Le chef de l’Etat, Béji Caïd Essebsi, au premier jour du Congrès électif de Nidaa Tounes, le 6 avril 2019 à Monastir, avait tendu la perche au chef du gouvernement, Youssef Chahed, l’invitant à retourner au bercail. Chahed a mis 3 jours pour répondre à son ex-mentor, et sa réponse n’a pas surpris grand monde : c’est NON. Le coordinateur général de Tahia Tounes, Slim Azzabi, a exprimé la position de Chahed ce mardi 9 avril, dans une conférence de presse. Il a ajouté que le chef du gouvernement est le leader officiel du parti et qu’il n’est pas question de retourner à Nidaa Tounes…
Azzabi a ajouté que Chahed a apprécié le geste du président de la République et la réaction des nidaïstes, mais que trop d’eau a coulé sous les ponts et qu’il est « difficile » de faire machine arrière…
A noter que l’adhésion à Tahia Tounes du ministre de l’Agriculture et ancien dirigeant d’Al Massar, Samir Taïeb et de la députée Salma Baccar a été officialisée dans la fouée.
Voilà, officiellement les destins de Chahed et de Nidaa Tounes se séparent, mais en politique les vérités d’aujourd’hui ne sont pas celles de demain. Il n’est pas exclu que les deux formations se retrouvent, dans une alliance stratégique qui parait être la seule voie, d’après les sondages, pour empêcher Ennahdha de damer le pion à la gauche aux législatives et de faire valoir ses droits à désigner le prochain chef du gouvernement. A moins que Chahed préfère tailler la route en compagnie des islamistes, eux qui l’ont soutenu pour faire passer sa nouvelle équipe quand les siens l’ont lâché…
