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Le FMI lâche du lest, mais reste droit dans ses bottes sur d’autres réformes

La croissance reste modérée et les vulnérabilités macroéconomiques élevées persistent (…). Ainsi débutait le dernier communiqué du FMI à propos de la situation tunisienne. Le ton est mitigé, mi-je-vous-comprends, mi-vous-avez-tort ; le FMI reste droit dans ses bottes quant à ce qu’il demande à son créditeur.

«Tout en s’améliorant en 2017 et 2018, la croissance reste modérée et les vulnérabilités macroéconomiques élevées persistent, mais les efforts politiques commencent à porter leurs fruits », tance dès le début le FMI. Et de concéder ensuite que «un effort important en matière de recettes et une réforme des subventions dans le secteur de l’énergie ont permis de réduire considérablement le déficit budgétaire, un resserrement monétaire a commencé à réduire l’inflation et des interventions moins restrictives en devises ont permis au taux de change de mieux refléter les fondamentaux. Dans le contexte d’un environnement sociopolitique national difficile et de pressions externes, les résultats du programme depuis le quatrième examen ont été mitigés ». C’est dit.

Généralement accusé de ne jamais se soucier de l’impact social de ses recettes, le FMI déroge à la règle et indique que «les efforts de stabilisation à caractère social devront rester au centre des préoccupations pour réduire les vulnérabilités. Les politiques à court terme devraient continuer à viser à améliorer les déficits budgétaire et extérieur afin de renverser la dynamique défavorable de la dette, de réduire l’inflation et de renforcer le filet de sécurité sociale des ménages à faible revenu. Une meilleure communication des objectifs de la politique et de la réforme et de leur justification facilitera la mise en œuvre».

Selon lui, «la réduction du déficit budgétaire à 3,9% du PIB en 2019 nécessitera une discipline sans faille. La stratégie des autorités repose sur une collecte de recettes solide, des réformes ciblées des subventions énergétiques assorties d’une communication améliorée et une gestion rigoureuse de la masse salariale. Le budget permet de maintenir les investissements favorisant la croissance et les dépenses sociales, mais il n’est pas possible de relâcher l’effort en matière d’impôts ou de dépenses courantes après la récente augmentation des salaires de la fonction publique». Droit dans ses bottes d’éducateur financier qui en sait plus que tout le monde, comme on le disait !

Mitigé, lui aussi, dans son réquisitoire, il estime que «la politique monétaire doit être axée sur le maintien de la stabilité des prix. Des hausses supplémentaires des taux directeurs seraient justifiées si les prévisions d’inflation pour décembre 2019 étaient supérieures à l’objectif. La réussite de la désinflation dépendra également de la réduction du refinancement de la Banque centrale et de la réforme du cadre des garanties, tout en préservant la stabilité financière ».

Pour lui aussi, «la réduction des déséquilibres extérieurs repose sur un taux de change déterminé par le marché. Les adjudications de devises concurrentielles ainsi que la réduction des interventions de la Banque centrale et une communication efficace avec le marché restent essentielles pour améliorer la couverture des comptes courants et des réserves ». Et de se rattraper, encore une fois sur le volet social, en indiquant aux négociateurs tunisiens que «les efforts visant à renforcer la protection sociale devraient se poursuivre. En particulier, l’augmentation des transferts aux ménages à faible revenu devrait suivre rapidement les mesures prises récemment pour améliorer l’accès aux soins de santé publics ».

Le communiqué n’oublie pas d’attirer l’attention sur le fait que «les réformes structurelles devraient viser à améliorer le climat des affaires et à améliorer l’accès au financement afin de stimuler une croissance tirée par le secteur privé. La nomination des membres de la Haute Autorité anticorruption contribuerait à résoudre les problèmes de corruption ». Mais aussi de rappeler que «les risques du programme restent très élevés » et de conseiller que «l’engagement résolu des autorités en faveur de la politique et de l’agenda des réformes, du suivi trimestriel, ainsi que de l’appui financier et en faveur du renforcement des capacités des partenaires extérieurs de la Tunisie demeurera essentiel pour les atténuer».

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