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La prémonition de Chahed se réalise. Nidaa a changé de main. Les électeurs suivront-ils ?

Youssef Chahed serait-il le visionnaire que personne ne croirait ? Le 29 mai 2018, en effet, le chef du gouvernement tunisien affrontait publiquement son ennemi politique du moment et accusait le fils du chef de l’Etat et fondateur de Nidaa Tounes, Hafedh, de détruire le parti.

Il y a trois jours, en effet, l’UPL qui ne remportait qu’un seul siège à l’ANC et 16 sièges à l’ARP, en 2014, annonçait sa fusion avec le second parti de la majorité parlementaire à l’ARP. Théoriquement donc, l’UPL n’existerait plus, bien qu’aucune annonce de dissolution n’ait été faite jusque-là. La fusion absorption, de l’UPL par Nidaa, n’est donc théoriquement pas terminée. Publiquement, le Nidaa des Caïed Essebssi a vécu !

Moins de 24 heures après, Slim Riahi devient secrétaire général de Nidaa Tounes. Ce dernier change ainsi de main, le parti de celui dont le parcours avait été jalonné par les démissions (de l’UPL d’abord et du second Club de Football de la capitale tunisienne) et les démêlées avec la justice, reprenait tout le parti.

Du coup, le nom de Hafedh Caïed Essebssi n’existe plus, dans aucune des structures du nouveau parti qui semble vouloir garder le nom de Nidaa Tounes et n’y aurait qu’un rôle honorifique, tout comme son père qui deviendrait président honoraire de Nidaa. Ce faisant, Le parti des Caïed Essebssi n’est plus, et devient celui de Slim Riahi. Le roi est mort, vive le roi !

  • Dénigrement ou rappel de faits ?

Cela ressemblerait presque à un marché entre Les Caïed Essebssi et Riahi. Lors d’une conférence de presse tenue, samedi 20 octobre, sur fond de rumeurs en lien avec sa situation juridique et financière, Riahi dément tout marché avec BCE. La même semaine aussi, Maghreb confidentiel fait état de «manœuvres» de Riahi avec ses créanciers et notamment l’Amen Bank qui aurait chargé son avocat «d’organiser, le 29 octobre, la mise aux enchères d’un terrain de 44 000 m² de la société situé à l’Ariana, au nord de Tunis », indiquant que Riahi, dont le «bloc parlementaire rejoignait l’alliance soutenant le premier ministre Youssef Chahed, pense que ce dernier est à l’initiative de l’instruction judiciaire. Mais Riahi semble avoir obtenu, depuis, des garanties encore meilleures du président Béji Caïd Essebssi». Slim Riahi nie tout en bloc et dément, dans une très brève discussion sur son compte des réseaux sociaux avec Africanmanager, tout ce qui concerne ses relations avec la banque, affirmant laconiquement que ce n’est que «fausse propagande diffamatoire».

  • Fusion-absorption, et après ? Encore un recours au «vote utile» ?

Tout cela est pour l’instant accessoire par rapport au chamboulement de la scène politique tunisienne, issu du torchon qui brûle toujours entre chef d’Etat et chef de gouvernement. On attendra pour savoir si cette «alliance contre nature» pour certains, portera ses fruits sur l’affaiblissement du gouvernement de Youssef Chahed. Le plus important est de savoir, plutôt deviner l’impact de cette «dispute de tambourineurs, en bisbille le matin pour se réconcilier le soir», comme dirait le dicton tunisien.

La Tunisie est en effet à quelques mois de deux évènements majeurs. Le 1er devrait avoir lieu en janvier prochain, s’il se confirmait. Il s’agirait du 1er congrès constitutif de Nidaa Tounes. Certains de ceux qui sont récemment retournés chez Nidaa, comptent sur cet importante échéance partisane pour restructurer le parti, en chasser définitivement le fils du fondateur, redorer le blason du parti qui tient sa notoriété de son opposition au parti islamiste d’Ennahdha. Restera alors à savoir si Slim Riahi y restera après les élections des congressistes de Nida, s’il va être accepté ou repoussé par les apparatchiks du parti, les partisans de la première heure et les jeunes loups. Mais aussi l’impact de cette fusion-absorption sur les adhérents et ceux qui l’avaient quitté, estimant que Nidaa Tounes avait trahi leur confiance.

La Tunisie est aussi, à quelques mois de l’autre évènement politique majeur, que seront les prochaines législatives et présidentielles de 2019. Pour l’instant, le mouvement Ennahdha est donné vainqueur, presque sans conteste avec tous les changements qui pourraient intervenir au niveau de la société et le «Way of life » de tous les Tunisiens. Il ne fait, non plus, presqu’aucun doute qu’à l’exception d’un nouveau Nidaa Tounes, aucun autre parti ne sera capable de faire face aux islamistes, en l’absence d’un futur Macron tunisien. Il y aurait donc à parier que les Tunisiens pourraient de nouveau être appelés au «vote utile» en 2019.

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