AccueilLa UNEAppel public de Nidaa Tounes à l’instabilité politique

Appel public de Nidaa Tounes à l’instabilité politique

Le 28 août 2018, c’est le lendemain du second «anniversaire» du gouvernement de Youssef Chahed, désigné à sa tête un certain 27 août 2016. A sa manière, son propre parti lui a souhaité «Bon anniversaire » par un communiqué signé par son pire ennemi, Hafedh Caïed Essebssi.

La photo n’est pas récente. Elle date, selon nos estimations, de l’année dernière. Depuis, les sourires de circonstances ne sont plus de mise entre les deux hommes qui sont désormais à couteaux tirés, s’étripant à coups de communiqués et de déclarations. Tel un phénix de la révolution, la crise politique renaissait ainsi de ses cendres, à peine éteintes par la poussée vers la porte du gouvernement Habib Essid.

Dans son communiqué du 28 de ce mois, Nidaa Tounes appelle le chef de l’Etat et père du signataire, à convoquer d’urgence tous les partis politiques et organisations nationales signataires de Carthage 2, «en vue d’un accord sur une issue à la crise politique actuelle et la mise en œuvre sans plus tarder des réformes convenues dans le Document de Carthage 2». Un appel manifeste aussi à renverser le gouvernement du même Youssef Chahed, lorsque le communiqué précise son «attachement à tous les points du Document de Carthage 2 et surtout le point 64 qui revendique un changement total du gouvernement». Nidaa Tounes ne s’en cache donc pas : il demande le départ du chef du gouvernement.

Ce faisant, le second parti au pouvoir lançait un appel public à déstabiliser le plus important organe de l’Exécutif. Un appel sans détour à faire entrer le pays dans une nouvelle ère d’instabilité politique. Entre le vote de confiance de l’ARP, contre lui, le 30 juillet 2018, et la nomination de Youssef Chahed, la Tunisie avait alors vécu 30 jours de tractations et de réunions dans tous les sens et plongé le pays dans l’attentisme paralysant de toute l’administration. Mais l’instabilité née de la mésentente entre le chef de l’Etat et le chef du gouvernement remonte au mois de mai 2016, lorsque les premières fuites relatives au départ de Habib Essid deviennent publiques, menacé d’être «traîné dans la boue» s’il ne démissionnait pas. Ce sont ainsi 3 mois d’instabilité politique et d’attentisme économique, dans une conjoncture sociale qui n’avait rien à envier à celle que vit le gouvernement de Youssef Chahed.

Le communiqué de Nidaa Tounes attise ainsi le brasier des supputations et des campagnes médiatiques contre le gouvernement en place. Cela, alors que le FMI est encore à Tunis pour sa 3ème Revue économique et financière qui décidera du sort de la nouvelle tranche de son prêt. Un communiqué qui intervient à quelques semaines de la fin des arbitrages sur le budget et la loi de finances 2018, à quelques semaines aussi d’un nouvel exercice social qui fera de la prochaine rentrée scolaire une chaude rentrée et à enfin quelques jours de la fin de négociations sociales qui devraient se terminer, théoriquement et à défaut d’accrochage avec le FMI, en queue de poisson le 15 septembre prochain.

Une fois réunis, pour peu que le chef de l’Etat réponde positivement à l’appel de son fils, les signataires de l’accord de Carthage pousseront de nouveau dans le caniveau de l’instabilité politique avec ses candidats qui fusent et fuitent de partout. Et avec aussi ses tractations et son jeu d’échecs, avec force pions, reine, roi et chevaux, pour se partager les postes d’un nouveau gouvernement. Une période d’instabilité qui mettra en péril le budget, la valeur de la monnaie locale, toute la politique économique et monétaire et même les fameuses réformes dont dépendent tous les équilibres financiers du pays. Et bonjour les dégâts !

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2 Commentaires

  1. Il nous faut tout simplement un tribunal qualifié, indépendant des partis politiques, fort par les personnalités et les puissances intellectuelles de ses juges pour juger les délits politiques dans leurs fins détails.
    Il n’est pas admis que sous l’appellation politique, que des individus ou des groupes d’individus mettent en péril un pays construit par l’honnête sueur des millions de Tunisiens.
    Il n’est pas admis de donner les Tunisiens en proie à des prédateurs qui mettent en esclavage financier l’actuelle génération et celles qui vont venir par la dévaluation continue de nos biens et services.
    Notre patrie est de loin beaucoup plus chère que tous les noms. Ayez pitié de nous et de vous-même, car vos querelles vont provoquer de la fièvre qui risque de nous tuer tous. Sagesse, Sagesse, Sagesse, sagesse.

  2. Il nous faut tout simplement un tribunal qualifié, indépendant des partis politiques, fort par les personnalités et les puissances intellectuelles de ses juges pour juger les délits politiques dans leurs fins détails.
    Il n’est pas admis que sous l’appellation politique, que des individus ou des groupes d’individus mettent en péril un pays construit par l’honnête sueur des millions de Tunisiens.
    Il n’est pas admis de donner les Tunisiens en proie à des prédateurs qui mettent en esclavage financier l’actuelle génération et celles qui vont venir par la dévaluation continue de nos biens et services.
    Notre patrie est de loin beaucoup plus chère que tous les noms. Ayez pitié de nous et de vous-même, car vos querelles vont provoquer de la fièvre qui risque de nous tuer tous. Sagesse, Sagesse, Sagesse, sagesse.

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