AccueilLa UNELes grèves la mettent à genoux, et le Fisc l’accable

Les grèves la mettent à genoux, et le Fisc l’accable

Mauvaise année 2018 pour la société Alkimia où le Groupe chimique tunisien (GCT) ainsi que les groupes Doghri (Assurances) et Driss (Hôtellerie) notamment sont les actionnaires majoritaires. Cotée en bourse à 36,84 DT l’action (Cours du 27 mai 2019) pour un nominal de 10 DT, l’entreprise de 71,736 MDT de capitalisation n’a pas distribué de dividende depuis 2014, date de son dernier bénéfice qui était alors de 14,546 MDT.

2018, c’était d’abord la production qui a enregistré une baisse importante de plus de 31% par rapport à 2017. Elle passait ainsi de 83.730 à 57.710 tonnes, soit 41 % de la capacité nominale de l’usine. Note importante : «cette baisse de la production est due aux sit-in et grèves enregistrés dans le bassin minier ayant empêché l’approvisionnement des usines du Groupe Chimique Tunisien en phosphate brut pour la production de l’acide phosphorique, matière première principale pour la fabrication du STPP». Ce sont les commissaires aux comptes de l’entreprise qui l’affirment dans leur rapport relatif au bilan de l’exercice 2018. Une situation qui impacte négativement les engagements commerciaux de la société avec ses clients et l’a même amenée à déclarer la force majeure durant le premier semestre 2018.

  • Les grèves, à la CPG, mettent Alkimia à genoux

Relatant les péripéties de ce nouvel exercice à oublier, tant le résultat n’arrive plus à remonter et le déficit à finir (-21,836 MDT en 2018 après les -13,636 MDT de 2017), le rapport des commissaires aux comptes note qu’au cours du 2ème semestre 2018, la société avait progressivement repris ses ventes, mais avec des quantités très limitées. Mais de noter aussi et surtout que «l’absence d’Alkimia du Marché du STPP a obligé certains clients à s’adresser à la concurrence et d’autres à remplacer le STPP par des produits de substitution». Alkimia perd ainsi non seulement des marchés, mais aussi des clients.

Conséquence directe de cette baisse de production pour cause de grèves répétées : le volume de ventes enregistre une baisse de 40% par rapport à 2017, passant de 86 090 tonnes à 51 875 tonnes de STPP. La nature ayant toujours horreur du vide, l’absence des produits Alkimia a laissé la place à ses concurrents, qui avaient ainsi fini par reprendre facilement les parts de marché de la société.

Baisse des ventes, c’est aussi baisse du chiffre d’affaire. Ce dernier a ainsi enregistré une baisse de plus de 23%, passant de 150 684 150 DT en 2017 à 116 035 170 DT en 2018, et pliant de 34,649 MDT sous les effets cumulés de la baisse des quantités vendues et du recul des prix pratiqués.

Qui plus est, les prix des deux matières premières principales, à savoir l’acide phosphorique et le carbonate de sodium, avaient enregistré d’importantes augmentations que la société n’a pas réussi à répercuter sur ses prix de vente.

  • Après les déficits, le Fisc s’invite !

Et comme si les grèves, non chez elle mais chez son principal fournisseur en phosphate et partenaire financier majeur qu’est le groupe chimique, ne suffisaient pas, c’est le Fisc qui s’y est aussi mis. «La société chimique Alkimia a reçu en date du 7 Mars 2019 une notification d’un avis de vérification fiscale approfondie de sa situation fiscale pour les années 2015 à 2017, portant sur tous les impôts et taxes auxquels elle est soumise. Les travaux de contrôle effectifs n’ont pas encore été entamés», annonce en effet l’entreprise, dans un communiqué dont le bilan 2018 faisait état.

Nous remarquons, de notre côté, que les exercices 2015, 2016 et 2017, d’Alkimia étaient tous déficitaires. A la 4ème année de la révolution, en 2015, l’entreprise était déjà déficitaire d’un peu plus de 6,5 MDT. Une année après, en 2016, le déficit se creuse et dépasse les 9 MDT, pour cumuler en 2017 à 13,636 MDT. En 2017 déjà, l’entreprise pointait du doigt «le manque d’acide phosphorique enregistré au quatrième trimestre du fait des perturbations qu’a connues le Groupe Chimique Tunisien à Gabès». Les problèmes d’Alkimia deviendront visibles, dès 2015, qui sera l’exercice du premier déficit (-6,500 MDT) d’une entreprise qui a toujours été bénéficiaire.

Les choses ne s’arrangeant toujours pas encore chez le groupe chimique tunisien et dans tout le bassin minier où les grèves sont toujours de rigueur, les choses ne s’arrangeraient probablement pas pour cette entreprise totalement exportatrice. En 2018, le résultat était déficitaire de plus de 21, 836 MDT. A la fin de l’exercice courant, 2019, le poids du contrôle fiscal ne fera qu’aggraver les choses, le Fisc ne sortant jamais les mains vides d’un contrôle approfondi.

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