Mais quelle mouche a piqué Samir Saied, le ministre tunisien de l’Economie et du plan ? Une interrogation soulevée par le site « The Informant », sous la plume de son spécialiste des affaires internationales, Scott Matthews.
Il rappelle que dans une interview à France 24, diffusée le 19 mai 2022 à 6′.44′( pour les besoins de la précision), M. Samir a exprimé son désir d' »établir un dialogue consultatif entre les différentes parties prenantes, dont le ministère des Finances et le ministère de l’Economie et de la planification » pour discuter des décisions de politique monétaire et ce avant la Banque centrale de Tunisie (BCT) » à laquelle « revient la décision finale » d’introduire les amendements.
Et « The Informant » d’ajouter : « En une phrase malheureuse, Saïd a tourné en dérision une loi, l’indépendance d’une institution et le b.a-ba de la gestion de la politique monétaire… Surtout, il s’est ridiculisé avec une déclaration inexacte ».
Comme pour se rattraper, ajoute la même source, Samir Saied a voué le respect dû aux institutions en soulignant qu’il « comprend cette décision de la Banque Centrale de Tunisie à la lumière de la situation difficile que traverse la Tunisie, qui vise à maîtriser l’inflation pour éviter l’effondrement de la monnaie ».
Et « The Informant » de poursuivre : « A se demander pourquoi un ministre, de surcroît ex-banquier, se fend de ce genre de propos ridicules, surtout dans les médias étrangers ? Cela explique, en quelque sorte, pourquoi les pourparlers avec les instances internationales sont si lents ».
Car, à y regarder de près, selon l’article 57 de la loi 2016-35, en date du 25 avril 2016 et les statuts de la Banque Centrale de Tunisie, deux représentants du gouvernement figurent en bonne place dans le Conseil d’administration de la BCT en matière d’autorité décisionnelle: « le responsable de la gestion de la dette publique au ministère chargé des finances » et « le cadre chargé de la prévision au ministère du développement » économique ». Soit le ministère dirigé par M. Saied.
Vérification faite sur le site de la BCT, ces postes sont respectivement occupés par Mme Kawthar Babiya Ghomrasni (depuis le 13 juillet 2015) et Raja Boulabiyar (depuis le 02 novembre 2020) !
« The Informant » s’interroge : « Le ministre sait-il que Mme Boulabier siège au conseil d’administration de la Banque centrale de Tunisie depuis près de deux ans ? Certainement !
Ceci ajoute à la confusion entachant la déclaration du ministre de l’Economie et du Plan, conclut-il.
nos gouvernants sont à l’image de nos hommes politiques et d’une façon de la population du pays et ses représentants.
maintenant, je l’espère, il le sait,