C’est la ministre de l’environnement, Leila Chikhaoui, qui l’a annoncé ce lundi : le premier rapport biennal de transparence climatique (RBT/BTR) de la Tunisie, en cours d’élaboration selon les exigences de reporting de l’accord de Paris, sera finalisé avant la fin de 2024 et soumis à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) .
En effet, depuis la mise en place de la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) en 1992, les nations du monde se réunissent en Conférence des Parties (COP) pour lancer un processus de prévention des effets négatifs du changement climatique. Pour la réussite des COP, il est attendu de chacune des parties, le partage d’un rapport exhaustif sur leurs émissions de gaz à effet de serre (GES), les actions d’atténuation engagées pour réduire les émissions GES, ainsi que sur les mesures prises pour une meilleure adaptation aux effets adverses des changements climatiques. Cela se fait par le biais des communications nationales et des rapports biennaux actualisés qui à partir de 2024, deviennent des rapports biennaux de transparence.
« Le cadre de transparence instauré en vertu de l’article 13 de l’accord de Paris sur le climat est un outil essentiel visant à instaurer la confiance mutuelle entre les pays, à rehausser l’ambition climatique et à suivre rigoureusement les politiques publiques d’atténuation et d’adaptation » a souligné la ministre lors d’un atelier sur « Le renforcement de la gouvernance climatique en Tunisie : préparation du premier rapport biennal de transparence (RBT/BTR) selon les exigences de reporting de l’accord de Paris » organisé, lundi, à Tunis par le département de l’environnement.
« En tant que partie à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, la Tunisie a d’ores et déjà parcouru une bonne partie du chemin de l’alignement de sa politique climatique nationale sur les engagements internationaux, notamment à travers l’élaboration et la soumission d’un ensemble de documents ».
«Il s’agit de l’inventaire national des émissions de GES au cours de la période 1990-2021 (soumis en janvier 2023), de quatre communications nationales, de trois rapports biennaux (décembre 2014, décembre 20216 et décembre 2022), de la contribution déterminée au niveau national (CDN) initiale de la Tunisie (2015) actualisée en 2021 et du plan d’action de mise en œuvre de la CDN actualisée (2022)».
« Il s’agit également, de la stratégie nationale de développement neutre en carbone et résilient aux changements climatiques à l’horizon 2050 et du système national de transparence (plateforme adaptation en 2021 et plateforme atténuation en 2022) ».
La transparence, un déterminant de financement
Il importe de savoir que dans le contexte du changement climatique, la transparence fait référence à la mesure fiable, à la communication accessible, et à l’examen par des experts des progrès accomplis par les pays dans la réalisation de leurs objectifs et engagements nationaux en matière de climat.
Mais au fait, quelle importance attache-t-on à la transparence ? D’abord, elle contribue à renforcer la confiance et l’assurance dans le fait que chacune et chacun apporte sa pièce à l’édifice en vue de maintenir le réchauffement mondial bien en deçà de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels, tout en visant 1,5 °C – l’objectif critique de l’Accord de Paris. Ensuite, elle est essentielle pour débloquer les financements destinés à la lutte contre le changement climatique en fournissant aux bailleurs de fonds des informations claires et fiables sur le travail qui a déjà été accompli et sur l’appui qui est encore nécessaire.
Pour honorer les engagements en termes de transparence, les pays doivent faire le suivi de leurs émissions de gaz à effet de serre (GES), ainsi que des progrès réalisés dans l’atteinte des cibles d’atténuation et d’adaptation incluses dans leurs contributions déterminées au niveau national (CDN). Ils sont également tenus d’assurer un suivi des mesures qu’ils ont appliquées et de leur niveau d’efficacité ainsi que des types d’appui qu’ils ont reçus ou dont ils ont encore besoin – par exemple, en termes de renforcement des capacités, d’assistance.
À l’échelle mondiale, la soumission de rapports transparents est la seule manière de démontrer collectivement les progrès accomplis dans l’atteinte des objectifs climatiques et de mesurer le chemin qui reste à parcourir pour atteindre l’objectif consistant à limiter le réchauffement mondial bien en deçà de 2 °C, tout en visant 1,5 °C. Elle est également vitale dans l’aide apportée aux pays à leurs prises de décisions fondées sur des éléments factuels dans le cadre de leurs politiques et actions climatiques.