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Tunisie : Le port en eau profonde se fera bien à Enfidha. Ayara le confirme et annonce du nouveau à Rades !

Il y a un peu plus d’un mois, le chef de la Conect, lui-même exportateur, s’élevait contre les services du port de Rades et cognait sur la STAM. «J’aimerais avoir tort et qu’on conteste mes chiffres, mais en 2016, et pour ne prendre que cet exemple, la Tunisie a perdu 900 millions de dinars à cause de la longue attente des navires qui accostent dans nos ports. Nous reculons dans l’indifférence générale !», disait Tarak Cherif, en résonnance à un mécontentement général des services de la Société tunisienne d’acconage et de manutention (STAM).

Bien que nouvel arrivé dans ce secteur, économiquement transversal car touchant à plusieurs entreprises et secteurs d’activités, mais tout aussi complexe, Radhouane Ayara est au courant de cette grogne des hommes d’affaires et nous a semblé conscient de la difficulté d’y trouver des solutions urgentes lorsque nous l’avions rencontré au dîner de l’ATBC, qu’il a rejoint directement de l’aéroport en provenance du Maroc.

«Le problème n’est le port de Rades en lui-même, mais la gestion de ce port et des services qui y sont rendus par la Stam qui n’avance peut-être pas au niveau voulu par les sociétés d’import-export. Elle fait certes son travail, mais pas avec la célérité requise» affirme, sans vouloir trop en dire, le ministre du Transport à Africanmanager. Et le ministre d’acquiescer aux critiques des hommes d’affaires, en admettant que «les opérateurs économiques sont dans leur droit lorsqu’ils pointent les points négatifs de cette gestion, qui sont par ailleurs palpables et visibles à l’œil nu car l’investisseur est en train de perdre, en temps, en argent, en contacts et en marché. Cela nous a parfois obligé à trouver d’autres moyens, que ceux en lien avec les structures de la Stam, pour solutionner ces problèmes».

Tournant jusque-là en rond autour de la solution à préconiser par son département, le ministre Ayara se lance. «Il nous faut parfois avoir le courage de regarder ce qui se fait dans d’autres pays en matière de gestion des ports. Je pense ainsi qu’il faut peut-être donner au secteur privé aussi un rôle dans la gestion des ports. Pas nécessairement de manière directe, mais au moins en tant que force de propositions».

  • Privatisation, non. Entrée du privé, oui !

Intrigués et presqu’admiratifs qu’un ministre du Transport du GUN puisse parler de privatisation, nous lui demandons de s’expliquer. Avançant comme sur des œufs, il esquive par un «pas nécessairement dans le côté négatif de la privatisation dans le volet licenciement ou dans la cession d’une entreprise publique, mais plutôt dans la gestion par une injection positive». Et le ministre de lâcher enfin que «l’ouverture au privé pourrait ainsi se faire dans certaines activités, pourquoi pas. Il y a, par exemple, actuellement une réflexion autour d’une possible participation des privés dans la gestion de certains quais, comme les quais 8 et 9 dont parlent les opérateurs du secteur. Ce n’est là qu’une nouvelle vision, mais l’essentiel est de discuter avec tout le monde à propos du problème du port de Rades, y compris avec le partenaire social».

Beaucoup pensent cependant, que le problème du port de Rades et de sa gestion, c’est aussi de déterminer qui entre et qui sort du port. Le ministre nous le confirme et annonce que «il y aura désormais le programme TOS (Implementing a Terminal Operating System) qui devrait désormais permettre de mieux gérer les issues du port. Pour répondre de manière urgente aux doléances des opérateurs économiques exerçant dans le port de Rades, nous travaillons sur l’amélioration des services par les nouvelles technologies. De nouveaux équipements ont été dernièrement acquis par la Stam. Mais ce qui est beaucoup plus important que les équipements, c’est leur gestion de manière rationnelle».

  • Le port en eau profonde restera à Enfidha et la CDC y sera.

Certains évoquaient dernièrement le fait que le gouvernement de Youssef Chahed aurait décidé d’enterrer le projet de port en eau profonde d’Enfidha. Une information que Radhouane Ayara dément. «Au contraire, ce projet, qui est le rêve de toute une région et de toute la Tunisie, va se réaliser et à Enfidha même», a-t-il affirmé à Africanmanager, avant de donner ensuite des précisions. Selon le ministre du Transport, «le dernier maillon de la chaîne des participants au capital de la société qui sera chargée de l’élaboration de cet important projet vient tout juste d’être trouvé par l’accord de la CDC, en plus de 6 autres entreprises publiques en lien direct avec le domaine portuaire. Le capital de cette nouvelle société, dont la création deviendra officielle dans les prochains jours, sera de 360 MDT mais débutera avec 10 MDT. C’est elle qui confectionnera le cahier des charges et qui lancera l’appel d’offres».

Le projet du port d’Enfidha avait été lancé dans le cadre du programme électoral de l’ancien chef de l’Etat tunisien Ben Ali. Un appel à manifestation d’intérêt pour la réalisation de ce projet sous la forme d’un full BOT avait été lancé et devait aboutir en janvier 2008. Le projet avait été ensuite remis sur la table en 2014.

En fait, selon nos informations, le gouvernement tunisien de Youssef Chahed aurait un temps hésité entre deux options : soit un nouveau port, soit une extension de celui de Rades, laissant un temps croire à un «enterrement» du projet d’Enfidha. «Il n’y aura pas enterrement du projet du port, mais nous pourrions nous décider pour les deux projets à la fois, Enfidha et construction de 2 nouveaux quais pour l’extension du port de Rades, ou nous contenter du port en eau profonde. La décision devrait être prise à l’occasion d’un CMR qui devrait se tenir dans les prochains jours».

On ne sait cependant encore pas si le gouvernement Chahed va aller dans la même démarche d’un projet en BOT ou un marché conventionnel. Selon le ministre tunisien du Transport, «la possibilité d’une concession n’est pour l’instant pas écartée», du fait de l’ouverture de l’économie tunisienne sur le secteur privé, qu’il soit local ou étranger, «mais cela sera étudié dans une prochaine étape», tient à préciser le ministre Ayara, qui évoque à l’occasion l’expérience du Maroc qui a donné la gestion d’une partie du port à quelques intervenants capables d’assurer la pérennité de l’activité pour le port et de toutes les façons avec la qualité de service requise par les opérateurs et les clients étrangers.

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