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Ce que je crois. Ons & Kais, le ciel et la terre !

La Tunisie est porteuse (تونس جيابة), dit-on. Mais à coups de querelles politiciennes, de manigances, d’opportunisme partisan et de manque de nationalisme, son ADN se vide depuis quelques années de vrais hommes d’Etat, et de guerriers politiques et économiques. La méritocratie cède la place à un type transgénique de «démocratie», un genre infecté par le virus de l’opportunisme politicien, qui n’enfante que les myopes, les autistes…

Seuls subsistent quelques rares individualités, aussi insolites que les plantes et les races en voie d’extinction, qui entretiennent une lueur d’espoir qui vacille dans l’incompétence généralisée et élevée au rang des beaux-arts politiques, et où les politiciens n’obéissent qu’au principe de Peter.

Cela fait depuis octobre 2019 que la Tunisie peine à trouver le chef du gouvernement qui la sorte du sable mouvant économique et social, où l’enfoncent toujours encore plus les mêmes partis politiques qui disent être venus pour la sauver.

Cela fait 110 jours (23 octobre 2019-26 janvier 2020), que le 6ème chef d’Etat de la seconde République règne, presque dans le silence et en tout cas à l’enseigne d’une mauvaise communication. Un chef d’Etat qui refuse d’aller se faire voir à l’étranger pour bien vendre son pays et profiter de la bonne image de son accès inédit dans le monde arabe au moins à la démocratie après avoir réussi à être mondialement couronné par un tout aussi inédit prix Nobel de la paix.

Il joue, au contraire, le révolutionnaire dans un pays toujours instable et qui n’arrive ni à terminer sa transition politique, ni à entamer sa transition économique. Il joue la politique de la chaise vide sur l’échiquier politique international et se fait porter absent à Berlin pour la question libyenne, et à Londres pour le sommet Afrique Royaume-Uni sur l’investissement.

Deux rendez-vous majeurs où plusieurs dirigeants africains anglophones, lusophones et francophones se signalent par une présence remarquable. A Berlin, les grands de ce monde étaient à la recherche de partenaires pour mettre fin à une guerre qui dure depuis 10 ans et de parts de marché dans une économie à reconstruire.

A Londres, le Royaume-Uni qui consommait enfin son Brexit de l’Europe, était à la recherche de nouveaux partenaires commerciaux. La Tunisie brillera par son absence dans les deux capitales européennes, et son image prend de l’ombre par d’autres pays qui en profiteront pour redorer leur blason aux dépens de l’image d’Epinal remastérisée par la révolution de 2011.

En deux jours, Ons Jabeur, la tenniswoman de 25 ans que son pays n’a guère aidée, a fait plus de bien à la Tunisie que les 110 jours de Kais Saïed, sur lequel pourtant plus de 70 % des votants au second tour des présidentielles de 2019 comptaient. En deux jours, le nom de la Tunisie a été fêté sur les podiums internationaux et les lieux des compétitions internationales, bien davantage que les 110 jours d‘un Kais Saïed, enfoui entre Carthage et El Mnihla, occupé à négocier avec des incompétents et des ennemis de la démocratie, à recevoir des chômeurs auxquels il ne pouvait rien donner, et à utiliser des enfants aux visages floutés pour faire du populisme, en oubliant qui sont les vraies victimes du terrorisme.

En deux jours seulement, la vraie seule star que les ministères successifs de la jeunesse et du sport ont oubliée, devenue l’icône de la Tunisie malgré eux et sans leur aide, a su donner une autre image, optimiste, battante et qui sait vaincre les plus grandes de son domaine, de sa Tunisie malade qu’elle n’a pas pu renier, et hisser haut son drapeau, en s’en drapant avec fierté, pour clamer haut et fort dans un parfait anglais « « Je suis un produit 100% de Tunisie ».

Faute de vraie idoles, élevées au rang de champions, de modèles à suivre et de leaders, dans tous les domaines, les Tunisiens se shootent depuis quelques jours au sport , et cela les aide immensément à oublier par les victoires, (telles que la percée de l’Espérance sportive face aux Marocains du Raja, les victoires des handballeurs, et ce dimanche l’exploit d’Ons Jabeur à l’Open d’Australie), toute la morosité et la guigne que leur servent les politiciens.

Dur pourrait être le réveil, avec le énième gouvernement qui peine à se former, le chef du gouvernement, arrogant qui se croit César dans l’arène politicienne, inconsciente de l’impact de tous ses transes de basse politique sur le quotidien du peuple. Et lorsque les Tunisiens se réveilleront, au son des cloches des bailleurs de fonds et du bruit des tirelires qui se vident à vue d’œil, chez un peuple dépouillé de toute sérieuse volonté de se reprendre et de rebondir, ils risquent fort de n’avoir plus que leurs yeux pour pleurer et leur colère pour encore se lamenter.

La politique, et surtout l’économie, c’est d’abord l’image que l’on se construit et qu’on donne aux autres, dirigeants et investisseurs. Et en la matière, les dirigeants de la «nouvelle» Tunisie les «vaches de Dieu, dans les prairies divines», ou en dialectal tunisien «بقر الله في زرع الله».

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