d’expliquer « une économie positive c’est une économie qui travaille dans l’intérêt des générations suivantes. Un pays ne peut avancer que s’il est positif ; c’est-à-dire lorsque chacune des décisions qu’il prend doit servir l’intérêt des générations à venir. Plus un pays est positif, plus son niveau de vie est élevé, plus il résiste aux crises et plus le bien-être y est généralisé« .

Toujours selon l’économiste français, la Tunisie dispose d’une multitude d’atouts, dont son contact direct avec la mer. « Tournez-vous vers la mer« , a-t-il dit. « La mer comme enjeu stratégique, comme une source de l’histoire mais aussi d’avenir. Votre port en eaux profondes constitue un enjeu absolument stratégique. Vous devez l’accomplir le mieux, le plus vite et le plus vaste possible« , a-t-il ajouté.
Et de poursuivre « la question pour vous sera, quels seront les ports qui relieront, dans le futur, l’Europe à l’Afrique. Est-ce celui de Tanger seulement ? Ou y aura-t-il un port tunisien qui assurera aussi cette liaison ? »
Un autre atout de la Tunisie, selon Attali, c’est l’Afrique. Et de recommander « tournez-vous vers le sud. Il n’est pas normal que vous ne soyez pas encore membre de la COMESA. Il n’est pas normal non plus que vous n’avez pas assez développé votre présence (banques, institutions, compagnie aérienne…) sur un marché de 2 milliards et demi d’habitants dans 30 ans« .

Parmi les avantages de la Tunisie figurent également, selon l’ex-conseiller de François Mitterrand « son appartenance à la francophonie, mais aussi au monde arabe dont le potentiel de développement est gigantesque et pour lequel la Tunisie pourrait incarner la volonté de modernité« .
L’économiste français a également évoqué la dimension européenne de la Tunisie, soulignant à ce sujet : « vous faites partie de l’Europe en quelques sorte. Le destin de l’Europe dépend de ce qui se passe en Afrique, et donc de ce qui se passe en Tunisie. Aider la Tunisie n’est pas un acte altruiste mais un acte rationnel, voire un acte égoïste. Le développement de la Tunisie c’est la condition de maintien de la société occidentale. La Tunisie étant l’un des points de passage pour les immenses potentialités africaines« .

« L’expérience tunisienne, si elle réussit, sera un signe d’espoir pour le monde entier. Si elle échoue, ce sera un signe de catastrophe« , a-t-il aussi estimé.
L’économiste français est aussi revenu sur le contexte général de l’économie mondiale. « Le contexte est un contexte de très grande croissance potentielle du monde. Si on regarde le monde comme s’il était un seul pays, tous les facteurs de croissance à long-terme sont réunis« , a-t-il conclu.

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