AccueilLa UNELes crédits des ménages ont fondu de 48% en 9 mois !

Les crédits des ménages ont fondu de 48% en 9 mois !

Le volume des crédits accordés par les banques aux ménages tunisiens est sans doute l’un des indicateurs que la Banque centrale de Tunisie (BCT) suit avec le plus de minutie, un peu comme on surveille du lait sur le feu. Et pour cause : Quand les citoyens tapent à la porte de leurs banquiers, souvent pour des crédits qui sont directement affectés à la consommation, ces derniers se retournent vers la BCT. Ce qui, ces dernières années, a compliqué la tâche de l’institution en charge de la politique monétaire, avec une tension sur les liquidités que le pays n’a jamais connue dans toute son histoire. Bon, il n’y a pas que ça qui explique l’inconfort de la BCT, il y a surtout ces sommes colossales, en devises, que pompent les opérateurs pour fiancer leurs transactions à l’extérieur (comprenez par là les importations, qui font un mal fou à la balance commerciale et à l’économie du pays, et que rien jusqu’ici n’a pu freiner. On verra avec le dernier tour de vis du ministère du Commerce). Mais toujours est-il que cette propension des Tunisiens pour les crédits de consommation est un véritable casse-tête pour les autorités. Mais il semble que la BCT commence à enregistrer des résultats spectaculaires en à peine quelques mois de diète forcée pour les plus gourmands en crédits, d’après une étude de l’Institut national de la consommation (INC), publiée lundi 17 décembre 2018.

La cadence des crédits accordés aux ménages tunisiens a chuté de 48% durant les 9 premiers mois de l’année 2018, sous l’effet de la hausse du taux d’intérêt directeur de la BCT (6,75% actuellement), selon l’INC.
La même source a fait savoir que l’encours des crédits aux particuliers a connu une augmentation de 1983 MD en 2017, de 1895 MD en 2016 et de 1089 MD en 2015. Toutefois, cette tendance a enregistré un fléchissement en 2018.
Selon les statistiques de la BCT, l’encours des crédits non remboursés ou faisant objet de litiges a augmenté de 15,9%, durant la période 2016-2017, passant de 793 MD en 2016, à 919 MD en 2017, ce qui reflète l’incapacité d’une certaine catégorie de clients à honorer leurs engagements malgré le paquet de garanties imposées par les banques. Ce explique aussi, en partie, le serrage des boulons de la part de la BCT, pour ne pas mettre en péril le secteur financier

L’analyse de l’INC fait également état d’une augmentation de 120% de l’encours des crédits destinés aux ménages entre décembre 2010 et septembre 2018.
L’INC a attiré l’attention sur l’évolution de l’endettement des ménages, estimant que la tendance haussière de ce taux, en l’absence des garde-fous nécessaires, est de nature à favoriser la fragilité du système financier. Le taux d’endettement des ménages a atteint 31% en 2017, contre 29,1% en 2014.
Il a par ailleurs considéré que la contribution de la consommation dans la croissance économique reste faible, face à l’ampleur prise par le secteur parallèle. Les crédits de consommation accordés par les banques ne contribuent ainsi pas à la croissance et ne favorisent pas la dynamique économique dans la mesure où ils ne reviennent pas au circuit bancaire. Ça par contre c’est une petite surprise, car on avait tendance à parler de la consommation comme d’un moteur de l’économie, globalement, sans mettre le doigt sur le fait que cette dynamique gonfle également la bulle de l’économie parallèle, et donc nuit au pays in fine. On verra dans la durée si les mesures draconiennes de la BCT sur les crédits des particuliers seront à même de corriger la trajectoire. Il faudra aussi essayer de voir dans quelle mesure ces dispositions débarrassent l’économie de sa mauvaise graisse tout en sauvegardant l’essentiel : La consommation. En d’autres mots, s’assurer que le remède ne tue pas le malade…

SL

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