AccueilLa UNETunisie-Chômage : ça ne va pas s'arranger en 2018, selon les experts

Tunisie-Chômage : ça ne va pas s’arranger en 2018, selon les experts

Bien qu’il soit une des principales revendications de la Révolution, le chômage en Tunisie devient de plus en plus inquiétant, surtout qu’il a persisté au-delà de 6 ou 7 ans pour se situer aux alentours de 15%. Un niveau élevé, voire très risquée par rapport à la situation de stagnation économique que nous vivons depuis un bon nombre d’années. Plusieurs experts en la matière en confirment déjà la gravité. Joint au téléphone par Africanmanager, l’économiste Ezzedine Saîdane a dressé un tableau très sombre de l’emploi en Tunisie, soulignant qu’il est difficile aujourd’hui de compter sur l’année 2018 pour faire baisser le taux de chômage. « Bien que le principal défi de la Tunisie soit économique et financier, le projet de la loi de finances 2018 qui devrait être incessamment examiné lors d’un conseil ministériel ne comporte ni de stratégie pour le sauvetage de l’économie, ni de stratégie de relance de l’investissement« , a-t-il précisé.

Il a en outre indiqué que la Tunisie n’a pas créé de la croissance pour voir son taux de taux chômage baisser et que la croissance qu’on nous a « vendue » sous la Troïka provient essentiellement des services nos marchands et des recrutements massifs dans la fonction publique. « Le seul moyen pour faire baisser le chômage est de créer un environnement propice permettant la relance de l’investissement et de la croissance« , a assuré Saîdane.

Parlant chiffres, l’expert nous a précisé qu’un (1) seul point de croissance permettra la création de 15 mille emplois en Tunisie. Pour l’année 2018, notre pays doit réaliser, selon lui, un taux de croissance aux alentours de 6% pour pouvoir créer 80 mille nouveaux postes d’emplois, sachant qu’on enregistre entre 80 et 85 mille nouveaux postulants chaque année.

Même son de cloche chez Walid Belhaj Amor, vice-président l’Institut Arabe des Chefs d’Entreprises (IACE) ; il a évoqué la nécessité de créer de la valeur et de la richesse avant de parler d’emploi, lequel n’est qu’une conséquence, selon ses dires. Il n’y aura plus, selon lui, de nouveaux emplois s’il n’y a pas d’investissement et de création de richesses.

Il a en outre indiqué que la Tunisie n’arrive pas à résorber le chômage parce qu’il n’y a pas de politique claire en faveur de l’investissement, un des principaux moteurs de l’économie nationale qui demeure toujours en pane, soulignant toutefois que personne aujourd’hui ne peut donner un taux de chômage exact vu la prolifération du marché parallèle qui contribue, même d’une façon illégale, à l’emploi.

En effet, selon les derniers chiffres de l’Institut National des Statistiques (INS), le nombre de chômeurs est estimé pour le deuxième trimestre 2017 à 626 100 du total de la population active (4,084 millions), soit un taux de chômage de 15,3%, contre 625 600 chômeurs pour le premier trimestre 2017 et un taux de chômage de 15,3% : 12,4% chez les hommes et 22,6% chez les femmes. Toujours selon les chiffres de l’INS, le nombre des diplômés chômeurs de l’enseignement supérieur est estimé à 250 600 au deuxième trimestre 2017, ce qui correspond à un taux de chômage de 30,3%.

S’agissant des chiffres rendus publics récemment par l’Agence de promotion de l’investissement et de l’industrie (APII), il en ressort que le nombre de projets déclarés a atteint 2484 au cours des huit premiers mois de 2017 contre 2411 lors des huit premiers mois de 2016, soit une augmentation de 3%. Ces projets permettront la création de 39796 postes d’emploi, contre 34999 postes d’emploi durant les huit premiers mois de 2016, soit une augmentation de 13.7%. Un taux très en deçà des attentes, quoi que positif…

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