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Tunisie : A vot’ bon cœur, Messieurs les patrons, les travailleurs, les médecins, les avocats…

A lire certains communiqués, tous enflammés contre le projet de loi de finances du gouvernement, s’indignant de la hausse des taxes et des prix, refusant toute augmentation quelle qu’elle soit et demandant plus d’incitations, financières, fiscales, économiques et sociales, on se demande bien qui va financer le budget de l’Etat ?

Les patrons sont mécontents, pestent et râlent contre la LF 2018. Ils se plaignent de la pression fiscale dont le chef du gouvernement a pourtant dit qu’elle restera la même et se font fiers de lui rappeler que cela «aura un impact négatif sur la compétitivité des sociétés, sur l’investissement et la création de nouveaux emplois». Les hôteliers aussi râlent et estiment que les «taxes pénalisent tout le secteur et surtout les contribuables qui s’acquittent convenablement de leurs impôts, notamment les salariés et les entreprises organisées». De leur côté, les ouvriers par la voix de l’UGTT, Etat dans l’Etat, ont leurs propres mesures. Et comme pour leur faire échos, plusieurs experts et autres économistes battent le pavé des plateaux TV pour dire tout le mal qu’ils pensent des mesures proposées par le gouvernement de Youssef Chahed pour financer le budget de l’Etat. Et jusque-là en sourdine, avocats, médecins et toutes les professions libérales se mettront bientôt en ordre de bataille pour refuser ces mêmes mesures.

En face, il y a un gouvernement, qu’il soit de Youssef Chahed ou d’un autre, qui propose et indispose, manifestement de manière claire, ceux à qui il propose de financer le budget. Un gouvernement qui tend la sébile comme le mendiant qui dirait «T’as pas cent balles ?» et à qui tous répondent d’aller voir ailleurs. C’est pourtant à ce même gouvernement que tous demandent le développement, un travail, un salaire et une retraite dignes, plus d’hôpitaux et de meilleures écoles.

Et c’est à ce même gouvernement (On avait d’ailleurs fait la même chose à son prédécesseur Habib Essid et on fera la même chose à son successeur) que tous ceux qui connaissent et gueulent leurs droits, s’offusquent de faire leur devoir fiscal qui est, pourtant et pour l’instant, le seul moyen de financer le budget qui leur donnera leurs salaires, leur paiera leurs retraites, leur remboursera leurs soins, construira leurs routes et créera l’emploi pour leur marmaille !

Entre temps, une autre Tunisie s’apprête à dérouler le tapis rouge du faste des JCC, prépare le festival de Carthage et ceux qui tournent dans son giron dans les amphithéâtres de toutes les villes de Tunisie, les Mall s’érigent à tour de bras en bordure des grandes villes, les Hyper florissent partout, les marques étrangères de fastfood s’érigent comme autant de temples de la consommation. Entre temps aussi, les agences de voyages ne chôment pas et envoient les centaines de Tunisiens, pas toujours aussi riches qu’on le croirait, en croisières ou en voyages organisés dans les grandes villes d’Europe et de Navarre. Entre temps enfin, de jeunes Tunisiens désespèrent de leurs gouvernants, de leurs opposants, de toute l’intelligentsia de leur pays et font des Selfies en haute-mer. C’est cela la démocratie à la Tunisienne… et derrière une certaine presse qui en fait ses choux gras !

 

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