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Tunis : Transparency International demande à l’UE de garder en l’état les sanctions contre Ben Ali

Transparency International a appelé les ministres des Affaires étrangères des Etats membres de l’Union européenne à maintenir les sanctions imposées par l’UE contre les anciens présidents tunisien et égyptien, Zine al-Abidine Ben Ali et Hosni Moubarak, et de fournir leur assistance aux autorités des deux pays pour enquêter et poursuivre les dirigeants déchus et leurs acolytes.

Il y a cinq ans, les manifestants avaient envahi les rues du Caire, de Tunis et d’autres villes arabes pour protester contre la corruption endémique de leurs gouvernements, les injustices et la pauvreté. Les gouvernements ont réagi avec violence, certains ont fait des promesses de réforme et de changement.

Suite à ces événements, l’UE a imposé des sanctions telles que le gel des avoirs et les restrictions sur les visas des personnes en question sur la base de preuves établissant qu’elles  avaient détourné des fonds publics et abusé de leurs positions. Les sanctions imposées sur  48 personnes en Tunisie, y compris Ben Ali et sa clique, arrivent à échéance le 31 janvier 2016.

Les sections  régionales de Transparency International au Moyen-Orient et Afrique du Nord  ont appelé les Etats membres de l’UE à faire tout ce qui est en leur pouvoir, conformément à la règle de droit et  à la  protection des droits individuels, pour apporter leur solidarité aux  citoyens de la région arabe en vue de réprimer les crimes de corruption et  punir ceux qui s’en rendent coupables.

« En dépit des promesses faites précédemment, les gouvernements qui se sont succédé après la révolution n’ont pas fait de progrès ou si peu préférant concentrer majoritairement  leurs efforts  sur la survie de leurs régimes plutôt que sur les réformes. Aussi, la corruption reste-t-elle vivace et prospère dans certains endroits « , a déclaré Ghada Zughayar, Directeur du département régional Moyen-Orient et Afrique du Nord à Transparency International.

« Il est maintenant temps pour les ministres des Affaires étrangères de l’UE adressent un message crucial à la région affirmant que la corruption ne peut pas être ignorée et doit être combattue de front. »

Transparency International a demandé à l’UE de continuer à soutenir les citoyens tunisiens et égyptiens et à une plus large échelle  la région MENA pour prévenir la corruption et le vol de biens publics. L’imposition de sanctions en 2011 était un signal fort que les dirigeants corrompus devront assumer les conséquences de leurs actes. La levée des sanctions risque maintenant d’envoyer un message que ces dirigeants corrompus et d’autres dans la région peuvent finalement rester impunis et que le blanchiment du produit de la corruption peut continuer en toute impunité.

Des actifs mal acquis valant des milliards de dollars ont été obtenus par les dirigeants évincés qui ont  abusé du pouvoir qui leur a été confié et pillé les ressources publiques en Egypte, en Tunisie et au  Yémen. Cet argent reste bloqué dans des banques à l’étranger,  dont beaucoup sont situées dans l’Union européenne, au lieu d’être utilisé pour construire des hôpitaux et des écoles, ou alimenter la croissance économique dans la région MENA.

Le paysage politique de la région a considérablement changé au cours des cinq dernières années; les Etats-nations se sont effondrés, le chaos est endémique, il existe des groupes et milices radicales bien dotés en ressources, les conflits intercommunautaires ont été fortement exacerbés  et la répression des minorités, de l’opposition et des libertés publiques se poursuit. Les systèmes de justice, l’État de droit et la bonne gouvernance ne peuvent avoir droit de cité dans  cet environnement, conclut Transparency International.

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