Le mouvement Ennahdha s’est déclaré lundi « très étonné » par les accusations postées sur le portail de la présidence de la République selon lesquelles Abdelaziz Daghasni, gendre du président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, serait le responsable de l’organisation secrète du mouvement.
« Ces accusations sont mensongères et dépourvues de tout fondement. Elles visent à porter atteinte au parti« , a souligné Ennahdha dans une déclaration rendue publique à l’issue d’une entre le président de la République, Beji Caïd Essebsi et le Collectif de défense des martyrs Chokri Belaid et Mohamed Brahmi.
« Les allégations de la présidence de la République sont contraires au principe d’impartialité de l’institution et à son rôle constitutionnel« , a noté Ennahdha dans la même déclaration.
Ennahdha a mis en garde contre le risque d’associer l’institution de la présidence dans les tiraillements politiques « en vue de ternir l’image de la justice« .
Par ailleurs, le mouvement a réaffirmé son attachement au consensus et au partenariat avec les différentes forces du pays dont en premier lieu le président de la République pour pallier les différentes difficultés.
Me Ridha Raddaoui, membre du collectif de défense des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, avait indiqué que le collectif de défense a demandé au président de la République de l’entendre lors de la prochaine réunion du Conseil de sécurité nationale.
Dans une vidéo diffusée sur le site de la Présidence de la République, à l’issue de la rencontre qui a réuni des membres du collectif avec le président Caïd Essebsi, Me Raddaoui a estimé que le Centre national de renseignement devrait s’engager à publier des rapports périodiques sur cette affaire.
Me Ridha Raddaoui a indiqué que le juge d’instruction avait entendu, le 21 novembre, l’agent qui a saisi les documents (se trouvant dans la chambre noire du ministère de l’Intérieur) et que ce dernier a révélé l’existence, en 2013, d’un plan visant l’assassinat de Béji Caïd Essebsi et l’ex-président Français François Hollande. Le document avait ensuite été volé, a-t-il ajouté.
Dans une conférence de presse, organisée le 2 octobre dernier, le collectif de défense a accusé Ennahdha d’avoir « une structure secrète« , dirigée par Mustapha Khedher et qui serait impliquée dans l’assassinat de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi.
Le collectif de défense a également appelé le ministère de l’Intérieur à ouvrir la « chambre noire » en rapport avec l’assassinat des Belaïd et Brahmi et à cesser de protéger la structure impliquée dans ces crimes qui, selon le collectif, « agissait sous la protection d’Ennadha en 2013« .
Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi avaient été assassinés respectivement le 6 février 2013 et le 25 juillet de la même année.