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BCT : Des indicateurs tout en nuances. L’inflation, le dinar et le déficit ont la vie dure !

Verdict autant que vade-mecum de ce qui est essentiel de faire, la note de la Banque centrale de Tunisie sur les « Evolutions économiques et monétaires et perspectives à moyens terme », rendu publique ce vendredi, a livré une analyse de référence des indicateurs qui ont marqué le deuxième trimestre de l’année en cours, qu’ils fussent bons ou inquiétants, et esquissé une trajectoire à laquelle les autorités publiques devront se conformer alors qu’elles planchent sur le projet de la loi des finances pour l’exercice prochain.

Au rang des évolutions que l’on sait déjà figure le taux de croissance qui a affiché une progression de 2,8% en glissement annuel, tirée en cela par la bonne performance des services marchands (+0,6pp) notamment les branches des télécommunications et des transports, ainsi que par une légère amélioration de l’activité au niveau des industries non manufacturières (+0,1pp) et des activités non marchandes et autres (+0,04pp). Une ombre au tableau, le secteur agricole et de pêche et celui des industries manufacturières ont contribué négativement à la croissance du deuxième trimestre 2018 à raison de -0,1pp chacun.

S’agissant de la demande, celle intérieure a été boostée par la reprise du secteur du bâtiment & génie civil (BGC) et celui des matériaux de construction, céramique et verre (MCCV) dont les VA ont évolué au T2-2018 de +4,9% (après -4,0% au T1-2018) et +2,7% (après -5,8% au T1-2018) en variations trimestrielles. Toutefois, il est fait mention de difficultés persistantes au niveau du secteur énergétique avec une valeur ajoutée de la branche « Extraction de pétrole et gaz » en baisse de 5,8% au T2-2018 après -1,9% au T1-2018, contribuant ainsi à raison de -0,2pp à la croissance globale trimestrielle.

Dans cette configuration, le secteur touristique émerge du lot grâce à une reprise s’est confirmée au cours des 6 premiers mois de 2018 avec des perspectives positives pour le restant de l’année. La valeur ajoutée de la branche « hôtels et restaurants » s’est accrue de 0,8% au T2-2018 en V.T (+11,5% en G.A) après avoir déjà progressé de 5,7% au premier trimestre (+9,2% en G.A).

L’inflation, un tourment récurrent !

Il va sans dire que la part belle dans cette note a été faite à l’inflation dont le taux, pour le deuxième mois consécutif, s’est établi à +7,5% en glissement annuel contre seulement +5,7% en août 2017. Une évolution qui s’explique, d’une part, par la décélération du rythme de progression des prix des produits alimentaires (+7,0% en G.A contre +8,3% en juillet 2018) et d’autre part, par l’accélération du rythme d’accroissement des prix des produits manufacturés (+9,2% en G.A contre +8,7%) et de ceux des services (+6,0% en G.A contre +5,3%).

Il est quand même noté qu’en variations mensuelles, l’indice des prix à la consommation a enregistré un accroissement plus modéré de 0,3% en août contre 0,6% en juillet. Cette évolution porte la marque de la nette détente des prix des produits manufacturés. Sur les huit premiers mois de l’année, le taux d’inflation s’est établi en moyenne à 7,5% contre 5% au cours de la même période de 2017. En termes de contributions à l’inflation globale, l’analyse par secteur d’activité montre que la contribution de l’inflation des produits manufacturés est demeurée la plus importante avec 3,4 points de pourcentage, en août 2018 contre 3,3 points un mois auparavant, et ce, au détriment de l’inflation des produits alimentaires dont la contribution a baissé en revenant de 2,4 points de pourcentage en juillet 2018 à 2,1 points de pourcentage en août 2018 alors qu’elle n’était que de 1,6 point de pourcentage en août 2017.

Au regard de ces évolutions, l’institut d’émission estime que « la persistance de l’inflation sous-jacente à des niveaux élevés constitue une source de préoccupation pour la Banque centrale dont le mandat est d’assurer la stabilité des prix », marquant sa détermination à « rester vigilante quant à l’évolution de l’inflation et n’hésiterait pas à resserrer sa politique monétaire afin de ramener le taux d’inflation vers sa moyenne de long terme, agissant ainsi sur les anticipations inflationnistes ».

Les importations, encore et encore !

Les échanges extérieurs ont été relativement dynamiques sur l’ensemble des huit premiers mois de 2018, constate la BCT qui pointe un déficit commercial (FOB-CAF) qui s’est élargi à 12.161 MDT après 10.069 MDT à fin août 2017. En cause, la hausse persistante des prix internationaux des matières premières, conjuguée à la dépréciation du dinar ont alimenté les pressions sur les dépenses d’importation. Au terme du mois d’août 2018, la valeur des importations de matières premières et de semi-produits a enregistré une hausse de 22,6%, contre 21,3% à fin août 2017, pour atteindre 12,9 milliards de dinars. De même, les importations de produits énergétiques ont fortement progressé de 40,9% pour avoisiner 5,4 milliards de dinars durant ladite période contre 3,8 milliards une année auparavant. De leur côté, les importations de produits de consommation ont affiché un rythme de progression encore soutenu (11,8% contre 16,2% à fin août 2017) pour dépasser 9,1 milliards de dinars.

Au demeurant, l’impact de la détérioration des paiements extérieurs continue à être perceptible au niveau des réserves en devises qui se sont établies, au 12 septembre 2018, au voisinage de 3,9 milliards de dollars, soit l’équivalent 69 jours d’importations contre 93 jours à fin 2017. Et en raison de l’acuité du déséquilibre entre l’offre et la demande, le marché de change a connu une accélération du rythme de dépréciation du dinar vis-à-vis des principales devises, au cours de la période récente. Du premier au 12 septembre 2018 et par rapport à toute l’année 2017, le dinar s’est déprécié de 10,7% et 5% face à l’euro et au dollar américain respectivement.

Monnaie, crédit et liquidité

Les concours à l’économie ont continué à décélérer, et ce, pour le cinquième mois consécutif, évoluant au rythme de 11,3% en juillet contre 11,4% en juin et 13% en février 2018. En revanche, les créances nettes sur l’extérieur ont poursuivi leur mouvement baissier. Quant aux ressources monétaires, elles ont connu une progression, en juillet 2018, traduisant l’augmentation de l’encours des certificats des dépôts et des billets et monnaies en circulation (BMC), et à un degré moindre, celle des dépôts à vue bancaires (DAV).

Dans le même temps, les besoins moyens des banques en liquidité ont poursuivi leur hausse à un rythme soutenu pour atteindre 16,1 milliards de dinars en moyenne, en août 2018, contre 15,1 milliards de dinars en juillet et seulement 10,9 milliards à fin 2017. Cette évolution porte la marque des effets restrictifs sur la liquidité bancaire provenant, d’une part, du recours important des banques à l’achat de devises auprès de la Banque centrale, permettant aux différents opérateurs économiques d’honorer leurs engagements extérieurs. L’impact de l’accentuation des besoins de banques en liquidité, conjugué au relèvement du taux directeur de 100 points de base, le 13 juin 2018, ont pesé sur la dynamique des taux d’intérêt sur le marché monétaire. Le taux moyen pondéré (TMP) des opérations principales de refinancement ainsi que le TMM se sont établis à 7,07% et 7,25%, respectivement, en août 2018.

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