Les professionnels de la promotion immobilière ne cessent depuis 2018 de se plaindre de la baisse de leurs chiffres d’affaires. Il est vrai que les ventes d’appartements et de biens immobiliers ont baissé d’une moyenne de 20 %, selon les chiffres des entreprises du secteur qui sont cotées en bourse, toutes filiales de banques publiques.
Or, à en croire ces chiffres du cabinet d’experts-conseils Bea-Mbc, qui est spécialisé sur les chiffres des dépenses de consommation du Tunisien, le logement représenterait la majeure partie des dépenses, avec celles de l’ameublement qui sont un corollaire des dépenses de logement. On pourrait ainsi croire qu’une pression des autorités de ce secteur pourrait soulager un tant soit peu le pouvoir d’achat du citoyen.
Selon l’INS, «l’indice des prix de l’immobilier a augmenté de 5,2% au quatrième trimestre de 2018 par rapport au troisième trimestre de la même année, après avoir enregistré une baisse de 4,1% au cours du troisième trimestre de 2018». La même source explique cette hausse par celle des prix des appartements de 6,5% et les maisons de 9,10% après une chute de 2,5% des prix au troisième trimestre de 2018. Or, en théorie, lorsque les ventes baissent, comme l’ont démontré les résultats des principales sociétés de promotion immobilière cotées en bourse, la demande baisse et les prix devraient aussi baisser pour essayer de redresser la demande.
Mieux, «en termes de glissement annuel, l’indice général des prix de l’immobilier du quatrième trimestre de 2018 a augmenté de 20%, par rapport à la même période l’an dernier, contre 2,10% au quatrième trimestre de 2017», affirme l’INS. L’institut des statistiques tempère cependant, en expliquant que «depuis le début de 2018, la tendance de la hausse de cet indice a été ralentie, par rapport aux quatre dernières années, en raison du ralentissement principalement d’une baisse du prix des appartements et des maisons en échange d’une stabilité relative des prix des terrains».
Il semblerait ainsi que les promoteurs immobiliers rechignent jusqu’à présent à tenir compte de la montée du crédit sur le pouvoir d’achat du citoyen tunisien, à travers les différentes hausses par la BCT de son taux directeur, et à baisser leurs marges, jouer sur le volume de ventes et essayer d’attirer plus d’acheteurs.
Ces entreprises qui pourraient ainsi contribuer à la hausse du pouvoir d’achat restent manifestement plus obnubilées par la marge que par le chiffre d’affaires, et par le désir de toujours augmenter leurs bénéfices. Plusieurs, sinon toutes, sont pourtant adossées à des banques et pourraient mieux négocier avec des institutions financières, toutes financées par une Banque centrale qui leur vend l’argent moins cher que l’inflation !