AccueilLa UNETunisie : Les startups prennent leur envol et changent d’échelle

Tunisie : Les startups prennent leur envol et changent d’échelle

La Tunisie prend la tête des politiques publiques pour la croissance des startups en Afrique à la faveur d’une nouvelle législation de grande portée malgré l’absence d’un environnement favorable. C’est une loi qui couronne deux années de discussions avec le pouvoir législatif en association avec les entrepreneurs, la société civile et les investisseurs, pour mettre la science et la technologie au cœur de la transformation économique de la Tunisie plutôt que les secteurs traditionnels comme le tourisme et l’agriculture.

Dans ses dispositions, la loi soutient les startups en matière de financement, leur accorde des exemptions d’impôt sur les sociétés, autorise les salariés d’entreprises    publiques ou privées qui lancent leurs startups à bénéficier d’un congé d’une année, et aide les entreprises à déposer des brevets internationaux.

Elle définit rigoureusement ceux habilités à appeler leur entreprise une «startup», enjoignant aux développeurs de postuler à un «label» après avoir rempli cinq critères principaux. Parmi ces critères, ceux stipulant que la société n’a pas existé pendant huit ans, que le nombre de ses employés ne doit pas être supérieur à 100 et que plus des deux tiers de ses actionnaires sont des fondateurs, des investisseurs providentiels ou des fonds de couverture. En outre, ils doivent se prévaloir d’un modèle d’affaires innovateur, de préférence basé sur la technologie et dont les activités contribuent de manière significative à la croissance économique. Bien que la loi n’exige pas que la «start-up soit une entreprise purement technologique », elle précise que ses activités impliquent «l’utilisation de nouvelles technologies».

Freiner l’exode des cerveaux

Cité par le site d’actualité économique Quartz Africa, Houssem Eddine chargé des partenariats internationaux chez « Tunisian Startups » qui a fait campagne pour l’adoption de la loi, espère que « le nouveau cadre juridique, outre l’amélioration du processus administratif, contribuera à freiner l’exode des compétences vers de plus grands hubs, aidera à combler les énormes déficits de financement et incitera «plus de gens à croire en leurs rêves et lancer leurs entreprises, les exploiter et les développer à l’échelle mondiale ».

Après l’adoption du projet de loi, le chef du gouvernement, Youssef Chahed a estimé dans un tweet qu’il s’agit «d’un pas de plus pour ancrer notre économie dans l’ère numérique». Cette mesure est devenue nécessaire car une croissance économique faible, un chômage élevé et des taux de pauvreté menacent la Tunisie, berceau du printemps.

Faire les bons choix

Les spécialistes du secteur reconnaissent que l’adoption de la nouvelle législation ne va pas être une panacée pour tous les problèmes rencontrés par les startups tunisiennes. S’inspirant des meilleures pratiques, ils ont lancé un indice qui mesurera l’impact des startups et assurera leur effet sur l’économie locale.

Wafa Ben-Hassine, conseillère pour l’Afrique du Nord à l’association Access Now, affirme que le gouvernement devra également renforcer la protection des données personnelles et raboter l’étendue de la surveillance. Freedom House, le groupe de défense basé aux Etats-Unis, considère la Tunisie comme  » partiellement libre  » en ce qui concerne la liberté de l’internet. «Pour que les start-ups ou toute entreprise puissent vraiment bien fonctionner, un environnement libre, à la fois en ligne et hors ligne, est crucial», explique Ben Hassine.

Il y a aussi le risque que les fondateurs des startups cèdent au chant des sirènes de la rente plutôt que de s’investir dans la véritable innovation et se servent de cette politique pour augmenter leurs propres profits. Chiheb Ghazouani, professeur de droit et conseiller juridique des startups à Tunis, affirme cependant qu’il existe des garanties contre ces dérapages , notamment les différents instances publiques qui approuvent un «label de startup», outre les objectifs stricts «définis par décret» que les startups doivent réaliser pendant les opérations .

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