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RNTA : Ce qui n’a pas été dit dans le rapport de Ghazi Chaouachi. Des chiffres qui accusent l’Etat !

Le 25 mai dernier, le ministre du Courant démocratique (parti de la bicyclette) faisait le Buzz en « révélant » l’existence d’une mission de contrôle et d’inspection, portant sur la Régie nationale des tabacs et des allumettes (RNTA), qui est, par ailleurs, sous la tutelle directe du ministère des Finances, et non des domaines de Etat. Ghazi Chaouachi se serait ainsi occupé d’un dossier qui ne relèverait donc pas de ses compétences directes, mais de celles plus directes de son collègue Nizar Yaiche !

Le rapport préliminaire de cette mission aurait révélé un grand nombre de dépassements. En fait, selon nos informations, il s’agirait d’une mission qui aurait été réalisée en 2015, et dont les résultats n’ont été présentés que 4 années plus tard, en 2019. Ledit rapport a été présenté à l’avant-dernière direction générale de la RNTA (Régie Nationale du Tabac), qui y aurait déjà répondu par écrit.

Les réponses de la RNTA ne semblent pourtant pas convaincre Chaouachi qui a décidé, lui et non Yaiche, de déférer tout le dossier en justice. Quid donc des relations, entre deux ministres d’un même gouvernement ? Une question, d’autant plus brûlante que l’un des conseillers de l’actuel chef de gouvernement avait été représentant de l’Etat au conseil d’administration de la RNTA !

Les recrutements, la loi du moins-disant, et la dégustation !

Le principal grief porterait sur une affaire de recrutements, faits en 2013 et jugés illégaux car n’ayant pas été faits sur concours, mais à propos desquels la direction générale alors en place, avait eu toutes les autorisations écrites de ses supérieurs du temps du gouvernement d’Ali Larayedh. Reste donc à se poser la question, par ailleurs révélée par le rapport, de la compétence des recrutés, qui n’aurait aucun lien avec les postes auxquels ils ont été nommés !

L’autre grief serait relatif à un marché d’achat de confectionneuses de cigarettes. Un marché fait dans les normes, donc sur appel d’offres international, mais qui a abouti à l’achat de machines peu efficaces, car le marché obéissait, comme la grande majorité des marchés publics, à la sacrosainte règle du moins-disant. De cette « autorisation », on ne trouverait aucune trace dans les conclusions dudit rapport, telles qu’elles ont été publiées.

Livré au Buzz des médias, dont le ministre profite, le même rapport focalise sur la question des quantités données en dégustation aux personnels du ministère des Finances et les pertes qui auraient été occasionnées à l’Etat (12 MDT et à la RNTA aussi). Or, cette dégustation est régie par une loi datant de 1880, qui n’a jamais été remise en cause, et les cigarettes distribuées sont encore considérées comme privilèges en nature, au même titre que l‘électricité gratuite pour les employés de la Steg, et l’eau gratuite pour les employés de la Sonede. Mais tout cela, les enquêteurs de Mohamed Abbou ne l’ont pas « découvert » !  Au contraire, on pourrait même dire que ce rapport a plutôt couvert des pratiques des ministères, du commerce et des finances, qui font que ce soit l’Etat, propriétaire de la RNTA, qui SUBVENTIONNE, de fait les cigarettes. Pire, qui subventionne LES CIGARETTES ETRANGERES !

Un Etat en faillite, et qui « subventionne » les cigarettes étrangères

En effet, le rapport ayant été l’œuvre d’un autre ministre,  si Ghazi Chaouachi avait mieux cherché, et fait le choix courageux de s’armer de plus de sincère volonté politique, il aurait mis le doigt sur un dossier plus volumineux, et lever le lièvre d’un véritable scandale, financier et de santé, à RNTA.

Cette dernière est, en effet, l’importateur exclusif des cigarettes étrangères pour la Tunisie. Elle ne gagne pourtant RIEN à la revente des cigarettes étrangères qu’elle revend aux débits de tabac. Pire, et c’est là le scandale financier, à propos duquel personne n’a voulu et ne voudra enquêter. En effet, par une décision commune entre le commerce et les finances, les cigarettes étrangères importées par la RNTA sont revendues moins chères que le coût d’importation.

En 2018, selon les chiffres du bilan de l’entreprise qu’Africanmanager a pu consulter, la RNTA faisait un bénéfice de 4 MDT dans les cigarettes locales qu’elle produit et enregistrait une perte de 40 MDT dans le commerce des cigarettes étrangères, car elle est obligée de les vendre sur ordre des autorités, à perte !

Le chef du gouvernement, Elyes Fakhfakh, avait promis de « changer le logiciel » en évoquant la lutte contre le « Fassed » et la prévarication. En essayant de surfer sur le Buzz par ce genre de rapport qui livre à la vindicte populaire de simples responsables qui ne font qu’appliquer les lois et mesures en vigueur, il donne la preuve qu’il ne voudrait que changer l’Ordinateur, non le logiciel !

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