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Tunisie : Année blanche, fuite des cerveaux, universités privées… Il a réponse à tout !

« Qui veut une année universitaire blanche ? Le ministre non plus ! ». Lors d’une séance plénière tenue, ce lundi 28 mai 2018, à l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Slim Khalbous, s’est voulu très rassurant : « Il n y aura pas d’année universitaire blanche en 2018 (…) Les étudiants ne seront pas victimes (…) Ils ne vont pas payer la facture« , a indiqué le ministre.

« On n’a pas fait une année blanche depuis l’indépendance et on ne le ferra jamais. C’est une ligne rouge (…) On ne peut pas et il n’y a aucune raison pour le faire« , a assuré le ministre, faisant remarquer que le dialogue se poursuit entre le ministère et les parties syndicales pour trouver des solutions pédagogiques à cette crise de l’enseignement supérieur. Le seul point de désaccord demeure d’ordre financier  : « On ne peut pas pour le moment répondre favorablement aux revendications financières des enseignants universitaires à cause des difficultés financières« , a indiqué Khalbous, expliquant cela aussi par la situation actuelle du pays « qui ne supporte plus aujourd’hui d’autres augmentations« .

Le ministre n’a pas toutefois écarté l’application de la loi et le recours à la punition et la sanction si aucune solution n’est trouvée avec les parties syndicales, faisant savoir dans le même cadre que le prélèvement des jours de grève sur les salaires des enseignants grévistes n’est pas une fin en soi. « Aujourd’hui, nous nous trouvons dans l’obligation d’appliquer la loi (…) La punition n’est pas un objectif sinon on l’aurait l’appliquée depuis le début de cette crise« , a précisé Khalbous, avant d’ajouter : « Protester et décréter une grève est un droit garanti par la Constitution, mais il y a toujours un prix et il faut payer« , a-t-il dit.

Le ministre a d’autre part indiqué que le nombre des participants à la grève administrative n’a pas dépasse 6% et que seuls 150 mille étudiants n’ont pas pu passer leurs examens, deux chiffres qui ne sont pas très importants, selon ses dires.

Il est à signaler à ce propos que la Fédération générale de l’Enseignement Supérieur relevant de l’UGTT a fait porter au ministère de l’Enseignement Supérieur la responsabilité de ce qui se passe dans plusieurs établissements universitaires en raison de « la politique d’attentisme adoptée par le département depuis le début de la grève administrative menée par l’Union des enseignants universitaires chercheurs tunisiens (IJABA).
Dans une lettre ouverte adressée le même jour aux députés, la fédération souligne que l’atermoiement du ministère dans la mise en œuvre des accords conclus est de nature à pousser les universitaires à perdre confiance en le ministère et en l’utilité des négociations.

« Oui pour la fuite des enseignants universitaires »

Le ministre a, dans un autre contexte, démenti les chiffres communiqués sur le nombre des enseignants universitaires ayant quitté la Tunisie pour travailler à l’étranger.

Il a fait savoir que le nombre de ceux qui travaillent actuellement à l’étranger est de l’ordre de 1513 et qu’une base de données a été créée dans ce sens créée. Et Khalbous d’ajouter qu’aucun enseignant universitaire ne pourra sortir pour une planque à l’étranger sans l’accord du ministère et de l’ATCT.

Le ministre a par ailleurs indiqué qu’un accord a été trouvé avec les pays du Golfe afin de donner la priorité aux jeunes diplômés, et ce pour éviter la fuite des cerveaux, selon ses dires. « Du coup, le flux s’est inversé et la fuite des des enseignants universitaires devient quelque chose de positif« , a-t-il précisé.

Outre cet accord, Khalbous a annoncé la mise en place, au sein de son ministère, d’une plate-forme numérique leur permettant d’être en contact et d’échanger avec les universitaires et les chercheurs tunisiens à l’étranger.

Nouveau cahier de charges…

Khalbous a par ailleurs annoncé que son département travaille actuellement sur une nouvelle stratégie de réforme basée sur plusieurs points dont le changement du cahier de charges des universités privées. “Des commissions travaillent actuellement pour changer le cahier de charges y afférent“, a indiqué le ministre, soulignant que le cahier de charges en vigueur date de l’année 2012 et ne peut pas aujourd’hui répondre aux nouveaux enjeux de la période.

Il a en outre indiqué que l’université privée doit être aujourd’hui davantage ouverte à l’international : “Ça devient une obligation. Nous partageons l’idée… mais il faut que les universités privées fassent preuve de complémentarité avec les universités étatiques et soient de plus en plus spécialisées“, a-t-il soutenu.

Les universités privées sont également appelées à améliorer la qualité de l’enseignement supérieur, sinon des sanctions seront prises à leur encontre.

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