L’ONU a octroyé lundi quatre millions de dollars de son Fonds central d’intervention pour les urgences humanitaires (CERF) pour renforcer l’aide immédiate apportée aux populations déplacées du Burkina Faso.

Ce pays d’Afrique de l’Ouest est confronté à « une urgence humanitaire sans précédent », a souligné le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) qui gère le CERF. Le « Pays des hommes intègres » a connu une recrudescence des attaques et des violences intercommunautaires dans sa partie nord.

Rien qu’au cours des deux derniers mois, les violences ont déraciné près de 70.000 personnes de leurs foyers. Au total, plus de 100.000 personnes ont été déplacées, principalement dans les régions de l’Est, du Nord, du Centre-Nord et du Sahel.

« Ces fonds auront des effets concrets immédiats pour les personnes déplacées, dont la plupart sont des femmes et des enfants », a déclaré Ursula Mueller, la Sous-Secrétaire générale des Nations Unies aux affaires humanitaires qui est en mission au Burkina Faso depuis samedi.

Mais l’aide du CERF ne vise pas seulement les populations déracinées par les violences. « L’allocation du Fonds central d’intervention pour les urgences humanitaires permettra également d’apporter rapidement une aide aux communautés qui accueillent les personnes déplacées ainsi qu’aux personnes qui vivent encore dans des zones touchées par le conflit », a précisé Mme Mueller qui est également la Coordonnatrice adjointe des secours d’urgence de l’ONU.

Les quatre millions de dollars du CERF permettront de fournir une aide d’urgence à 25.000 personnes déplacées reparties sur quatre sites et à 5.000 personnes dans les communautés d’accueil dans les régions du Centre-Nord et du Sahel. Le financement appuiera également des services offerts à plus de 15.500 femmes et filles.

« Les organismes d’aide seront en mesure d’accroître immédiatement l’assistance aux personnes qui ont besoin de nourriture, d’eau potable, de soins de santé et de soutien à l’éducation pour les enfants qui ne sont pas scolarisés », a souligné Mme Mueller qui s’est rendue dans le nord du Burkina Faso pour constater les besoins humanitaires des populations.
Plus de 1.100 écoles fermées

Les attaques armées dans le nord du Burkina Faso ont contraint plus de 1.100 écoles à fermer leurs portes, privant environ 150.000 enfants d’éducation. Les services de santé ont également été profondément affectés par les violences. 120.000 personnes n’ont pas accès aux soins médicaux en raison de la fermeture des centres de santé et ceux encore ouverts ne fournissent que des services minimaux. L’insécurité alimentaire risque également de menacer près de 670.000 personnes.

Si les quatre millions de dollars alloués par le CERF arrivent à un moment critique, le plan d’intervention d’urgence pour le Burkina Faso présenté le mois dernier requiert davantage de fonds. Le gouvernement burkinabè et la communauté humanitaire ont besoin de 100 millions de dollars en 2019 afin de venir en aide aux quelques 900.000 personnes les plus durement touchées par la crise. A ce jour, seulement 16% des besoins humanitaires pour le Burkina Faso sont financés.

De retour à Ouagadougou, la capitale du pays, Mme Mueller a rencontré le Président du Burkina Faso, Roch Kaboré, pour discuter de la situation humanitaire dans le nord du pays. Dans son entretien avec le chef d’Etat burkinabè, la responsable d’OCHA s’est félicitée de « la réponse rapide du gouvernement » face à la crise et a souligné l’importance d’accroître l’aide humanitaire pour répondre à cette « urgence sans précédent ».

Créé en 2005, le CERF regroupe les contributions des bailleurs de fonds du monde entier en un fonds unique permettant de financer des interventions humanitaires d’urgence en cas de crise.

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