AccueilLa UNETunisie : La privatisation des banques c'est tout bénef !

Tunisie : La privatisation des banques c’est tout bénef !

Le sort des banques publiques, à savoir la Banque de l’Habitat (BH), la Société Tunisienne des Banques (STB) et la Banque Nationale Agricole (BNA) continue de préoccuper les esprits des responsables et des spécialistes du secteur. En effet, malgré les fonds injectés par le gouvernement au profit de ces banques pour leur restructuration, elles sont encore plombées par la mauvaise gestion et des défaillances. C’est peut-être une des raisons qui ont empêché le gouvernement de prendre la bonne décision : la fusion ou la privatisation. On attend déjà depuis plusieurs années les résultats de la restructuration, mais en vain ! Rien n’a encore bougé de façon notable. On ne sait même pas où on en est exactement. Lors d’un atelier de travail organisé ce vendredi 29 juin 2018 à l’initiative de la commission de la réforme administrative, de la bonne gouvernance, de la lutte contre la corruption et du contrôle de gestion des biens publics sur le thème « Suivi des résultats du programme de restructuration des banques publiques », les experts bancaires se contredisent sur plusieurs points.

Fadhila Gargouri, juge à la Cour des comptes, a relevé plusieurs défaillances lors de la mise en place de ce travail de restructuration, des lacunes qui s’affichent très clairement au niveau institutionnel et juridique. Des défaillances qui nécessitent une rectification et une révision du processus de restructuration des banques publiques, selon ses dires. Dans une déclaration aux médias en marge de cette rencontre, elle a indiqué que le cadre juridique doit être adapté à celui du secteur privé ou encore à l’échelle internationale, appelant ainsi à mettre en place un contrôle interne continu et un système informatique intégré et complet garantissant une information entière et précise : « Pour que le contrôle soit efficace il faut se conformer aux normes internationales afin de valoriser les résultats des rapports et les recommandations qui en découlent« , a-t-elle assuré.

De son coté, le président de la commission, Hassen Amari, a souligné l’importance de cette rencontre avec les experts en la matière du point de vue des fonds injectés par l’État dans les banques publiques pour leur restructuration. L’objectif, a-t-il dit, est d’approfondir le dialogue avec les experts du secteur afin d’éclairer l’opinion publique sur la question dans l’optique d’élaborer par la suite un rapport qui ferra l’objet d’une plénière. Il a en outre indiqué que des séances d’écoute seront organisées prochainement avec des responsables du ministère des Finances, de l’UGTT et de l’Utica, soulignant l’existence de grandes confusions et de défaillances, citant le processus de licenciement d’ouvriers de la BH dont le coût a largement dépassé les prévisions.

Quant à lui, le président de l’Association des Banques, Ahmed Karam, a salué les efforts fournis par les banques dans le cadre du programme de réforme des banques publiques. « Les choses commentent à bouger et s’améliorer chez les banques publiques (…) elles commencent à trouver leur équilibre à tous les niveaux et à des taux qui différent d’une banque à une autre, mais les résultats sont positifs« , a indiqué Karam, soulignant toutefois qu’en dépit de cette amélioration, il y a encore du travail à faire.

Il a par ailleurs renouvelé son appel à la privatisation des banques publiques, sachant que le Tunisien n’a pas besoin aujourd’hui de ces établissements, d’après lui. « Le gouvernement a une orientation intelligente à travers la création d’un bras ajustant le marché financier par le biais de la Caisse des dépôts et des consignations (CDC), la BFPME ou encore la Banque tunisienne de solidarité (BTS)« . Ces structures peuvent, selon lui,  promouvoir certains secteurs, financer certains projets, promouvoir le marché financier, créer de l’emploi dans les régions de l’intérieur et contribuer à l’économie, voire garantir l’existence de l’État.

« Si la CDC, la BFMPE et la BTS garantissent l’existence de l’État alors quelle utilité pour les banques publiques« , s’est interrogé Karam, démentant ainsi le fait que la privatisation impactera l’intervention de l’État en matière de contribution à l’investissement et au financement des projets. »Pas de crainte… Il faut oser la privatisation, surtout que les banques publiques commencent à guérir« , a-t-il expliqué.

Ahmed Karam a expliqué la réticence de l’État par certaines craintes. « Une des raisons est qu’une fois les banques privatisées, l’État ne va pas trouver de structure pour financer son budget, alors que ce n’est pas vrai car la contribution des banques privées dépassent parfois celle des banques publiques« , a expliqué Karam.

Il a en outre indiqué que l’État compte sur les banques publiques pour financer les entreprises publiques qui passent par des difficultés financières, soulignant toutefois qu’une majorité est financée par le secteur privé. « Dans tous les cas l’État peut donner ses garanties aux banques privées pour financer les entreprises publiques« , suggère-t-il.

« Il y a toujours des solutions radicales pour que les banques publiques contribuent au financement de l’économie et soient beaucoup plus rentables dans ce sens« , a-t-il conclu.

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