AccueilLa UNEIl n’y a pourtant pas de quoi rire !

Il n’y a pourtant pas de quoi rire !

Tous deux souriant large, chef de gouvernement (C.d.G) pour quelques jours encore, et chef des travailleurs qui se soucie peu des 161 mille nouveaux de chômeurs du second trimestre 2020, se sont rencontrés ce lundi 17 août 2020. Une rencontre détendue, malgré la crise, dans le bureau climatisé d’Elyes Fakhfakh qui préparait certainement ses cartons, et loin de la chaleur suffocante de la ville qui a d’autres soucis économiques.

Les deux rigolards ont évoqué les demandes « légitimes » selon le C.d.G partant qui n’a pas pu les réaliser, des contestataires dans les régions. Selon le communiqué officiel, Fakhfakh a mis en relief la « nécessité de ne pas toucher à la bonne marche des services de l’Etat ». Une consigne qu’il n’a jamais pu imposer ». Noureddine Tabboubi demandait des mesures, « courageuses » selon ses vœux mais sans détails, pour la reprise de la production du phosphate, et s’inquiétait de la baisse des réserves de ce minerai.

L’économie tunisienne va pourtant plus mal que tout le secteur du phosphate, comme le constate manifestement tout seul, le chargé de constituer un nouveau gouvernement. Ce dernier s’inquiétait, quelques jours avant l’annonce de son gouvernement, de la détérioration des indicateurs économiques et financiers. Et il était encore loin de la réalité. Cette dernière est dite dans la dernière Note de conjoncture de la BCT.

Les graphiques de « l’apocalypse » économique !

Cette dernière annonçait déjà une « chute brutale de l’activité économique attendue au T2-2020, avec un taux de croissance qui se situerait entre -12% et -10% en V.T (Variation Trimestrielle) contre -2,0% enregistré au T1-2020 ». Une journée plus tard, l’INS annonce la « bonne nouvelle » de la baisse. Et la Note de la BCT de détailler, secteur d’activité par secteur d‘activité, le début de l’apocalypse économique qui s’abat sur la Tunisie, graphiques à l’appui :

L’activité économique aurait connu une contraction historique, au deuxième trimestre (T2) 2020, sur fond des répercussions de la crise sanitaire de la Covid-19. D’ailleurs, on s’attend à une chute brutale de la valeur ajoutée dans les secteurs des services marchands, des industries manufacturières et celles énergétiques et, à un moindre degré, dans le secteur agricole (Cf. Graph 11).

La valeur ajoutée aurait connu une baisse au T2-2020 comparativement au T1- 2020, en relation avec la baisse de la production céréalière qui s’est ressentie des conditions météorologiques défavorables et surtout du déficit hydrique ayant impacté la croissance des plants dans la plupart des zones de production à l’instar du Kef, de Zaghouan et de Siliana. En effet, la production céréalière aurait régressé de -34,6% par rapport à la campagne 2018/2019 (15,7 millions de quintaux contre 23,8 millions de quintaux respectivement) (Cf. Graph 12).

Baisse de 40,5 des exportations des IME et du textile

Une forte contraction de l’activité aurait caractérisé les principaux secteurs exportateurs, à savoir, les industries mécaniques et électriques (IME) et les industries du textile, habillement et cuir (THC), avec la morosité de l’activité chez les principaux partenaires et les perturbations au niveau de l’approvisionnement en intrants, ce qui a induit un arrêt partiel voire même total de la production. D’ailleurs, les volumes des exportations desdits secteurs se sont effondrés de -40,5% et -22,8% au T2-2020 et ce, comparativement au trimestre précédent. (Cf.

Graph 13).

Une forte contraction de l’activité aurait caractérisé les principaux secteurs exportateurs, à savoir, les industries mécaniques et électriques (IME) et les industries du textile, habillement et cuir (THC), avec la morosité de l’activité chez les principaux partenaires et les perturbations au niveau de l’approvisionnement en intrants, ce qui a induit un arrêt partiel voire même total de la production. D’ailleurs, les volumes des exportations desdits secteurs se sont effondrés de -40,5% et -22,8% au T2-2020 et ce, comparativement au trimestre précédent. (Cf. Graph 13).

Egalement, l’activité dans le secteur des industries chimiques aurait été négativement impactée par le blocage de la production et du transport ferroviaire du phosphate brut vers les usines du Groupe chimique. Par ailleurs, après avoir affiché une forte reprise au premier trimestre 2020 (+155,7% en V.T), la croissance aurait été négative pour le secteur du raffinage de pétrole au T2-2020. Sur les 2 premiers mois dudit trimestre, la production a atteint 121 mille tep (Tonne équivalent pétrole) contre 358,5 mille tep au T1-2020.

Les chiffres objet de la réunion Tabboubi Fakhfakh. Il y avait de quoi rire ?

La situation s’est aggravée au T2-2020, en relation avec les difficultés rencontrées au niveau de la branche du « Bâtiment et Génie Civil » et, dans une moindre mesure, à la contreperformance du secteur minier et énergétique.

S’agissant du secteur minier, l’accentuation des protestations sociales aux champs miniers ont entraîné une baisse du niveau de production du phosphate, lequel a atteint 841,3 mille tonnes au T2-2020, après 1.175,4 mille tonnes le trimestre précédent et 980,3 mille tonnes au T2-2019 (Cf. Graph 14). Notons que la baisse la plus importante a été enregistrée au cours du mois de juin suite à l’arrêt total de la production du site de « Métlaoui ».

Concernant le secteur énergétique, les difficultés se sont aggravées au second trimestre 2020. En dépit de la légère reprise de la production au cours des mois d’avril et de mai 2020 (Cf. Graph 15), le bilan demeure négatif pour le secteur d’extraction de pétrole et de gaz naturel au T2-2020 en raison de la forte baisse prévue pour le mois de juin, induite par les mouvements de protestation à Tataouine (retour du sit-in à El-Kamour) qui ont paralysé la production de pétrole brut et de gaz naturel.

Sur les cinq premiers mois de l’année en cours, la production pétrolière et celle gazifière ont enregistré un recul de -1,2% et -2,1%, respectivement, comparativement à la même période de l’année précédente.

Le secteur des services marchands aurait continué à contribuer négativement à la croissance du PIB au cours du 2ème trimestre de 2020. En effet, les branches du tourisme et du transport auraient été les plus touchées par les mesures qui ont été prises pour limiter la propagation de la pandémie avec la fermeture, à partir de la mi-mars 2020, des frontières aériennes et maritimes de passagers et l’arrêt quasi-total du trafic ferroviaire et routier de voyageurs, ainsi que la fermeture des hôtels et restaurants avec une quasi-absence des arrivées de touristes internationaux et des résidents.

D’ailleurs, les derniers indicateurs disponibles laissent entrevoir une chute vertigineuse de la VA de la branche « hôtellerie et restauration » et ce, en relation avec la baisse historique de 99,8% (en V.T) du nombre des entrées des non-résidents au cours dudit trimestre contre un recul de -22,0% au premier trimestre de l’année en cours (Cf. Graph 16). S’agissant des services de transport, la baisse devrait s’accentuer au deuxième trimestre avec la quasi-absence de vols et de passagers aériens et la chute des indicateurs du transport aussi bien ferroviaire que maritime.

*Document de la Note de conjoncture. Août 2020

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1 COMMENTAIRE

  1. Un gouvernement qui adopte un profil bas devant des contestataires-voyous dont la devise est: « On travaille ou on ne laisse personne travailler », est un gouvernement de lâches, irresponsables et non-patriotes.

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