C’est fait. La rupture, formelle du moins, entre les deux poids lourds de la scène politique, Nidaa Tounes et Ennahdha, dictée, rappelons-le, par les résultats désastreux de leur collusion aux législatives partielles de la circonscription d’Allemagne, semble cette fois consommée. Dans le communiqué publié ce samedi 06 samedi 6 janvier 2018 au terme de ce qu’il faut bien appeler une réunion de crise, Nidaa annonce son divorce avec Ennahdha, en vue des prochaines élections municipales. Le parti va jusqu’à évoquer une concurrence avec les islamistes, qu’on devine féroce, pour se disputer les voix des électeurs. Ce n’est pas tout : Le parti fait appel, pour bétonner ses listes des municipales, à toutes les compétences qui ont le désir ardent de défendre l’idéal d’un Etat civil et moderne et qui veulent barrer la route au projet islamiste d’Ennahdha.
Nidaa déterre ainsi les armes dont s’était servi le fondateur du parti, le président de la République, Béji Caïd Essebsi, pour rafler la mise aux législatives et présidentielles de 2014, des arguments que BCE avaient rangés au nom de la sacro-sainte coalition, pour le bien, disait-il, de la nation. On verra si la magie va fonctionner de nouveau en l’absence de ce que des ténors du partis avaient laissé entendre et qui pour le coup aurait pu créer un vrai électrochoc mobilisateur : L’éviction du directeur exécutif de Nidaa, Hafedh Caïd Essebsi…