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Tunisie-emploi : La voie étroite !

Inverser la courbe du chômage, c’est incontestablement le chantier le plus incertain auquel le gouvernement, comme ses précédents d’ailleurs, ait eu à s’atteler tant sont énormes ses effets déflagrateurs et minces ses chances de réussir. D’après les derniers chiffres officiels, la Tunisie compte aujourd’hui environ 610.000 personnes sans emploi où les diplômés s’arrogent la part du lion. Convenons que pour une population estimée à 11 millions d’habitants, c’est un rapport à la périphérie du cauchemar.

Le fait est que très peu a été fait pour occuper ceux qui sont à la recherche d’un emploi. Sans doute manquerait-on d’imagination pour en créer alors que le pays, au sortir d’une révolution, se trouve très peu en état de le faire, se contentant de quelques mesures à effet dérisoire, et surtout improvisées qui ne suscitent que haussements d’épaules et incrédulité. Il n’en demeure pas moins que le gouvernement ne désespère pas de sonder par bien des biais un soupçon de voie passante pouvant juguler un fléau qui ne date pas certes d’aujourd’hui mais auquel il n’est pas encore répondu par une politique d’envergure.

L’Etat a affiché, et on le comprend, sa notoire incapacité à en trouver une même si on en décèle  quelque infime trace dans le Plan quinquennal. Et ce n’est pas demain !  Ont doit à la vérité de dire qu’il n’y est pas aidé et sans doute ne le sera pas davantage, sur le moyen terme du moins, par une conjoncture politique et sociale des plus délétères alors même que la croissance est aux abysses, que l’agitation sociale n’est susceptible d’aucune décrue et que le terrorisme fait des ravages  chaque jour plus nocifs.

Une architecture si funestement incrustée dans le pays qu’elle n’avait pas été traitée  à temps et à la racine. Les premières années de la gestion postrévolutionnaire du pays y est sans doute pour beaucoup, mais n’ont pas encore appelé de la part du gouvernement en place ce qui permet d’espérer que le pire n’est pas derrière nous. Il y a une foison d’écueils devant lesquels l’équipe au pouvoir se trouve pieds et poings liés sans autre explication que l’antienne de la « baguette magique » qu’elle n’a pas et quelques promesses dont tout le monde sait qu’elles seront pas ou peu tenues. D’abord parce que l’argent, ce nerf de la guerre, n’existe pas ou si peu ; ensuite, parce que les attentes sont exponentielles, donnant lieu  de temps  à autres à des remous voire des troubles qu’il est rarement dans le pouvoir des autorités de maîtriser.

Dans pareille configuration, se pose une question de taille : que pourra apporter un « Dialogue  national sur l’emploi » sauf une réflexion sur les moyens d’atténuer l’hydre du chômage et affirmer que le «  secteur public n’est pas la seule solution au problème du chômage structurel et qu’il faut compter sur le secteur privé ainsi que sur l’économie sociale et solidaire pour créer des postes d’emploi et promouvoir l’économie nationale », comme l’a affirmé le chef du gouvernement à l’ouverture de ce rendez-vous qui a l’air d’un déjà vu.

Il est vrai que l’Etat, sursaturé, avec des effectifs de plus de 800.000 fonctionnaires, ne peut pas y ajouter d’autres, même s’il a décidé de déverrouiller les institutions militaire et sécuritaire et dans une moindre mesure les secteurs de l’enseignement et de la santé pour les besoins de recrutements essentiels. Mais c’est la roupie de sansonnet au regard de ce qu’il importe de faire pour dépeupler un tant soit peut les légions des sans-emploi.  D’où l’impératif, décrète Habib Essid, de s’orienter vers l’installation à propre compte et d’œuvrer à changer les mentalités en encourageant les diplômés du supérieur à réfléchir à lancer leurs propres projets. Il s’agit aussi  d’encourager l’économie sociale et solidaire et de réunir tous les moyens pour faire réussir cette expérience en Tunisie. L’économie sociale et solidaire contribuera, selon le chef du gouvernement, à apporter un grand soutien à l’effort national en matière d’emploi, encore faut-il, selon lui, de consacrer cette nouvelle forme d’économie et de convaincre les jeunes de son utilité.

S’interdirait-on de voir dans ce schéma une simple vue de l’esprit ? Certes non, mais la question qui vaut d’être posée est de savoir si c’est la bonne et surtout l’immédiate solution.

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