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Oxford Business Group ausculte le tourisme tunisien : Le bon, le moins bon…

Mis à part Tozeur peut-être, pour des raisons liées surtout à l’infrastructure locale, les professionnels du tourisme disent du bien sur le secteur et en attendent davantage cette année. Le ministre du Tourisme, René Trabelsi bouge beaucoup pour atteindre son objectif de 9 millions de visiteurs en 2019 et fourmille d’idées pour un avenir encore meilleur. Certes les hôteliers tunisiens ont des progrès à faire pour être au niveau de l’appétit grandissant des touristes pour le soleil, les plages et le patrimoine culturel tunisiens, mais ça marche pour eux pour le moment. Et tous ces constats sont les mêmes que ceux d’Oxford Business Group (OBG)…

La Tunisie a connu un pic touristique au cours du premier mois de l’année, le Ministère du Tourisme annonçant une augmentation de 25,1% du nombre d’arrivées en janvier, avec 474 145 visiteurs enregistrés.

Cette hausse est principalement le fait de visiteurs étrangers : les 387 652 visiteurs étrangers ont représenté une hausse de 31% en glissement annuel, tandis que l’augmentation des arrivées de visiteurs tunisiens résidant à l’étranger, au nombre de 86 493, a été plus modeste, s’élevant à 3,7%.

Ces chiffres s’inscrivent dans la lignée des bons résultats de 2018, où la Tunisie avait enregistré 8,3 millions d’arrivées étrangères, dépassant la prévision de 8 millions de touristes émise en début d’année, et maintenant la dynamique enclenchée en 2017, où le nombre d’arrivées avait grimpé de 23% pour atteindre 7 millions.

Selon les prévisions officielles, le secteur devrait encore une fois battre des records en 2019, avec 9 millions d’arrivées attendues, et des recettes qui devraient dépasser les 1,36 milliard de dollars enregistrés en 2018. Une croissance prometteuse devrait se poursuivre en provenance des marchés russe et algérien, comme européen.

Cette expansion va dans le sens des objectifs fixés par la stratégie de développement touristique tunisienne Vision 3+1, qui vise à moderniser le secteur en allongeant la durée de la saison touristique, en attirant des visiteurs en provenance de plus nombreux pays et en améliorant la qualité des services et des produits.

Tourisme et perspectives économiques plus générales

L’impact économique des résultats du secteur du tourisme l’an dernier a également été noté par le FMI.

Le secteur contribue au PIB à hauteur de 8% et fournit plus de 400 000 emplois directs, la plupart dans le cadre de contrats saisonniers, selon des données officielles.

Dans un communiqué publié le 9 avril, le FMI citait le secteur touristique comme l’un des principaux contributeurs à la croissance de 2,6% du PIB enregistrée l’an dernier. Le FMI prévoit une croissance économique en hausse légèrement plus importante pour cette année encore, avec une prévision de 2,7%.

L’institution internationale a toutefois mis en garde contre les défis qui pourraient peser sur le secteur touristique, notamment le regain potentiel des tensions régionales, qui pourraient avoir des répercussions négatives sur la perception de la destination par les visiteurs, ainsi qu’un ralentissement de la croissance parmi les partenaires commerciaux de la Tunisie au sein de l’UE, qui pourrait réduire les revenus disponibles en provenance de ces pays.

Une hausse des coûts qui se répercute sur les profits

En effet, si le nombre d’arrivées enregistre une hausse, le secteur touristique tunisien reste sous pression, affichant des dépenses accrues pour les professionnels du secteur mais des dépenses par visiteur évoluant à la baisse.

Les entreprises du secteur hôtelier utilisant des équipements et des technologies importés ont vu leurs dépenses augmenter en raison de la dépréciation du dinar, se voyant ainsi encouragés à acheter des produits de moindre qualité afin de respecter leurs budgets, selon Boumiza Foued, gérant de l’entreprise Biens d’Équipements Hôteliers (BEH).

« Pour des raisons de budget, les entreprises ont dû réduire leurs dépenses d’investissement d’environ 30%, » a déclaré M. Foued à OBG.

Walid Kaffel, directeur général de l’entreprise de location de véhicules Budget Tunisie, a abondé dans le même sens, notant que l’inflation avait rendu le renouvellement du parc automobile plus onéreux. « Les prix des voitures ont doublé ces dix dernières années, » a-t-il expliqué à OBG.

M. Kaffel a lui aussi souligné le fait que si le nombre de visiteurs étrangers avait augmenté, les dépenses par visiteur étaient en baisse. « Il y a une augmentation en volume mais pas en valeur, » a-t-il déclaré. «Les touristes dépensent bien moins en Tunisie que dans les pays voisins tel que le Maroc, qui enregistre pourtant un nombre de visiteurs du même ordre. »

Ces dépenses par visiteur plus basses pourraient être le reflet des prix plus bas pratiqués sur le marché tunisien, qui dopent l’attractivité du pays en tant que destination touristique, tout comme la dépréciation du dinar, qui fait de la Tunisie une destination plus abordable pour de nombreux étrangers.

O.B.G.

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