Le secrétaire d’Etat américain, Rex Tillerson, entame ce mardi 06 mars 2018 une tournée en Afrique où il va séjourner une semaine. Il est annoncé au Tchad, en Ethiopie, au Djibouti, au Kenya et au Nigeria. Un voyage de la plus haute importance durant lequel le chef de la diplomatie américaine va mettre sur la table des sujets comme le terrorisme, la paix, la sécurité, les vertus de la bonne gouvernance et la consolidation des intérêts commerciaux des USA, face à une Chine qui fait feu de tout bois et qui est devenu en un temps record le 1er investisseur étranger sur le continent. Mais il s’agira aussi pour Tillerson de rétablir la cote des Etats-Unis après les débordements langagiers du président Donald Trump, qui avait eu la bonne idée de qualifier certaines nations africaines « de pays de merde« , même s’il a tenté de rectifier le tir après…

Premier écueil pour Tillerson : Son passage au Tchad, pays dont les ressortissants sont frappés d’interdiction d’entrée aux Etats-Unis depuis septembre… par le même Trump. «Le pays a apporté une contribution sécuritaire remarquable. Nous pensons qu’il quittera bientôt cette liste de sanctions« , argue Donald Yamamoto, secrétaire adjoint du bureau américain des Affaires africaines, rapporte RFI. Pour lui le Tchad est une « nation cruciale» dans cette partie de l’Afrique, notamment dans le combat contre le terrorisme, à l’instar de ce que fait le Nigeria avec le groupe Boko Haram.

A Djibouti, Tillerson fera une descente sur la base militaire américaine, installée en 2017 ; mais les Etats-Unis ne sont pas les seuls sur le terrain, la Chine a également une base dans le coin. Washington a bien l’intention de suivre de très près les moindres mouvements de Pékin en Afrique. «Nous nous inquiétons de leurs objectifs, notamment leur pratique des prêts à taux préférentiels. Nous craignons une explosion de l’endettement de certains Etats», indique Yamamoto. Des officiels américains ont même confié au Washington Times que «l’administration américaine voit d’un mauvais œil la politique économique de la Chine en Afrique, qui repose sur l’extraction massive de ressources naturelles africaines en échange d’un accès facile à des prêts et des aides financières».
«Les prêts chinois à faible taux d’intérêt faussent la dynamique économique dans plusieurs pays africains en augmentant inutilement les stocks de dette de ces pays», a déclaré un haut fonctionnaire du Département d’Etat, sous couvert d’anonymat. «Beaucoup de pays d’Afrique australe et certains pays situés à l’Est et à l’Ouest de ce continent ont des dettes publiques allant de 50% à 200% du PIB. Entre 80% et 50% de ces dettes proviendrait des prêts chinois, et ce n’est vraiment pas acceptable», a-t-il ajouté.

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