AccueilLa UNESi Chahed survit à ce qui se prépare, il survivra à tout!

Si Chahed survit à ce qui se prépare, il survivra à tout!

Le remaniement ministériel, imminent semble-t-il, chauffe les esprits. Ceux des dirigeants de Nidaa Tounes d’abord, qui ont manifestement enterré leur doléance de ces derniers mois, la tête de Youssef Chahed, et font maintenant du tout sauf Ennahdha. Cette dernière est également travaillée par la question. Fathi Ayadi, un des leaders du mouvement islamiste et ancien président du Conseil de la Choura, a réaffirmé ce mercredi 31 octobre 2018 la position de son état-major : Composer avec tous les partis politiques qui le désirent, sans exclusive et monter un gouvernement d’union nationale bis, avec Nidaa Tounes évidemment.
«Nous sommes en train de dialoguer avec le chef du gouvernement autour du prochain remaniement ministériel et nous souhaitons associer Nidaa Tounes car Ennahdha cherche à réunir toutes les forces politiques du pays. Il est impossible de composer un gouvernement sans Ennahdha, que ce soit avec la logique de l’arithmétique ou celle du poids politique des uns et des autres. Essayer d’exclure Ennahdha, comme l’a fait l’ancien chef de gouvernement, Habib Essid, est un procédé d’un autre temps !», a déclaré Ayadi sur Shems FM.

Rappelons que Nidaa Tounes avait fait savoir, le 28 octobre 2018, qu’il était disposé à travailler avec tous les partis progressistes dans la perspective de la formation du prochain gouvernement, mais sans Ennahdha. Une posture qui relève plus de la coquetterie pour faire bonne figure devant des militants qui n’y croient plus que d’une analyse froide des rapports de force dans le paysage politique. En effet comment défendre rationnellement le fait d’écarter un parti, Ennahdha, qui était le seul à défendre le maintien du chef du gouvernement quand les siens, Nidaa Tounes, le lâchaient? Comment concevoir l’éviction de la 1ère formation du Parlement, quand on sait que c’est cette même assemblée qui pilote de fait le pays et quand on sait que sans l’armada de parlementaires islamistes rien ne passe? Ce qui a contraint le chef de l’Etat, Béji Caïd Essebsi (BCE), dès son élection en 2014, à tendre la main à Rached Ghannouchi est encore plus d’actualité en 2018…

Le soulagement aura été de courte durée

Le chef du gouvernement, qu’on a vu cet après midi sur les lieux d’un carnage avorté, à l’avenue Habib Bourguiba, savoure encore le soulagement de ne pas avoir à gérer le cataclysme de la mort de citoyens ou policiers en plein centre vielle, dans l’avenue la plus célèbre du pays. Vous imaginez le tableau, ici à l’étranger. Carrément apocalyptique. Il est bien content de ne pas avoir à endosser cela. Mais il devait aussi certainement avoir la tête ailleurs, sur le front politique en ébullition à cause d’un remaniement ministériel qui était censé être un simple casting pour changer quelques têtes, histoire de rafraichir la façade et tenir la boutique jusqu’aux prochaines élections, tout au plus. Sauf qu’entre temps, ses parrains, Nidaa Tounes et Ennahdha, se sont séparés, selon les déclarations, le premier suspectant le second d’entretenir des liens secrets avec le chef du gouvernement et de pactiser pour les prochaines élections. Cela a suffi pour déterrer la hache de guerre, enterrée après les élections de 2014, au nom de l’intérêt national, disait BCE après sa courte victoire. Les choses entre les alliés de circonstance se sont gâtées au point de se lancer des anathèmes et des accusations sordides après l’attentat-suicide raté de Tunis, des propos que la décence nous empêche de citer…

Le remake de 2014, les dégâts en plus

Essebsi avait raison en déclarant à Berlin que la Tunisie doit ses déboires à ces combats de coq insensés pour des chaises, pour des maroquins ministériels, pour le pouvoir… Sauf qu’il ne nous dit pas tout, une habitude chez lui quand il s’agit de pointer la responsabilité de son fils dans ce chaos politique qui a abouti à la prise en otage du gouvernement. Si Essebsi sénior était allé au bout de son affaire, il nous aurait expliqué que c’est Essebsi junior, le directeur exécutif de Nidaa Tounes, qui a déclenché cette guerre complètement dingue contre un des leurs, Chahed. Donc si ce dernier se bat, comme le pense BCE, ce n’est pas pour avoir une chaise sur laquelle il l’a lui-même installé, rappelons-le, mais simplement pour la garder, pour garder sa chaise pardi! Mais ça le chef de l’Etat ne le dira jamais, ni en Allemagne, ni en Tunisie. Et c’est ça le plus grand drame du pays en ce moment, pire même que la catastrophe qui nous a frôlé à l’avenue Bourguiba. Alors que tout ça n’est en fait que postures et artifices pour rameuter des militants perdus en cours de route, désenchantés. Une surenchère factice dans la perspective des élections, et qui va cesser dès que chaque parti aura fait le plein, ou même moins, chez ses partisans. Après rebelote pour une énième coalition entre des extrêmes de l’échiquier politique. Essesbi avait été encore plus virulent avec les islamistes durant la campagne électorale de 2014. On connait la suite. Hélas c’est toujours la Tunisie qui trinque dans ces empoignades feintes, et pas ceux qui nous servent de dirigeants.

SL

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