Le ministre des Finances, Ridha Chalghoum, qui revient de Berlin où il a pris part à la conférence, aux côtés du chef de l’Etat, a évoqué ce mercredi 31 octobre 2018 la situation économique du pays, notamment l’endettement. «La Tunisie ne tiendra pas avec un taux d’endettement de plus de 70%. Aujourd’hui, nous sommes incapables d’affronter n’importe quelle secousse économique. Le point d’inflexion phare dans le budget de 2019 est que la Tunisie va rogner un point d’endettement», a affirmé Chalghoum sur Express Fm.
Le taux d’endettement a bondi ces 7 dernières années de 40 à 80%, ce qui fait une poussée de 3,4 points par an, a-t-il indiqué. Il a ajouté qu’en 2018, cette progression annuelle ne sera que de moitié et le budget 2019 a été élaboré pour tasser le taux d’endettement de 1%.
«Certes, cela demeure insuffisant mais c’est un pas vers le repli. Le but est de faire baisser ce taux dans le futur. Un recul de 12% est possible en 5 ans et a déjà été accompli entre 2005 et 2010, le taux d’endettement étant passé de 52 à 40%», a dit le ministre.
«Aujourd’hui, il faut qu’on revienne à des taux de l’ordre de 50% et même moins», a-t-il déclaré. Cela devra passer inéluctablement par la montée de la croissance, le gouvernement ayant fait une hypothèse de croissance de 3,1% en 2019 ; et on pourra aisément aller au-delà, d’après Chalghoum, au regard de la marge de progression dans l’agriculture et l’investissement.
Le hic c’est que la Tunisie n’est pas au meilleur de sa forme au niveau de l’investissement direct étranger, selon le dernier rapport d’Ernst & Young. Mais si le pays continue dans la dynamique de l’amélioration de son climat d’affaires, comme en atteste le rapport « Doing Business 2019« , de bonnes surprises seront au-rendez-vous.